Le dictateur soudanais refuse toujours les Casques bleus
Mis en ligne le 16/02/2007
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AP
Le président soudanais Omar el-Béchir, soumis à une forte pression internationale, a réaffirmé vendredi à Cannes (sud) son refus d'un déploiement de Casques bleus pour tenter de mettre fin à la tragédie du Darfour (ouest du Soudan), déchiré par la guerre civile.
Omar el-Béchir avait accepté jeudi soir, à l'issue d'une réunion en marge du sommet Afrique-France, de signer avec ses homologues Idriss Deby Itno (Tchad) et François Bozizé (Centrafrique), un accord les engageant à ne pas soutenir de rébellions à partir de leurs territoires respectifs.
Mais, dès vendredi matin, il s'est employé à rejeter toutes les demandes de la communauté internationale, alors que le président français Jacques Chirac l'avait appelé la veille à "accepter le déploiement d'une force de paix" au Darfour, où une guerre civile a fait 300.000 morts et 2,5 millions de déplacés.
"Concernant les forces des Nations Unies au Darfour, nous avons déjà dit non et ce sera valable aussi pour les frontières, mais nous acceptons la présence de forces africaines pour contrôler les frontières avec le Tchad et la RCA", a dit le président soudanais.
"Aux termes de l'accord d'Abuja (2006), il est clair que le maintien de la paix appartient aux troupes de l'Union africaine" (UA) et "le rôle des Nations Unies est le soutien logistique, financier et technique", a-t-il dit.
Les autorités soudanaises ont accepté fin décembre que l'ONU apporte une aide technique et matérielle à la Mission de paix de l'UA au Darfour, mal équipée et sous-financée.
Mais elles refusent le déploiement de plus de 2.300 Casques bleus, qui doit ouvrir la voie à l'arrivée d'une force conjointe ONU-UA dont les effectifs pourraient atteindre 20.000 hommes. Le chef de l'Etat soudanais s'est montré tout aussi intraitable sur le refus du Soudan de délivrer des visas à une mission onusienne sur les droits de l'Homme au Darfour, accusant des membres de cette délégation de n'être pas "impartiaux". "C'est difficile de dire qu'ils seront honnêtes et vont refléter la réalité", a-t-il dit. "Ils ont un parti pris. Ce n'est pas possible de leur permettre de venir". Le secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, a appelé "de nouveau le gouvernement soudanais à coopérer pleinement". Le Conseil des droits de l'Homme a annoncé que les membres de sa mission avaient décidé d'enquêter "en dehors" du Soudan.
Face à cette intransigeance, les Tchadiens étaient "sans illusions" quant à l'efficacité de l'accord signé la veille avec les Soudanais. "On ne pouvait rien refuser à Paris, mais on a signé sans illusions", a dit le ministre tchadien des Affaires étrangères, Ahmat Allam-Mi, en soulignant que de précédents accords n'avaient pas été respectés. Le président tchadien a quitté Cannes dès jeudi soir. Le chef de la diplomatie tchadienne a précisé qu'"il n'avait pas claqué la porte". Le président Chirac a salué vendredi l'accord entre Khartoum, N'Djamena et Bangui en appelant toutes les parties à "arrêter le soutien aux mouvements armés, dont on ne peut attendre que des drames" et à mettre "un terme à une catastrophe humanitaire qui déstabilise toute la région". Pour la France, le seul fait que ces chefs d'Etat aient accepté de se parler constitue une avancée, même si leurs dernières rencontres n'ont guère permis de trouver des solutions. La situation au Darfour ne cesse de se dégrader, menaçant de déstabiliser toute la sous-région. Les attaques de groupes armés contre les civils se sont "intensifiées" ces dernières semaines dans l'est du Tchad et risquent de dégénérer en un "conflit majeur" à l'instar de celui du Darfour, a averti Oxfam, rejoignant les mises en garde d'autres ONG.
http://www.lalibre.be/article.phtml?id=10&subid=83&art_id=332576
Mis en ligne le 16/02/2007
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AP
Le président soudanais Omar el-Béchir, soumis à une forte pression internationale, a réaffirmé vendredi à Cannes (sud) son refus d'un déploiement de Casques bleus pour tenter de mettre fin à la tragédie du Darfour (ouest du Soudan), déchiré par la guerre civile.
