Premières leçons de la nouvelle guerre du Liban
D'ores et déjà, la nouvelle guerre du Liban administre plusieurs leçons : des réactions nouvelles des pacifistes isaéliens et de pays arabes, la désinformation des médias français, une réaction plus nuancée que celle de la France de la plupart des pays européens ainsi que de nombreux chroniqueurs français.
Tout d'abord, on constate un niveau d'unanimité nationale rarement atteint au cours des récentes années en Israël, où les oppositions politiques et les polémiques sont très vives.
L'union sacrée des Israéliens est illustrée par la position d'Amos Oz, l'un des grands ténors des pacifistes. Soudain, il découvre la réalité : "Israël n'envahit pas le Liban. Il se défend contre un harcèlement quotidien et le bombardement de dizaines de nos villes et de nos villages en tentant d'écraser le Hezbollah […]. C'est une bataille entre d'un côté une coalition de nations -Israël, le Liban, l'Egypte et l'Arabie Saoudite - […] et l'islam fanatique encouragé par l'Iran et la Syrie […]. Si le Hezbollah est vaincu rapidement, Israël et le Liban seront tous les deux gagnants" (1).
Deuxième constat : cette courte et pénétrante analyse converge avec celle d'un nombre croissant de pays et de porte-parole arabes. Ainsi Wadi Joumblatt, le leader libanais druze : "L'Iran est en train de détruire le Liban par Hezbollah interposé. Il a demandé au Hezbollah d'attaquer Israël pour alléger la pression des Occidentaux dans l'affaire nucléaire". L'Arabie Saoudite a critiqué "l'aventurisme" et les "décisions unilatérales" du Hezbollah. Le roi Abdallah II de Jordanie et l'Egypte de Hosni Moubarak ont également dénoncé "l'aventurisme […] du Hezbollah qui ne sert pas les intérêts arabes".
L'article d'Amos Oz était intitulé : "La guerre du Hezbollah contre Israël et le Liban". On pourrait ajouter : "… et contre le monde civilisé". En effet, l'objectif du Hezbollah est clair : ériger, pour le compte de l'Iran, un mini-Iran à la frontière Nord d'Israël, s'ajoutant au mini-Iran que représente l'"Etat"-Hamas au Sud. Réaliser l'islamisation de l'Egypte et de la Jordanie enfermerait Israël dans un étau mortel.
Des camions innocents ?
Nombre de médias français ont persévéré avec perversité dans leur couverture biaisée et incompétente de la guerre. D'interminables reportages filmés et écrits ont présenté et dénoncé les bombardements israéliens, les ruines libanaises, la détresse des populations libanaises fuyant l'agression de Tsahal. On a dépassé les pires moments des cinq années de Guerre des Hommes-Bombes. Les motivations d'Israël, les dommages causés en Israël par l'agression du Hezbollah, les morts et les blessés israéliens ont été pratiquement ignorés.
Exemple entre mille : la guerre des camions. Le 18 juillet, l'aviation repère et bombarde deux camions venant de Syrie et chargés de missiles. Un drone les avait observés en chargement sur une base syrienne. Ils ont été touchés en territoire libanais. Mais une télévision montre un camion "chargé de denrées" en train de brûler. Une autre chaîne parle de la chasse aux camions chargés de "médicaments". Simultanément, on fait état de l'habituelle "catastrophe humanitaire". Qu'en conclura le téléspectateur ?
Il eut fallu expliquer pourquoi Israël bombarde les axes routiers, opération défensive contre l'agression irano-syro-hezbolienne. Une partie des fusées iraniennes stockées au Liban ont 8 à 10 m de long. Toutes ont forcément été acheminées par avions, camions et bateaux. Faut-il s'étonner qu'Israël ait bombardé des autoroutes, des pistes où peuvent atterrir des avions-cargos, des installations portuaires ? Une chaîne de télévision française a scandaleusement permis à un ancien ministre libanais d'expliquer que l'objectif d'Israël était de détruire le Liban parce que l'Etat juif, fondé sur une seule religion, ne pouvait admettre un voisin multiconfessionnel. Les missiles transportés par camions ? Une galéjade ! Les missiles se transportent à dos d'hommes…
Mais quel belligérant s'est-il jamais interdit de s'en prendre aux moyens utilisés par son ennemi pour s'approvisionner en armes et munitions ? Comment des gouvernements - sans parler des journalistes indécents - ont-ils osé blâmer Israël parce qu'il fait ce qu'ils ont fait eux-mêmes quand ils se défendaient ?
Certaines fusées iraniennes sont susceptibles de porter des ogives chimiques ou bactériologiques : des armes de destruction massive. Se défendre contre cette menace est un impératif. Israël a exactement les mêmes droits que la France ou les Etats-Unis.
Des civils innocents ?
Toutes les télévisions, toute la presse écrite ont montré en permanence les ruines des "quartiers civils", des "maisons habitées par des civils" notamment à Beyrouth.
