vendredi 16 février 2007, mis à jour à 16:53
Washington met en garde Abbas sur le futur gouvernement d'union Reuters
Les Etats-Unis affirment attendre la formation du futur gouvernement d'unité nationale palestinien pour définir quelle position ils adopteraient à son égard.
Chargé jeudi de former ce cabinet conformément aux accords conclus avec le président Mahmoud Abbas il y a une semaine à La Mecque, le Premier ministre palestinien Ismaïl Haniyeh s'est dit confiant de le mettre sur pied dans les trois semaines.
Abbas a publiquement invité Haniyeh, un des chefs du Hamas, à respecter les accords existants entre Israël et l'OLP, et à se conformer à la "feuille de route" pour la paix formulée par le Quartet de médiateurs internationaux.
Ceux-ci - Etats-Unis, Russie, Union européenne et Onu - ont exigé une nouvelle fois après l'accord La Mecque que le futur gouvernement remplisse leurs trois critères: renonciation à la violence, reconnaissance d'Israël et respect des accords passés avec l'Etat juif.
Dans une interview diffusée vendredi par la chaîne de télévision arabophone Al Arabia, Condoleezza Rice a reformulé ces exigences mais démenti que Washington ait d'ores et déjà décidé de boycotter le nouveau gouvernement de Haniyeh.
"Il n'y a pas encore de gouvernement et nous ne le jugerons pas avant qu'il soit formé", a affirmé la secrétaire d'Etat, en précisant que Washington définirait son attitude en fonction de son respect des trois critères définis par le Quartet.
SOMMET RICE-OMERT-ABBAS EN QUESTION
Toutefois, on déclare de sources autorisée palestinienne et diplomatique que les Etats-Unis ont mis en garde jeudi Abbas quant l'échec auquel il courrait en liant son sort à celui du Hamas, qui se refuse obstinément à reconnaître Israël.
"Les Américains lui ont dit qu'ils boycotteraient le gouvernement, que les sanctions ne seraient pas levées et que les perspectives de paix ne se développeraient pas comme prévu", confie un diplomate de la région.
Rice avait prévu d'organiser lundi à Jérusalem un sommet entre Abbas et le Premier ministre israélien Ehud Olmert pour tenter de relancer le processus de paix mais la secrétaire d'Etat estime maintenant que sa tenue est "manifestement compliquée".
"Abbas affronte une crise avec cette nouvelle attitude américaine", dit-on de source autorisée palestinienne. Il s'efforce de convaincre Rice que son accord avec le Hamas est "un pas dans la bonne direction" et de la rassurer en lui rappelant que lui seul est habilité à traiter avec Israël.
Haniyeh a annoncé qu'il engagerait dès samedi des tractations sur la formation d'un gouvernement composé de membres du Hamas et du Fatah ainsi que de personnalités indépendantes.
Mais il s'est abstenu de toute référence aux conditions du Quartet. Il s'est borné à dire qu'il "oeuvrerait dans la direction indiquée" par la lettre de désignation que lui a remis le président palestinien.
"J'ai invité les frères arabes à entériner l'accord (de La Mecque) et à nous aider auprès des Américains et d'autres à faire lever le blocus" (financier occidental), a-t-il dit lors de la grande prière hebdomadaire à Gaza.
"DEFI AU CONSENSUS ARABE"
Les pressions exercées par Washington pour dissuader les dirigeants du Fatah et les personnalités palestiniennes indépendantes de participer à son gouvernement pourraient ne pas avoir l'effet escompté.
La pression intérieure pour mettre fin aux affrontements interpalestiniens - qui ont fait 90 morts en deux mois avant que l'accord de La Mecque n'y mette fin - est trop forte, estime un diplomate au fait des tractations en cours.
Yasser Abed Rabbo, un des principaux collaborateurs d'Abbas, a estimé que les Etats-Unis demandaient à Abbas de suivre une ligne qui conduirait tout droit à une véritable guerre civile.
Abeb Rabbo a exhorté les Etats-Unis à traiter malgré tout avec le gouvernement d'union tel qu'il se présentera, à lever les sanctions et à relancer les pourparlers avec Israël.
Les dirigeants palestiniens espèrent que l'Arabie saoudite, proche alliée des Etats-Unis au Moyen-Orient, saura persuader Washington de laisser une chance au gouvernement d'union de faire ses preuves.
"Si les Américains sont sérieux quand ils parlent de faire avancer la paix, alors ils doivent laisser une chance à ce gouvernement", a déclaré Nabil Abou Rdaïnah, porte-parole d'Abbas.
