La question de départ était de savoir si les pays du tiers-monde ont besoin d'importer des produits de première nécessité.
Tu nous réponds comme exemple de "produits de première nécessité", des produits que ni moi ni Yamael ne considèrent comme de première nécessité. Tu te justifies en disant que les colorants importés par le Sénégal permettent de produire des produits essentiellement destinés à l'exportation. Donc qui servent à obtenir des devises. Les devises servent à importer. Si ça ne sert pas à importer des produits de première nécessité, l'importation de départ n'était pas de première nécessité non plus -> justification non valable.
Donc, tu penses que ces pays devraient vivre en autarcie ... S'ils veulent des médicaments, des études de haut niveau, ou n'importe quoi, qu'ils se débrouillent ... Tu n'imagines même pas que c'est en important des pigments qu'ils vont pouvoir utiliser un tas d'artisans "élémentaires" à faire du verre à vitrail, que l'exportation de ce verre à vitrail va pouvoir payer une entreprise de génie civil qui dessinera le tracé d'une route dont la construction pourra mettre des centaines de sénégalais au travail, que cette route reliera un petit port de pêche où le poisson se détériore en deux heures, vers d'autres points du pays grâce à des camions frigorifiques achetés avec des devises ; que ceci permettra aux pêcheurs de gagner leur vie en nourrisant d'avantage de population ; que ces pêcheurs auront besoin de bateaux plus grands ; que ces bateaux seront évidemment construits sur place, créant de nouvelles activités (même s'il faut importer quelques sonars, etc ... Bref, tu n'as rien compris de la mise en route d'une certaine création de richesse ...
Aucun pays ne peut se passer d'échanges, et ta vision comique de gens qui doivent reter enfermés pour s'en sortir laisse pantois.
Mais je vois que tu considère que si il n'y a pas de profit, l'entreprise "tourne pour rien". Pour moi, une entreprise sert à produire quelque chose. Voilà sa raison première. Cette production permet de donner de l'argent aux employés et aux investisseurs (et non pas la production elle-même puisqu'on est pas dans un système de troc) qui leur permet d'acheter les productions d'autres entreprises.
Hum ... Et sur quoi paie-t-on les salaires, le renouvellement des stocks, les provisions pour investissements, les taxes, et rétribue-t-on le capital s'il n'y a pas de bénéfices ?
Il y a d'autre manière de générer de l'investissement que l'actionnariat (qui n'est d'ailleurs pas du tout la forme principale d'investissement en Europe).
Ah bon ? Que ce soit l'etat, des particuliers, des organismes quelconques, n'est-ce pas toujours de l'actionnariat ?
Petite remarque en passant : d'où penses-tu que viennent les investissement qui ont créé les réseaux téléphoniques, le TGV, Airbus, etc. ?
De l'actionnariat, souvent public et privé : dans le cas du privé, ce sont des gens qui jouent un rôle social en risquant leurs avoirs ; dans le cas du public, c'est l'etat (ou une de ses formes diffuses) qui risque l'argent de tout le monde.
De nouveau, tu évites la question de départ. Tu disais "Trop de gens se sont habitués à recevoir leur fourrage plutôt qu'à le gagner." Je te demandais de qui ils recevaient leur "fourrage". Tu me réponds que, selon toi, la raison de l'écroulement du communisme est économique. Ça n'a rien à voir avec la question.
Comme un bateau court sur son aire, une économie ne stoppe pas brusquement : elle devient malade puis entre en agonie ... La Russie, pour soutenir son système, a supprimé tous les "beaux salaires", démotivé les gens, les a économiquement passivés pour en faire des "clients" du parti, a liquidé tous ses avoirs, laissé se détériorer ses infrastructures, fait chuter ses productions, n'a plus payé ses fonctionnaires ... Tu as vu l'état de leurs sous-marins atomiques ou de Tchernobyl ?