Omar el-Béchir avait accepté jeudi soir, à l'issue d'une réunion en marge du sommet Afrique-France, de signer avec ses homologues Idriss Deby Itno (Tchad) et François Bozizé (Centrafrique), un accord les engageant à ne pas soutenir de rébellions à partir de leurs territoires respectifs.
Mais, dès vendredi matin, il s'est employé à rejeter toutes les demandes de la communauté internationale, alors que le président français Jacques Chirac l'avait appelé la veille à "accepter le déploiement d'une force de paix" au Darfour, où une guerre civile a fait 300.000 morts et 2,5 millions de déplacés.
"Concernant les forces des Nations Unies au Darfour, nous avons déjà dit non et ce sera valable aussi pour les frontières, mais nous acceptons la présence de forces africaines pour contrôler les frontières avec le Tchad et la RCA", a dit le président soudanais.
"Aux termes de l'accord d'Abuja (2006), il est clair que le maintien de la paix appartient aux troupes de l'Union africaine" (UA) et "le rôle des Nations Unies est le soutien logistique, financier et technique", a-t-il dit.
Les autorités soudanaises ont accepté fin décembre que l'ONU apporte une aide technique et matérielle à la Mission de paix de l'UA au Darfour, mal équipée et sous-financée.
Mais elles refusent le déploiement de plus de 2.300 Casques bleus, qui doit ouvrir la voie à l'arrivée d'une force conjointe ONU-UA dont les effectifs pourraient atteindre 20.000 hommes. Le chef de l'Etat soudanais s'est montré tout aussi intraitable sur le refus du Soudan de délivrer des visas à une mission onusienne sur les droits de l'Homme au Darfour, accusant des membres de cette délégation de n'être pas "impartiaux". "C'est difficile de dire qu'ils seront honnêtes et vont refléter la réalité", a-t-il dit. "Ils ont un parti pris. Ce n'est pas possible de leur permettre de venir". Le secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, a appelé "de nouveau le gouvernement soudanais à coopérer pleinement". Le Conseil des droits de l'Homme a annoncé que les membres de sa mission avaient décidé d'enquêter "en dehors" du Soudan.
Face à cette intransigeance, les Tchadiens étaient "sans illusions" quant à l'efficacité de l'accord signé la veille avec les Soudanais. "On ne pouvait rien refuser à Paris, mais on a signé sans illusions", a dit le ministre tchadien des Affaires étrangères, Ahmat Allam-Mi, en soulignant que de précédents accords n'avaient pas été respectés. Le président tchadien a quitté Cannes dès jeudi soir. Le chef de la diplomatie tchadienne a précisé qu'"il n'avait pas claqué la porte". Le président Chirac a salué vendredi l'accord entre Khartoum, N'Djamena et Bangui en appelant toutes les parties à "arrêter le soutien aux mouvements armés, dont on ne peut attendre que des drames" et à mettre "un terme à une catastrophe humanitaire qui déstabilise toute la région". Pour la France, le seul fait que ces chefs d'Etat aient accepté de se parler constitue une avancée, même si leurs dernières rencontres n'ont guère permis de trouver des solutions. La situation au Darfour ne cesse de se dégrader, menaçant de déstabiliser toute la sous-région. Les attaques de groupes armés contre les civils se sont "intensifiées" ces dernières semaines dans l'est du Tchad et risquent de dégénérer en un "conflit majeur" à l'instar de celui du Darfour, a averti Oxfam, rejoignant les mises en garde d'autres ONG.
http://www.lalibre.be/article.phtml?id=10&subid=83&art_id=332576
