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    Liban : Fermeté des politiques, souffrance des civils

    silverbold
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    Liban : Fermeté des politiques, souffrance des civils Empty Liban : Fermeté des politiques, souffrance des civils

    Message  silverbold Sam 26 Mai - 13:03

    Fermeté des politiques, souffrance des civils

    En visite à Beyrouth, Bernard Kouchner, nouveau ministre français des Affaires étrangères, a affirmé la détermination de la communauté internationale à imposer le tribunal Hariri. Pendant ce temps, au camp de Nahr al-Bared dans le nord du pays, l’exode des réfugiés palestiniens se poursuit. Et dans la soirée, les affrontements ont repris aux alentours du camp entre l'armée libanaise et les combattants du Fatah al-Islam.


    «Nous n'accepterons pas que l'on porte atteinte à l'autorité de l'Etat, du gouvernement et de l'armée». Ces mots, prononcés jeudi par Fouad Siniora, ont le mérite d’être dépourvus d’ambiguïté. Fort d’un soutien international après les affrontements survenus cette semaine dans le nord du Liban entre l'armée et les islamistes du Fatah al-Islam, le Premier ministre libanais a clairement fait savoir qu’il avait l'intention d’en finir avec ces combattants extrémistes : «Nous nous emploierons à déraciner le terrorisme et à l'éradiquer».

    Sa détermination ostensible face aux activistes du Fatah al-Islam est devenue pour le gouvernement libanais presqu’une question de vie ou de mort. Plongé dans une profonde crise politique depuis sept mois, la majorité parlementaire anti-syrienne autour de Fouad Siniora essaie d’imposer contre une opposition pro-syrienne la création du tribunal international afin de juger les assassins de l’ancien Premier ministre libanais, Rafic Hariri, mort dans un attentat en 2005. Fouad Siniora avait lancé la semaine dernière un appel au Conseil de sécurité des Nations unies, leur demandant de forcer la main aux Libanais en adoptant ce qui s’appelle en termes onusiens une «décision contraignante».

    Alors que la Syrie renie toute implication dans les nouveaux combats intervenus depuis dimanche au Liban, nombreux sont ceux qui la soupçonnent de vouloir déstabiliser le pays du Cèdre en manipulant des islamistes et notamment le groupuscule sunnite radical Fatah al-Islam.

    Pour Bernard Kouchner il semble évident, qu’entre les négociations à l’Onu sur le tribunal Hariri et l’embrasement des violences au Liban, il ne s’agisse pas seulement d’une étrange concomitance. Bien au contraire : à entendre le tout nouveau ministre français des Affaires étrangères, il y a un lien direct entre les affrontements interlibanais et le vote au Conseil de sécurité, à New York. La France et la communauté internationale «sont déterminées à établir le tribunal international», a lancé M. Kouchner ce jeudi, en visite à Beyrouth, avant d’ajouter: «La communauté internationale ne doit jamais accepter la menace et le terrorisme et c'est notre détermination de voter au Conseil de sécurité de l'Onu une résolution pour établir le tribunal international. Ne comptez pas sur la communauté internationale et surtout sur la France pour renoncer à cela. Nous sommes déterminés à assumer nos responsabilités».

    C’était le premier déplacement pour Bernard Kouchner depuis sa nomination au ministère des Affaires étrangères la semaine dernière. Lors d’un déjeuner de travail, le ministre français s’est entretenu avec Fouad Siniora, avant de rencontrer Saad Hariri, fils de l’ancien Premier ministre Rafic Hariri et chef de la majorité parlementaire anti-syrienne ainsi que Nabih Berri, président du Parlement libanais et l’un des chefs de l’opposition.

    L’assaut à quel prix ?

    En attendant, la situation autour du camp de Nahr al-Bared au nord du Liban est toujours extrêmement tendue. La trêve, observée depuis mardi après-midi, tient toujours. Mais elle semble d’autant plus fragile que nombreux sont ceux qui s’attendent à un assaut de l’armée libanaise. Le ministre de la Défense, Elias Murr, avait en effet lancé, mercredi, une sorte d’ultimatum: «L’armée ne négociera pas avec le Fatah al-Islam, ils n’ont que deux solutions : soit la reddition, soit l’armée aura recours à l’option militaire». Entre-temps, les troupes gouvernementales ont complètement encerclé le camp de réfugiés palestiniens, en faisant notamment venir de nouveaux chars. Les soldats ont renforcé aussi leurs anciennes positions par des remblais de sable. Et de nouvelles positions ont été érigées dans des immeubles surplombant le camp. Tout semble prêt pour l’assaut, mais l’armée et le gouvernement semblent encore hésitants. Et pour cause :

    Pour les soldats libanais, le camp de Nahr al-Bared ressemble à un labyrinthe diabolique. Car ils n’y ont jamais mis les pieds. Depuis un accord libano-palestinien de 1969, Nahr al-Bared, ainsi que les autres onze camps de réfugiés palestiniens au Liban, est interdit aux forces de sécurité libanaises. Depuis plusieurs décennies, ces camps sont des enclaves palestiniennes extraterritoriales, contrôlées par des factions politico-militaires palestiniennes. L’armée libanaise maintient seulement des points de contrôle aux entrées.

    Au-delà de la détermination politique affichée, la question se pose alors, comment, très concrètement, les soldats libanais pourront «éradiquer le Fatah al Islam», comme cela avait été annoncé par le gouvernement. Comment trouver une centaine de combattants dans un camp surpeuplé qui compte entre 31 000 et 40 000 habitants ? Comment en finir avec ce groupuscule islamiste par l’option militaire, sans risquer la vie des civils ?

    Les civils, justement, ont profité des derniers deux jours d’un calme tout relatif pour fuir le camp de Nahr al-Bared et l’enfer qu’ils y ont vécu durant les affrontements sanglants de cette semaine. Selon l’Unrwa, l’agence de l’Onu chargée des réfugiés palestiniens, quelque 12 000 personnes ont déjà quitté la zone des combats. Mais la situation ne semble pas résolue pour autant, car selon un porte parole de l’Unrwa, «il y a encore beaucoup de monde dans le camp, environ 18 000 personnes», et parce que la situation se dégrade maintenant également dans les autres camps de réfugiés, notamment celui de Baddaoui, à 12 km à l’est, qui a accueilli la majorité des rescapés de Nahr al-Bared.

    Quand au destin des 20 000 personnes, qui sont restées dans le camp, le Comité international de la Croix-Rouge se dit, ce jeudi soir, «très préoccupé».


    par Stefanie Schüler

    Article publié le 24/05/2007 Dernière mise à jour le 24/05/2007 à 16:30 TU

    http://www.rfi.fr/actufr/articles/089/article_52114.asp

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