Tout se passe exactement comme chez un particulier bénéficiant d'une certaine aisance, qui se met à boire et sombre progressivement dans une déchéance totale ...
Quant aux raisons de l'écroulement du communisme, pour moi elles sont multiples entre autres économiques. Mais on pourrait aussi parler des raisons de la croissance en URSS pendant la première moitié du 20e siècle.
Ach so ?
Les compétences qu'ils ont acquises grâce à du temps improductif qu'ils ont eu la chance (contrairement à d'autres) de pouvoir y consacrer justifie un salaire 100x (et je suis gentil) plus élevé bien sûr…
Ah les bienfaits de la lutte des classes !
- dans nos pays, tout le monde peut faire des études, et de nombreux boursiers le prouvent. Mais il faut se fatiguer.
- la tension des salaires, qui devait être d'environ 7, est tombée à la moitié.
- d'où l'exode des talents.
- récemment, quelques hautes fonctions ont été établies sur des bases vaguement compétitives par rapport aux salaires internationaux, mais c'est une goutte d'eau dans la mer.
Que tu crois naïvement "quand on veut, on peut". Que ton soi-disant "mérite" est dans la grande majorité des cas à 99% du au fait d'être né dans le milieu socio-économique favorable.
Là, je te rejoins, du moins dans certains types d'activités.
- aucune incidence socio-économique chez les scientifiques, par exemple, dont l'acquis n'a rien à voir avec les déjeuners de famille ;
- incidence du milieu dans des professions plus "sociales" : la diction, la présentation, la culture, les relations, la sensibilité artistique etc sont de très longue acquisition. Et de très lourd investissement familial.
Ceci dit, cette évolution favorable dès la jeunesse est moins une question d'argent que de culture familiale : le taux de réussite des enfants de la "bonne classe moyenne" est bien plus élevé que celui des familles très riches, où les parents délèguent l'éducation de leurs enfans à des mercenaires.
Par contre, le niveau culturel des parents est déterminant. Pas parce qu'ils sont "favorisés" mais parce que, en moyenne, ils vont se donner plus de mal.
Ce que je voulais dire, c'est que aussi important que les hommes qui font les réussites sont les choix qu'ils ont fait pour y arriver.
Et c'est nul de dire que des gens qui ont fait des choix "communiste" ont réussis uniquement parce qu'ils étaient motivés "quelle que soit sa sensibilité politique."
Les exemples de pays que le communisme a portés à la prospérité manquent pour qu'on puisse en parler. Par contre, dans sa composante dictatoriale, le communisme peut parfois donner une impulsion rapide, mais de courte durée.
Trouve-moi un autre pays "sous-développé" où l'espérance de vie et la mortalité infantile approche celle de Cuba. En particulier un pays qui applique les recommandations du FMI.
Tu compares des pommes et des poires. Cuba était un pays riche, avec une population tout à fait civilisée, et des infrastructures impeccables. Il faut donc le comparer à des pays de cette catégorie, et ne pas perdre de vue son climat qui le protège du paludisme, de la malaria, etc. Le fmi n'a rien à voir là-dedans.
Par contre, au risque de t'étonner, je te dirai que sa santé publique est largement favorisée par le blocus US : une émission récente "on BBC-1", traitait des grandes "maladies" du monde ... 800 millions de gens ne mangent pas à leur faim, mais un milliard de gens souffrent d'obésité sévère (dont 500 millions de chinois !) Dans leur grande majorité, il s'agit d'adeptes du fast food, qui en font leur ordinaire
L'obésite est la principale source de frais de santé dans le monde, et Cuba y échappe quasi totalement, en raison de sa cruelle privation de Mc-Do !
Tout à fait exact mais de nouveau hors contexte. Ce que tu affirmais était "l'entreprise est le moteur de la société". Si tu avais parlé de "la production" (et en particulier la production de produits de première nécessité) comme "moteur" de la société nous aurions été d'accord.
Il n'y a pas de production sans initiative, et donc sans entreprises.