"Ce gouvernement d'unité jouit du soutien de tous les Arabes et un refus des Etats-Unis de traiter avec lui reviendrait à défier le consensus arabe", a-t-il affirmé.
http://www.lexpress.fr/info/infojour/reuters.asp?id=37669&1636
Washington met en garde Abbas sur le futur gouvernement d'union Reuters
Les Etats-Unis affirment attendre la formation du futur gouvernement d'unité nationale palestinien pour définir quelle position ils adopteraient à son égard.
Chargé jeudi de former ce cabinet conformément aux accords conclus avec le président Mahmoud Abbas il y a une semaine à La Mecque, le Premier ministre palestinien Ismaïl Haniyeh s'est dit confiant de le mettre sur pied dans les trois semaines.
Abbas a publiquement invité Haniyeh, un des chefs du Hamas, à respecter les accords existants entre Israël et l'OLP, et à se conformer à la "feuille de route" pour la paix formulée par le Quartet de médiateurs internationaux.
Ceux-ci - Etats-Unis, Russie, Union européenne et Onu - ont exigé une nouvelle fois après l'accord La Mecque que le futur gouvernement remplisse leurs trois critères: renonciation à la violence, reconnaissance d'Israël et respect des accords passés avec l'Etat juif.
Dans une interview diffusée vendredi par la chaîne de télévision arabophone Al Arabia, Condoleezza Rice a reformulé ces exigences mais démenti que Washington ait d'ores et déjà décidé de boycotter le nouveau gouvernement de Haniyeh.
"Il n'y a pas encore de gouvernement et nous ne le jugerons pas avant qu'il soit formé", a affirmé la secrétaire d'Etat, en précisant que Washington définirait son attitude en fonction de son respect des trois critères définis par le Quartet.
SOMMET RICE-OMERT-ABBAS EN QUESTION
Toutefois, on déclare de sources autorisée palestinienne et diplomatique que les Etats-Unis ont mis en garde jeudi Abbas quant l'échec auquel il courrait en liant son sort à celui du Hamas, qui se refuse obstinément à reconnaître Israël.
"Les Américains lui ont dit qu'ils boycotteraient le gouvernement, que les sanctions ne seraient pas levées et que les perspectives de paix ne se développeraient pas comme prévu", confie un diplomate de la région.
Rice avait prévu d'organiser lundi à Jérusalem un sommet entre Abbas et le Premier ministre israélien Ehud Olmert pour tenter de relancer le processus de paix mais la secrétaire d'Etat estime maintenant que sa tenue est "manifestement compliquée".
"Abbas affronte une crise avec cette nouvelle attitude américaine", dit-on de source autorisée palestinienne. Il s'efforce de convaincre Rice que son accord avec le Hamas est "un pas dans la bonne direction" et de la rassurer en lui rappelant que lui seul est habilité à traiter avec Israël.
Haniyeh a annoncé qu'il engagerait dès samedi des tractations sur la formation d'un gouvernement composé de membres du Hamas et du Fatah ainsi que de personnalités indépendantes.
Mais il s'est abstenu de toute référence aux conditions du Quartet. Il s'est borné à dire qu'il "oeuvrerait dans la direction indiquée" par la lettre de désignation que lui a remis le président palestinien.
"J'ai invité les frères arabes à entériner l'accord (de La Mecque) et à nous aider auprès des Américains et d'autres à faire lever le blocus" (financier occidental), a-t-il dit lors de la grande prière hebdomadaire à Gaza.
"DEFI AU CONSENSUS ARABE"
Les pressions exercées par Washington pour dissuader les dirigeants du Fatah et les personnalités palestiniennes indépendantes de participer à son gouvernement pourraient ne pas avoir l'effet escompté.
La pression intérieure pour mettre fin aux affrontements interpalestiniens - qui ont fait 90 morts en deux mois avant que l'accord de La Mecque n'y mette fin - est trop forte, estime un diplomate au fait des tractations en cours.
Yasser Abed Rabbo, un des principaux collaborateurs d'Abbas, a estimé que les Etats-Unis demandaient à Abbas de suivre une ligne qui conduirait tout droit à une véritable guerre civile.
Abeb Rabbo a exhorté les Etats-Unis à traiter malgré tout avec le gouvernement d'union tel qu'il se présentera, à lever les sanctions et à relancer les pourparlers avec Israël.
Les dirigeants palestiniens espèrent que l'Arabie saoudite, proche alliée des Etats-Unis au Moyen-Orient, saura persuader Washington de laisser une chance au gouvernement d'union de faire ses preuves.
"Si les Américains sont sérieux quand ils parlent de faire avancer la paix, alors ils doivent laisser une chance à ce gouvernement", a déclaré Nabil Abou Rdaïnah, porte-parole d'Abbas.
"Ce gouvernement d'unité jouit du soutien de tous les Arabes et un refus des Etats-Unis de traiter avec lui reviendrait à défier le consensus arabe", a-t-il affirmé.
http://www.lexpress.fr/info/infojour/reuters.asp?id=37669&1636