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LE MONDE | 07.03.07 | 14h37 • Mis à jour le 07.03.07 | 14h39
ALGER CORRESPONDANCE
Onze morts depuis le début du mois de mars, une trentaine en février. L'activisme d'Al-Qaida au Maghreb (ex-Groupe salafiste pour la prédication et le combat, rebaptisé Al-Qaida le 24 janvier) ne se dément pas.
Les opérations armées et les attentats restent concentrés dans la région du centre, en Kabylie et à Aïn Defla, au sud d'Alger, mais touchent également la région de Skikda, à l'est du pays, et Msila et Djelfa, plus au sud. A Alger, où les mesures de sécurité ont été renforcées devant les édifices publics après les attentats à la voiture piégée du 13 février, la menace plane. Trois colis piégés désamorcés en vingt-quatre heures, les 22 et 23 février, non loin du très fréquenté hôpital Mustapha, ont réveillé les peurs des Algérois.
C'est le cas également pour les habitants de la région d'Ath Yenni, au sud de Tizi-Ouzou, en Kabylie, où sept gendarmes ont été tués, le 4 mars, dans une embuscade. L'armée algérienne ratisse la région tandis que des hélicoptères bombardent deux massifs forestiers à l'est de Tizi-Ouzou.
Le 3 mars, un attentat à la bombe avait été perpétré contre un bus transportant des employés d'une entreprise russe travaillant dans le secteur gazier, à Aïn Defla, à 90 km au sud-ouest d'Alger. Un ingénieur russe et trois Algériens ont été tués et cinq autres blessés. Le 2 mars, quatre militaires et trois gendarmes ont été blessés dans une embuscade, au cours d'une opération de ratissage à Skikda.
Les attentats de Tizi-Ouzou et Aïn Defla ont été revendiqués, dans un enregistrement sonore diffusé par la chaîne de télévision Al-Jazira, par l'Organisation d'Al-Qaida au pays du Maghreb islamique. L'attentat d'Aïn Defla a été qualifié par le groupe armé de "modeste présent à nos frères musulmans de Tchétchénie". Il est demandé également aux "Algériens et aux civils dans les territoires du Maghreb" de se tenir loin "des apostats et des tyrans" pour éviter de subir les effets "des opérations que mènera l'organisation à l'avenir".
RÉSEAUX "RECONSTITUÉS"
Les autorités algériennes, qui ont annoncé le démantèlement de deux réseaux de soutien aux terroristes en Kabylie et d'un réseau de trafiquants d'armes à Constantine, persistent à ne voir dans ces attentats qu'une manifestation d'un "terrorisme résiduel". Le ministre de l'intérieur, Yazid Zerhouni, a indiqué que les deux derniers attentats pouvaient s'expliquer par la volonté des groupes terroristes de "se manifester" à l'approche des élections législatives prévues le 17 mai.
La multiplication des attentats a eu pour effet d'accélérer le retour de la gendarmerie en Kabylie. Elle s'en était retirée en partie après la mort, en avril 2001, du jeune Massinissa Guermah dans les locaux de la gendarmerie, qui avait provoqué une situation de rébellion. Le commandant de la gendarmerie de Tizi-Ouzou a déclaré que la "réaction de terroristes (était) attendue" car ils ont eu le temps de "reconstituer leurs réseaux notamment dans les régions où les activités de la gendarmerie ont été gelées".
LE MONDE | 07.03.07 | 14h37 • Mis à jour le 07.03.07 | 14h39
ALGER CORRESPONDANCE
Onze morts depuis le début du mois de mars, une trentaine en février. L'activisme d'Al-Qaida au Maghreb (ex-Groupe salafiste pour la prédication et le combat, rebaptisé Al-Qaida le 24 janvier) ne se dément pas.
Les opérations armées et les attentats restent concentrés dans la région du centre, en Kabylie et à Aïn Defla, au sud d'Alger, mais touchent également la région de Skikda, à l'est du pays, et Msila et Djelfa, plus au sud. A Alger, où les mesures de sécurité ont été renforcées devant les édifices publics après les attentats à la voiture piégée du 13 février, la menace plane. Trois colis piégés désamorcés en vingt-quatre heures, les 22 et 23 février, non loin du très fréquenté hôpital Mustapha, ont réveillé les peurs des Algérois.
C'est le cas également pour les habitants de la région d'Ath Yenni, au sud de Tizi-Ouzou, en Kabylie, où sept gendarmes ont été tués, le 4 mars, dans une embuscade. L'armée algérienne ratisse la région tandis que des hélicoptères bombardent deux massifs forestiers à l'est de Tizi-Ouzou.
Le 3 mars, un attentat à la bombe avait été perpétré contre un bus transportant des employés d'une entreprise russe travaillant dans le secteur gazier, à Aïn Defla, à 90 km au sud-ouest d'Alger. Un ingénieur russe et trois Algériens ont été tués et cinq autres blessés. Le 2 mars, quatre militaires et trois gendarmes ont été blessés dans une embuscade, au cours d'une opération de ratissage à Skikda.
Les attentats de Tizi-Ouzou et Aïn Defla ont été revendiqués, dans un enregistrement sonore diffusé par la chaîne de télévision Al-Jazira, par l'Organisation d'Al-Qaida au pays du Maghreb islamique. L'attentat d'Aïn Defla a été qualifié par le groupe armé de "modeste présent à nos frères musulmans de Tchétchénie". Il est demandé également aux "Algériens et aux civils dans les territoires du Maghreb" de se tenir loin "des apostats et des tyrans" pour éviter de subir les effets "des opérations que mènera l'organisation à l'avenir".
RÉSEAUX "RECONSTITUÉS"
Les autorités algériennes, qui ont annoncé le démantèlement de deux réseaux de soutien aux terroristes en Kabylie et d'un réseau de trafiquants d'armes à Constantine, persistent à ne voir dans ces attentats qu'une manifestation d'un "terrorisme résiduel". Le ministre de l'intérieur, Yazid Zerhouni, a indiqué que les deux derniers attentats pouvaient s'expliquer par la volonté des groupes terroristes de "se manifester" à l'approche des élections législatives prévues le 17 mai.
La multiplication des attentats a eu pour effet d'accélérer le retour de la gendarmerie en Kabylie. Elle s'en était retirée en partie après la mort, en avril 2001, du jeune Massinissa Guermah dans les locaux de la gendarmerie, qui avait provoqué une situation de rébellion. Le commandant de la gendarmerie de Tizi-Ouzou a déclaré que la "réaction de terroristes (était) attendue" car ils ont eu le temps de "reconstituer leurs réseaux notamment dans les régions où les activités de la gendarmerie ont été gelées".