Malaisie: Une chrétienne se voit refuser le droit de quitter l'islam
Auteur: Adrian Morgan le Jeudi 31 mai 2007 - 12H30
La Malaisie s’enorgueillit de sa politique de l’ "Islam Hadhari", ou "islam civilisationnel" qui prétend utiliser l’Islam pour le développement culturel de la nation et qui s’il faut l’en croire devrait être exporté partout. Cette politique d’islam "modéré" n’est que de la poudre aux yeux. L’exemple qui suit démontre la nature islamofasciste de la politique malaise d’ "Islam Hadhari".
Le procès de Lina Joy, une convertie au christianime qui veut être reconnue légalement comme non musulmane, dure depuis plusieurs années. Née, Azlina Jailani, malaise, il y a 43 ans, son "Mykad"(carte d’identité délivrée à tous les citoyens dès l’âge de 12 ans), énonce qu’elle est musulmane. C’est le label attribué à tous les Malais ethniques car le gouvernement dominé par l’UMNO les considèrent comme de facto "musulmans". Les mentions figurant sur les Mykads sont enregistrées au National Registration Department ou NRD.
Il y a 26 ans, elle s’est convertie au christianisme. Le 2 février 1997, en tant que "Lina Joy" elle a introduit une demande auprès du NRD pour faire enregistrer sur son MyKad son nouveau nom chrétien. Le 11 août 1997, sa demande a été rejetée. Elle a introduit de nouveau une demande auprès du NRD pour faire reconnaître son nom chrétien et le NRD a accepté de faire figurer le nom Lina Joy sur sa MyKad mais a refusé de mentionner sa foi chrétienne. La mention "musulmane” est restée.
L’article 11 de la constitution de la Malaisie énonce que chacun peut pratiquer la religion de son choix mais en 1988 ce droit fut restreint. Un amendement (1A) à l’article 121 fut introduit qui énonce que les tribunaux civils n’ont aucune juridiction pour « toutes les matières » qui relèvent de la juridiction des tribunaux islamiques (ou Syariah en malais).
Lina Joy n’aura pas le droit de se marier avec son compagnon, un chrétien "officiel", tant qu’elle reste "officiellement" musulmane. En application de la loi islamique, un homme musulman à le droit d’épouser une non musulmane mais ce n’est pas possible pour une musulmane. En août dernier, elle a soumis le litige relatif à l’enregistrement de sa conversion sur sa MyKad au Tribunal Fédéral, mais au lieu de rendre un jugement public, le tribunal et les médias malais sont restés muets au sujet de ce procès.
Même l’article 11 de la constitution, qui énonce qu’un citoyen peut pratiquer la religion de son choix, contient une clause qui démontre que la Malaisie ignore le concept de liberté de culte. Cette clause énonce que : "La loi peut contrôler ou restreindre la propagation de doctrines religieuses ou croyances parmi les individus professant la religion de l’Islam." En août 2006 l’église qui a baptisé Lina Joy a fait l’objet d’une enquête de police pour avoir contrevenu à cette clause. L’église de Notre Dame de Fatima, Brickfields, a été dénoncée aux autorités par un musulman. Lina Joy et son concubin ont été menacés de mort par des musulmans. Le tribunal Fédéral n’a toujours pas statué sur son cas. Aucune décision n’a été prise par le Tribunal Fédéral en août, peut-être en raison de la proximité de la date de la Fête nationale « Merdeka” ou Jour de l’Indépendance (le 31 août) les autorités ne souhaitaient-elles pas que les aspects déplaisants de leur régime islamofasciste soient publiquement dévoilés. Finalement, au bout de neuf mois, les trois juges ont décidé à 2 contre 1 que Lina Joy n’avait pas le droit d’apostasier officiellement l’islam.
La nouvelle est confirmée par MalaysiaKini, Bernama, ABC News, Reuters, Asia News et The Australian.
