Mahmoud Abbas va amender le code électoral palestinien
27.07.07 | 07h15
Par Alastair Mcdonald
RAMALLAH, Cisjordanie (Reuters) - Mahmoud Abbas, président de l'Autorité palestinienne, a annoncé jeudi son intention d'amender le code électoral par décrets, ce qui pourrait menacer la majorité parlementaire dont le Hamas dispose depuis janvier 2006.
Prié, lors d'un entretien accordé à Reuters, de dire si les élections anticipées qu'il a promises se tiendraient dès cette année, Abbas a toutefois répondu qu'il ne pouvait encore en fixer les dates. Il n'a pas non plus précisé s'il entendait briguer un nouveau mandat.
Le président a en revanche affirmé que les législatives et la présidentielle devaient avoir lieu simultanément en Cisjordanie et dans la bande de Gaza, condition qui risque de peser sur le calendrier, puisque les islamistes se sont rendus maîtres du territoire côtier le 14 juin.
Après avoir consulté vendredi la commission électorale, Abbas a non seulement l'intention de signer les décrets nécessaires à la convocation d'élections anticipées, mais de faire des législatives un scrutin de liste national, supprimant la part des sièges attribués localement, qui a joué un rôle essentiel dans le triomphe du Hamas.
"Nous allons amender la loi électorale", a affirmé le président, précisant que les décrets en ce sens pourraient être signés dès la semaine prochaine.
LE HAMAS DOIT DES "EXCUSES"
"Je vais recourir à l'article 43 de la loi fondamentale, qui m'autorise à effectuer ces modifications, à amender la loi électorale pour en faire un scrutin de liste national et non pas à deux types de listes, l'un national et l'autre par circonscription", a-t-il expliqué.
A l'heure actuelle, la moitié des sièges parlementaires est attribuée en fonction du résultat national de chacun des partis en lice et l'autre moitié est le fruit de scrutins de listes propres à chaque circonscription.
Le Hamas doit une bonne part de son succès de janvier 2006 à ses excellents résultats locaux face au Fatah d'Abbas, noyau historique de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP).
Depuis la prise de la bande de Gaza et la dissolution du gouvernement d'union emmené par le mouvement islamiste, certains juristes contestent le droit d'Abbas à gouverner par décrets, en se passant de l'aval du Conseil législatif palestinien.
Les membres du Fatah leur rétorquent que le Conseil législatif n'est plus en état de siéger, notamment parce qu'une bonne part des députés du Hamas se trouvent sous les verrous en Israël.
Lors de l'entretien accordé à Reuters, Abbas s'est par ailleurs réjoui de l'attitude du gouvernement israélien, qui se dit prêt à relancer le processus de paix, mais a souhaité que tous les points clés soient abordés de front et non les uns après les autres.
"Nous ne pouvons reporter aucun sujet et dire que nous avons finaliser quelque chose. Nous préférons régler toutes les questions liées au statut définitif, puis adopter un accord cadre ou une déclaration de principe".
"Il y a quelque chose de sérieux dans la position israélienne. Nous devons en profiter", a-t-il souligné, excluant par ailleurs tout dialogue avec le Hamas tant que ses dirigeants n'auront pas fait marche arrière.
"Ils doivent revenir sur ce qu'ils ont fait à Gaza et présenter des excuses au peuple palestinien. Après cela seulement, nous pourront parler", a conclu le successeur de Yasser Arafat.
http://www.lemonde.fr/web/depeches/0,14-0,39-31857456@7-37,0.html
27.07.07 | 07h15
Par Alastair Mcdonald
RAMALLAH, Cisjordanie (Reuters) - Mahmoud Abbas, président de l'Autorité palestinienne, a annoncé jeudi son intention d'amender le code électoral par décrets, ce qui pourrait menacer la majorité parlementaire dont le Hamas dispose depuis janvier 2006.
Prié, lors d'un entretien accordé à Reuters, de dire si les élections anticipées qu'il a promises se tiendraient dès cette année, Abbas a toutefois répondu qu'il ne pouvait encore en fixer les dates. Il n'a pas non plus précisé s'il entendait briguer un nouveau mandat.
Le président a en revanche affirmé que les législatives et la présidentielle devaient avoir lieu simultanément en Cisjordanie et dans la bande de Gaza, condition qui risque de peser sur le calendrier, puisque les islamistes se sont rendus maîtres du territoire côtier le 14 juin.
Après avoir consulté vendredi la commission électorale, Abbas a non seulement l'intention de signer les décrets nécessaires à la convocation d'élections anticipées, mais de faire des législatives un scrutin de liste national, supprimant la part des sièges attribués localement, qui a joué un rôle essentiel dans le triomphe du Hamas.
"Nous allons amender la loi électorale", a affirmé le président, précisant que les décrets en ce sens pourraient être signés dès la semaine prochaine.
LE HAMAS DOIT DES "EXCUSES"
"Je vais recourir à l'article 43 de la loi fondamentale, qui m'autorise à effectuer ces modifications, à amender la loi électorale pour en faire un scrutin de liste national et non pas à deux types de listes, l'un national et l'autre par circonscription", a-t-il expliqué.
A l'heure actuelle, la moitié des sièges parlementaires est attribuée en fonction du résultat national de chacun des partis en lice et l'autre moitié est le fruit de scrutins de listes propres à chaque circonscription.
Le Hamas doit une bonne part de son succès de janvier 2006 à ses excellents résultats locaux face au Fatah d'Abbas, noyau historique de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP).
Depuis la prise de la bande de Gaza et la dissolution du gouvernement d'union emmené par le mouvement islamiste, certains juristes contestent le droit d'Abbas à gouverner par décrets, en se passant de l'aval du Conseil législatif palestinien.
Les membres du Fatah leur rétorquent que le Conseil législatif n'est plus en état de siéger, notamment parce qu'une bonne part des députés du Hamas se trouvent sous les verrous en Israël.
Lors de l'entretien accordé à Reuters, Abbas s'est par ailleurs réjoui de l'attitude du gouvernement israélien, qui se dit prêt à relancer le processus de paix, mais a souhaité que tous les points clés soient abordés de front et non les uns après les autres.
"Nous ne pouvons reporter aucun sujet et dire que nous avons finaliser quelque chose. Nous préférons régler toutes les questions liées au statut définitif, puis adopter un accord cadre ou une déclaration de principe".
"Il y a quelque chose de sérieux dans la position israélienne. Nous devons en profiter", a-t-il souligné, excluant par ailleurs tout dialogue avec le Hamas tant que ses dirigeants n'auront pas fait marche arrière.
"Ils doivent revenir sur ce qu'ils ont fait à Gaza et présenter des excuses au peuple palestinien. Après cela seulement, nous pourront parler", a conclu le successeur de Yasser Arafat.
http://www.lemonde.fr/web/depeches/0,14-0,39-31857456@7-37,0.html