MP a écrit:Quant à la croissance, ce n'et jamais uniforme dans tous ls secteurs : c'et plutôt une manière soit de rembourser des dettes abyssales comme celle de la Belgique, ou de mettre des noisettes de côté pour les vaches maigres.
N'importe quoi !
Dans une famille, si on gagne juste le loyer et les frais fixes, et qu'on a une dette et la nécessité de mettre un peu d'argent de côté pour es imprévus, tu peux comprendre qu'il faut trouver un job complémentaire ?
C'est ça, la croissance.
Bon, on arrête d'importer des pays pauvres et on voit ce qui se passe ?
Ils crèvent.
MP a écrit:Parce qu'il pleut, qu'il fait froid, qu'il faut gagner le chauffage de sa maison, et de quoi s'y distraire à l'abri des intempéries.
Donc les européens achètent des lasagnes industrielles au super-marché à cause du climat ?
Ils achètent des saloperies prêtes à l'emploi pour se faciliter la vie (et la racourcir !) ; ils ont besoin de se faciliter la vie parce qu'ils sont fatigués ; ils sont fatigués parce qu'ils travaillent ; ils travaillent parce que la vie est chère notamment en raison du climat (maisons isolées, chauffage, garde robe été/hiver pour toute la famille, etc). Une étude des allocations familiales françaises a démontré qu'un enfant élevé dans les Dom Tom coûtait 50 % d'un enfant élevé en métropole ...
J'ai le droit aussi de dire "Stupide !" ?
Oui !
Je reprécise, ce capital, ce n'est pas de l'argent. C'est une production antérieure (donc issue aussi du travail) qu'on a pas consommé immédiatement mais conservé pour pouvoir accroître l'efficacité des productions futures ou produire des choses qu'on aurait pas pu produire sans.
Moi, j'appelle cela des provisions pour investissements.
Maintenant, tu veux construire une école (c'était la question de départ). Fondamentalement, il ne te faut que du travail. Du temps pour travailler, si ils arrêtent de cueillir les ananas pour les occidentaux ils en auront plein.
Dans toute construction, le travail représente de 20 à 40 % du budget total : le reste, c'est l'achat des matières premières. (briques, plomberie, etc) En Afrique, on fait très bien des briques crues à même le sol, mais il faut tout de même amener ces briques, ou l'argile pour les faire, et donc payer des camions.
Les écoles, c'est plus simple : on plante quelques piquets, et on pose un toit de palmes. C'est pourquoi on ne manque absolument pas d'écoles, même dans les plus petits villages, mais on manque d'enseignants et surtout de cahiers ...
Mais pour commencer, si ils arrêtaient de produire des ananas pour les occidentaux et recommençaient à produire ce qu'ils ont besoin eux, ils s'en sortiraient beaucoup mieux.
Les ananas emploient une énorme main d'oeuvre, et sont directement rentables. Ils permettent, à l'exportation, de ré-importer des cahiers (100 pour I € !) C'est évidemment plus rentable et plus réaliste que de mettre tous les ouvriers de l'ananas au chômage (sans indemnités), et de construire des papeteries avec de l'agent qu'on n'a pas.
Tu réponds de nouveau complètement à côté de la plaque. Dans ton précédent post, tu regrette ("malheureusement") la standardisation que tu attribues à la volonté du "consommateur". Je te fais remarquer que je pense plutôt qu'elle est celle de l'industrie (du moins dans les exemples qui étaient cités au départ : variétés de pommes, vin et bière du coin). Et toi tu viens avec tes histoires de pattes de cochon…
Non, je suis très branchée "collections de pommes anciennes", rassure-toi ! Mais je constate que la perte de goût des fruits et leur morne standardisation permet à tout le monde d'en manger toute l'année (idem pour la viande) : il y a 50 ans, les enfants recevaient comme un bien précieux une orange et une pomme à la Noel ... Comme dit Leibnitz, il aut rechercher les "com-possibles" ...