Le « Chief Justice” Ahmad Fairuz Sheikh Abdul Halim et le Juge Fédéral Alauddin Mohammed Sheriff ont tranché contre Lina Joy et le « Chief Judge » de Sabah et Sarawak Richard Malanjum (un non musulman) en sa faveur. Selon le jugement, pour faire reconnaître sa conversion de l’islam, elle doit s’adresser à un tribunal islamique. Aucun tribunal islamique de Malaisie n’a jamais permis à personne de quitter l’islam.
Ahmad Fairuz Sheikh Abdul Halim a déclaré "En cette matière, le National Registration Department a le droit d’exiger un certificat émis par un tribunal islamique confirmant la renonciation à l’islam de l’appelant, ma réponse est que le NRD est dans son droit."
Halim a ajouté que l’apostasie relevait de la juridiction des tribunaux de la chariah : "les Tribunaux civils n’ont pas le droit d’interférer. En bref, elle ne peut pas adopter ou quitter comme ça à sa guise sa religion... Elle doit suivre les règles. L’appel a été rejeté à juste titre."
Richard Malanjum, le juge dissident a déclaré que les exigences du NRD sont "discriminatoires et inconstitutionnelles". Il a ajouté si elle s’adressait à un tribunal islamique (lesquels ont le pouvoir de punir l’apostasie qui est illégale dans certains états de la fédération) cela reviendrait pour Madame Joy à porter plainte contre elle-même.
Le 19 septembre 2005, la Cour d’Appel avait rendu un jugement similaire à 2 contre 1 contre la demande de Lina Joy de faire enlever le mot "Islam" de sa Mykad.
Le verdict a été proclamé tôt ce matin au Palais de Justice de Putrajaya. Devant le Tribunal, une foule de 200 à 300 musulmans (photo) a crié Allahu Ackbar ("Dieu est grand") quand l’arrêt à été annoncé. Madame Joy n’a pas assisté à l’audience, craignant d’être attaquée par des fanatiques musulmans. [u]
http://www.malaysiakini.com/news/67914
http://www.bernama.com.my/bernama/v3/news.php?id=264831
http://www.abcnews.go.com/International/wireStory?id=3224695
http://www.asianews.it/index.php?l=en&art=9403&size=A
http://www.theaustralian.news.com.au/story/0,20867,21819766-1702,00.html
reuters
Auteur: Adrian Morgan le Jeudi 31 mai 2007 - 12H30
La Malaisie s’enorgueillit de sa politique de l’ "Islam Hadhari", ou "islam civilisationnel" qui prétend utiliser l’Islam pour le développement culturel de la nation et qui s’il faut l’en croire devrait être exporté partout. Cette politique d’islam "modéré" n’est que de la poudre aux yeux. L’exemple qui suit démontre la nature islamofasciste de la politique malaise d’ "Islam Hadhari".
Le procès de Lina Joy, une convertie au christianime qui veut être reconnue légalement comme non musulmane, dure depuis plusieurs années. Née, Azlina Jailani, malaise, il y a 43 ans, son "Mykad"(carte d’identité délivrée à tous les citoyens dès l’âge de 12 ans), énonce qu’elle est musulmane. C’est le label attribué à tous les Malais ethniques car le gouvernement dominé par l’UMNO les considèrent comme de facto "musulmans". Les mentions figurant sur les Mykads sont enregistrées au National Registration Department ou NRD.
Il y a 26 ans, elle s’est convertie au christianisme. Le 2 février 1997, en tant que "Lina Joy" elle a introduit une demande auprès du NRD pour faire enregistrer sur son MyKad son nouveau nom chrétien. Le 11 août 1997, sa demande a été rejetée. Elle a introduit de nouveau une demande auprès du NRD pour faire reconnaître son nom chrétien et le NRD a accepté de faire figurer le nom Lina Joy sur sa MyKad mais a refusé de mentionner sa foi chrétienne. La mention "musulmane” est restée.
L’article 11 de la constitution de la Malaisie énonce que chacun peut pratiquer la religion de son choix mais en 1988 ce droit fut restreint. Un amendement (1A) à l’article 121 fut introduit qui énonce que les tribunaux civils n’ont aucune juridiction pour « toutes les matières » qui relèvent de la juridiction des tribunaux islamiques (ou Syariah en malais).
