Pologne: vers l'interdiction de l'avortement?
Delphine Saubaber, avec Bernard Przewozny
Quelque 4000 manifestants se sont rassemblés mercredi à Varsovie pour réclamer le durcissement de la législation anti-avortement, déjà l'une des plus restrictives d'Europe. La manifestation fait suite à l'annonce, par le gouvernement, d'un projet d'amendement de la Constitution visant à proscrire totalement l'IVG...Une manoeuvre très politique
La Pologne va-t-elle relancer la guerre de l'avortement, alors qu'elle est déjà bardée d'une législation parmi les plus restrictives d'Europe? L'IVG n'y est autorisée qu'en cas de viol, de danger pour la vie de la mère ou de malformation irréversible du fœtus. Et voilà qu'un projet d'amendement de la Constitution, déposé par la Ligue des familles polonaises, parti d'extrême droite membre de la coalition gouvernementale, permettrait de supprimer ces exceptions. Avec pour objet d'inscrire, dans l'article 38, la protection de la vie "dès la conception". Il devrait prochainement être débattu devant le Parlement.
Récemment, le Premier ministre, Jaroslaw Kaczynski, s'est prononcé contre un tel durcissement de la loi antiavortement. Mensonge, s'alarme Wanda Nowicka, présidente du Planning familial: "En réalité, le parti au pouvoir, Droit et justice [droite conservatrice], va essayer de manœuvrer pour modifier non pas l'article 38 mais l'article 30, sur la protection de la dignité humaine 'dès la conception'. Ce qui pourrait conduire à une interdiction totale de l'avortement, en donnant à la cellule fécondée un statut juridique." Un projet qui relèverait du calcul politique, histoire de capter l'électorat de l'extrême droite et de conforter l'aile radicale de Droit et justice.
Selon un récent sondage, les Polonais soutiennent de moins en moins le droit à l'avortement: de 57% en 2004, ils sont 44% en 2006 à rester de cet avis. Au sortir de l'ère communiste, qui autorisait l'IVG, un vif débat avait secoué l'opinion. La loi actuelle a été adoptée en 1993, sous la pression de la puissante Eglise polonaise, dont, à ce jour, seule une frange ultra souhaite donner un nouveau tour de vis à la législation. Selon les organisations féministes, de 80 000 à 200 000 Polonaises avorteraient chaque année, dans la clandestinité.
http://www.lexpress.fr/info/quotidien/actu.asp?id=10261
Delphine Saubaber, avec Bernard Przewozny
Quelque 4000 manifestants se sont rassemblés mercredi à Varsovie pour réclamer le durcissement de la législation anti-avortement, déjà l'une des plus restrictives d'Europe. La manifestation fait suite à l'annonce, par le gouvernement, d'un projet d'amendement de la Constitution visant à proscrire totalement l'IVG...Une manoeuvre très politique
La Pologne va-t-elle relancer la guerre de l'avortement, alors qu'elle est déjà bardée d'une législation parmi les plus restrictives d'Europe? L'IVG n'y est autorisée qu'en cas de viol, de danger pour la vie de la mère ou de malformation irréversible du fœtus. Et voilà qu'un projet d'amendement de la Constitution, déposé par la Ligue des familles polonaises, parti d'extrême droite membre de la coalition gouvernementale, permettrait de supprimer ces exceptions. Avec pour objet d'inscrire, dans l'article 38, la protection de la vie "dès la conception". Il devrait prochainement être débattu devant le Parlement.
Récemment, le Premier ministre, Jaroslaw Kaczynski, s'est prononcé contre un tel durcissement de la loi antiavortement. Mensonge, s'alarme Wanda Nowicka, présidente du Planning familial: "En réalité, le parti au pouvoir, Droit et justice [droite conservatrice], va essayer de manœuvrer pour modifier non pas l'article 38 mais l'article 30, sur la protection de la dignité humaine 'dès la conception'. Ce qui pourrait conduire à une interdiction totale de l'avortement, en donnant à la cellule fécondée un statut juridique." Un projet qui relèverait du calcul politique, histoire de capter l'électorat de l'extrême droite et de conforter l'aile radicale de Droit et justice.
Selon un récent sondage, les Polonais soutiennent de moins en moins le droit à l'avortement: de 57% en 2004, ils sont 44% en 2006 à rester de cet avis. Au sortir de l'ère communiste, qui autorisait l'IVG, un vif débat avait secoué l'opinion. La loi actuelle a été adoptée en 1993, sous la pression de la puissante Eglise polonaise, dont, à ce jour, seule une frange ultra souhaite donner un nouveau tour de vis à la législation. Selon les organisations féministes, de 80 000 à 200 000 Polonaises avorteraient chaque année, dans la clandestinité.
http://www.lexpress.fr/info/quotidien/actu.asp?id=10261