À Madrid, Sarkozy veut plus de fermeté face à l’immigration
DIANE CAMBON .
Publié le 29 septembre 2006
Actualisé le 30 septembre 2006 : 23h09
À la réunion des pays méditerranéens de l’UE sur l’immigration, le ministre français de l’Intérieur a réaffirmé son opposition aux « régularisations massives ».
ORGANISÉE hier à Madrid à l’initiative de l’Espagne, la réunion interministérielle des huit pays méditerranéens de l’Union européenne sur l’immigration aura surtout été l’occasion, pour le ministre français de l’Intérieur, de faire connaître sa propre politique sur cette question épineuse. Nicolas Sarkozy, qui avait présenté la veille de cette réunion un « pacte européen » pour contrôler et lutter contre l’arrivée de nouveaux clandestins dans l’espace Schengen, a cherché à convaincre les partenaires européens du bloc Sud. Madrid a pris note du message de fermeté lancé par le ministre français. Au cours de cette réunion, Nicolas Sarkozy, vedette de la presse espagnole, a réaffirmé son opposition aux régularisations massives de sans-papiers en Europe, qui, selon lui, provoquent un appel d’air aux frontières. Le ministre français, qui avait critiqué le gouvernement espagnol, qui avait régularisé 600 000 clandestins en 2005, a regretté le malentendu qui avait été créé avec l’Espagne. Le chef de l’exécutif espagnol avait rétorqué la veille que son « pays n’avait pas de leçons à recevoir de la France, compte tenu de ce qui s’est passé dans les banlieues de Paris ». Réponse de Sarkozy : « Je ne porte pas de jugements, mais, par expérience, je sais que la régularisation n’est pas la bonne solution. En France, on a régularisé massivement en 1997 et cela a conduit à quatre fois plus de réfugiés ». Le ministre français a ajouté : « Quand un pays régularise, il régularise pour lui, mais aussi pour tous les autres pays de l’espace Schengen. Quand quelqu’un est régularisé en Espagne, il a le droit de rentrer en France ».
L’Espagne voudrait plus de fonds
Assurant être à l’unisson avec les autres partenaires européens, Nicolas Sarkozy a défendu le développement d’une politique commune sur les rapatriements, le renforcement des contrôles en haute mer et le développement des micro- crédits en Afrique. L’Espagne, qui a mis l’accent sur les reconductions aux frontières, a été vivement saluée par le ministre français. « Je rends hommage au courage des Espagnols qui défendent fermement la pratique des rapatriements. » Ces rapatriements, qui doivent être « mutualisés en Europe, posent moins de problèmes aux socialistes espagnols (au pouvoir) qu’aux socialistes français », a-t-il noté. L’Espagne a expulsé quelque 72 000 immigrés illégaux, dont 15 000 originaires d’Afrique depuis l’arrivée au pouvoir des socialistes en 2004. En organisant cette réunion, Madrid entend convaincre l’Union européenne d’affecter aux contrôles des frontières maritimes méridionales une partie du 1,8 milliard d’euros alloué pour 2007-2013 au nouveau Fonds européen pour le contrôle des frontières extérieures (Frontex). Un sujet auquel Nicolas Sarkozy n’a pas fait référence dans son « Pacte européen », mais qui devrait figurer dans le document qui sera présenté le 20 octobre au prochain sommet informel de l’UE en Finlande.
http://www.lefigaro.fr/international/20060929.WWW000000788__madrid_sarkozy_veut_plus_de_fermete_face_a_limmigration.html
DIANE CAMBON .
Publié le 29 septembre 2006
Actualisé le 30 septembre 2006 : 23h09
À la réunion des pays méditerranéens de l’UE sur l’immigration, le ministre français de l’Intérieur a réaffirmé son opposition aux « régularisations massives ».
ORGANISÉE hier à Madrid à l’initiative de l’Espagne, la réunion interministérielle des huit pays méditerranéens de l’Union européenne sur l’immigration aura surtout été l’occasion, pour le ministre français de l’Intérieur, de faire connaître sa propre politique sur cette question épineuse. Nicolas Sarkozy, qui avait présenté la veille de cette réunion un « pacte européen » pour contrôler et lutter contre l’arrivée de nouveaux clandestins dans l’espace Schengen, a cherché à convaincre les partenaires européens du bloc Sud. Madrid a pris note du message de fermeté lancé par le ministre français. Au cours de cette réunion, Nicolas Sarkozy, vedette de la presse espagnole, a réaffirmé son opposition aux régularisations massives de sans-papiers en Europe, qui, selon lui, provoquent un appel d’air aux frontières. Le ministre français, qui avait critiqué le gouvernement espagnol, qui avait régularisé 600 000 clandestins en 2005, a regretté le malentendu qui avait été créé avec l’Espagne. Le chef de l’exécutif espagnol avait rétorqué la veille que son « pays n’avait pas de leçons à recevoir de la France, compte tenu de ce qui s’est passé dans les banlieues de Paris ». Réponse de Sarkozy : « Je ne porte pas de jugements, mais, par expérience, je sais que la régularisation n’est pas la bonne solution. En France, on a régularisé massivement en 1997 et cela a conduit à quatre fois plus de réfugiés ». Le ministre français a ajouté : « Quand un pays régularise, il régularise pour lui, mais aussi pour tous les autres pays de l’espace Schengen. Quand quelqu’un est régularisé en Espagne, il a le droit de rentrer en France ».
L’Espagne voudrait plus de fonds
Assurant être à l’unisson avec les autres partenaires européens, Nicolas Sarkozy a défendu le développement d’une politique commune sur les rapatriements, le renforcement des contrôles en haute mer et le développement des micro- crédits en Afrique. L’Espagne, qui a mis l’accent sur les reconductions aux frontières, a été vivement saluée par le ministre français. « Je rends hommage au courage des Espagnols qui défendent fermement la pratique des rapatriements. » Ces rapatriements, qui doivent être « mutualisés en Europe, posent moins de problèmes aux socialistes espagnols (au pouvoir) qu’aux socialistes français », a-t-il noté. L’Espagne a expulsé quelque 72 000 immigrés illégaux, dont 15 000 originaires d’Afrique depuis l’arrivée au pouvoir des socialistes en 2004. En organisant cette réunion, Madrid entend convaincre l’Union européenne d’affecter aux contrôles des frontières maritimes méridionales une partie du 1,8 milliard d’euros alloué pour 2007-2013 au nouveau Fonds européen pour le contrôle des frontières extérieures (Frontex). Un sujet auquel Nicolas Sarkozy n’a pas fait référence dans son « Pacte européen », mais qui devrait figurer dans le document qui sera présenté le 20 octobre au prochain sommet informel de l’UE en Finlande.
http://www.lefigaro.fr/international/20060929.WWW000000788__madrid_sarkozy_veut_plus_de_fermete_face_a_limmigration.html