Lina Joy n’aura pas le droit de se marier avec son compagnon, un chrétien "officiel", tant qu’elle reste "officiellement" musulmane. En application de la loi islamique, un homme musulman à le droit d’épouser une non musulmane mais ce n’est pas possible pour une musulmane. En août dernier, elle a soumis le litige relatif à l’enregistrement de sa conversion sur sa MyKad au Tribunal Fédéral, mais au lieu de rendre un jugement public, le tribunal et les médias malais sont restés muets au sujet de ce procès.
Même l’article 11 de la constitution, qui énonce qu’un citoyen peut pratiquer la religion de son choix, contient une clause qui démontre que la Malaisie ignore le concept de liberté de culte. Cette clause énonce que : "La loi peut contrôler ou restreindre la propagation de doctrines religieuses ou croyances parmi les individus professant la religion de l’Islam." En août 2006 l’église qui a baptisé Lina Joy a fait l’objet d’une enquête de police pour avoir contrevenu à cette clause. L’église de Notre Dame de Fatima, Brickfields, a été dénoncée aux autorités par un musulman. Lina Joy et son concubin ont été menacés de mort par des musulmans. Le tribunal Fédéral n’a toujours pas statué sur son cas. Aucune décision n’a été prise par le Tribunal Fédéral en août, peut-être en raison de la proximité de la date de la Fête nationale « Merdeka” ou Jour de l’Indépendance (le 31 août) les autorités ne souhaitaient-elles pas que les aspects déplaisants de leur régime islamofasciste soient publiquement dévoilés. Finalement, au bout de neuf mois, les trois juges ont décidé à 2 contre 1 que Lina Joy n’avait pas le droit d’apostasier officiellement l’islam.
La nouvelle est confirmée par MalaysiaKini, Bernama, ABC News, Reuters, Asia News et The Australian.
Le « Chief Justice” Ahmad Fairuz Sheikh Abdul Halim et le Juge Fédéral Alauddin Mohammed Sheriff ont tranché contre Lina Joy et le « Chief Judge » de Sabah et Sarawak Richard Malanjum (un non musulman) en sa faveur. Selon le jugement, pour faire reconnaître sa conversion de l’islam, elle doit s’adresser à un tribunal islamique. Aucun tribunal islamique de Malaisie n’a jamais permis à personne de quitter l’islam.
Ahmad Fairuz Sheikh Abdul Halim a déclaré "En cette matière, le National Registration Department a le droit d’exiger un certificat émis par un tribunal islamique confirmant la renonciation à l’islam de l’appelant, ma réponse est que le NRD est dans son droit."
Halim a ajouté que l’apostasie relevait de la juridiction des tribunaux de la chariah : "les Tribunaux civils n’ont pas le droit d’interférer. En bref, elle ne peut pas adopter ou quitter comme ça à sa guise sa religion... Elle doit suivre les règles. L’appel a été rejeté à juste titre."
Richard Malanjum, le juge dissident a déclaré que les exigences du NRD sont "discriminatoires et inconstitutionnelles". Il a ajouté si elle s’adressait à un tribunal islamique (lesquels ont le pouvoir de punir l’apostasie qui est illégale dans certains états de la fédération) cela reviendrait pour Madame Joy à porter plainte contre elle-même.
Le 19 septembre 2005, la Cour d’Appel avait rendu un jugement similaire à 2 contre 1 contre la demande de Lina Joy de faire enlever le mot "Islam" de sa Mykad.
Le verdict a été proclamé tôt ce matin au Palais de Justice de Putrajaya. Devant le Tribunal, une foule de 200 à 300 musulmans (photo) a crié Allahu Ackbar ("Dieu est grand") quand l’arrêt à été annoncé. Madame Joy n’a pas assisté à l’audience, craignant d’être attaquée par des fanatiques musulmans. [u]
http://www.malaysiakini.com/news/67914
http://www.bernama.com.my/bernama/v3/news.php?id=264831
http://www.abcnews.go.com/International/wireStory?id=3224695
http://www.asianews.it/index.php?l=en&art=9403&size=A
http://www.theaustralian.news.com.au/story/0,20867,21819766-1702,00.html
reuters