Le Japon exécute ses premiers condamnés depuis septembre 2005 ReutersLe Japon a procédé à ses premières
exécutions capitales depuis septembre 2005 et pendu quatre condamnés,
annonce le ministère japonais de la Justice, qui s'est attiré une salve
de critiques de diverses organisations.
Comme à son habitude, le ministère n'a pas communiqué l'identité des quatre condamnés exécutés le jour de Noël.
Des médias rapportent que l'un d'entre eux pourrait être Hiroaki
Hidaka, 44 ans, qui a été reconnu coupable des meurtres de quatre
femmes, dont l'une qui était âgée de 16 ans.
Le
système de l'application des peines capitales au Japon fait que les
condamnés et leurs familles ne sont prévenus de l'exécution que le jour
où celle-ci intervient. De nombreuses associations jugent cette
disposition inhumaine.
Les autorités ont pour
habitude de procéder aux exécutions quand le parlement n'est pas réuni
ou en décembre, quand l'attention du grand public décroît à l'approche
des fêtes du nouvel an. Les adversaires de la peine de mort y voient
une stratégie pour éviter de poser la question du bien-fondé de ce
châtiment au parlement.
Seiken Sugiura, le
prédécesseur de l'actuel ministre de la Justice, avait créé une
polémique lors de sa prise de fonction en 2005 en annonçant qu'il ne
signerait aucun mandat d'application de la peine capitale.
Il était par la suite revenu sur ces propos. Mais aucune exécution n'a été pratiquée pendant sa période au ministère.
"La peine de mort est impitoyable, cruelle et absolument
antidémocratique", ont déclaré dans un communiqué commun plusieurs
parlementaires provenant de diverses formations politiques.
"Elle n'a aucun effet sur l'importance de la criminalité et vient au
contraire briser les fondations morales de la société", peut-on lire
dans ce communiqué.
Amnesty International a
également diffusé un communiqué, dans lequel l'organisation exhorte le
Japon à abolir la peine de mort comme l'ont fait 88 pays, note-t-elle,
parmi lesquels l'écrasante majorité des pays développés.
Mais la peine de mort ne semble pas faire débat au Japon. Les sondages
montrent en effet qu'une majorité de Japonais restent attachés à ce
châtiment, dans un contexte de recrudescence du crime dans l'archipel.