Le secteur Sud de Beyrouth sur lequel se sont concentrées les frappes israéliennes, était depuis des années une zone militaire où sont localisés les postes de commandement du Hezbollah. Les civils, la police, l'armée libanaise en étaient exclus par les terroristes. Des milliers de caves et de logements de terroristes étaient des dépôts d'armes et de munitions. Des loyers étaient payés aux "civils" qui mettaient leurs locaux à la disposition du Hezbollah. De nombreuses maisons étaient des positions de tir d'où partaient des roquettes. Des salaires étaient payés aux "civils" servant d'artilleurs. C'est contre ces "civils" qu'Israël a riposté. Aucune télévision n'a fourni ces explications.
Rappelons qu'en droit international, chercher à protéger des objectifs militaires en les camouflant en installations civiles, ou en les installant dans les secteurs massivement peuplés, est un crime de guerre.
Les caméras se sont obstinément acharnées sur les ruines de la banlieue Sud de Beyrouth. Elles ont évité le reste de la ville pour ne pas filmer la réalité, la vérité : une vie de tous les jours imperturbée, des rues animées, des magasins pleins, les gens allant à leur travail paisiblement et souriants à la terrasse des cafés.
Les caméras ont perversement montré les familles libanaises du Nord du pays, accueillant leurs parents du Sud ayant fui les fiefs du Hezbollah, venues se réfugier chez elles. Les caméras ont évité de filmer les familles du Nord d'Israël, écrasées par les roquettes, venues se réfugier plus au Sud auprès de leurs parents et amis du Sud.
Les caméras ont filmé les rares Israéliens isolés (souvent des Arabes d'Israël) promenant des slogans pacifistes et des drapeaux de l'OLP dans les rues. Elles n'ont pas cherché à montrer par l'image le sentiment d'unanimité nationale.
Marguerite Yourcenar a écrit que "la vérité est une exactitude". Un ancien diplomate israélien a écrit un livre intitulé Mentir avec les Images.
Le clan des anti-Israéliens
Regrettablement, plusieurs pays occidentaux se sont obstinés à agir à contre-sens de leurs intérêts, en exerçant des pressions sur Israël, pour obtenir "la fin de toutes les violences", notamment un cessez-le-feu, à revenir à la table des négociations, libérer les prisonniers "détenus par les deux camps". C'était mettre Israël et les terroristes sur le même plan. M. Douste-Blazy a déclaré qu'un échange de prisonniers devait accompagner un cessez-le-feu. C'était entériner la position des terroristes qui avaient inauguré leur agression par l'enlèvement de deux soldats israéliens pour obtenir des milliers de terroristes en échange.
La France a été particulièrement active, au point de n'avoir pas été, à plusieurs reprises, suivie par ses partenaires européens.
A Bruxelles, l'Europe des Vingt-Cinq s'est refusée à condamner Israël, rejetant une résolution finlandaise qui proposait de "rappeler Israël à l'ordre lorsqu'il enfreint les règles du droit international". La Grande-Bretagne, l'Allemagne, le Danemark, l'Italie et les pays de l'Europe centrale dont la République tchèque et la Hongrie, étaient parmi les opposants. Les anti-Israéliens alignaient la France, le Luxembourg, l'Irlande et la Suède, "une bien maigre coalition" note un journaliste français (2).
Jacques Chirac : "La lutte contre le terrorisme est une priorité"
Mais cette posture diplomatique n'est pas sans habileté, voire machiavélisme. La France connaît son impuissance à obtenir, à imposer un cessez-le-feu, qui n'interviendra qu'après que le "travail" nécessaire aura été achevé : les Etats-Unis ont donné à Israël, qui se bat pour le monde libre, le temps nécessaire. Bien entendu, lorsque le cessez-le-feu sera intervenu, la France pourra dire avoir vu juste et avoir fait triompher sa vision pacificatrice.
Or, l'insistance à mettre au premier rang des "objectifs humanitaires", un cessez-le-feu et la négociation, équivalait à procurer au Hezbollah le répit nécessaire pour se reconstruire et poursuivre la guerre à l'abri d'une trêve. Un cessez-le-feu avant l'élimination du Hezbollah et de la menace qu'il représente entraîne des conséquences bien au-delà du conflit israélo-arabe.
L'Iran a fourni des missiles au Hezbollah non seulement pour provoquer la nouvelle guerre du Liban, mais aussi pour pré-positionner au Liban une base d'opérations pour le cas où les Etats-Unis attaqueraient ses sites nucléaires. Permettre au Hezbollah, c'est-à-dire à l'Iran, de conserver partiellement intact l'arsenal iranien de dissuasion, représente une menace à la paix mondiale. On est, au Liban, en présence d'une instrumentalisation d'une organisation terroriste par un Etat-terroriste.
Il est opportun de rappeler que c'est exactement cette situation qu'avait envisagée Jacques Chirac, le 19 janvier 2006, quand il a surpris le monde par une déclaration de signification politique et militaire s'adressant au régime de Téhéran et plus largement au terrorisme international et aux Etats-terroristes.
Parlant, significativement, à l'Ile Longue où sont basés les sous-marins nucléaires français, et soulignant le rôle de la force de frappe et de dissuasion atomique française, Jacques Chirac à souligné que "la lutte contre le terrorisme est l'une de nos priorités". Il a mis en garde "les dirigeants d'Etats qui auraient recours à des moyens terroristes contre nous, tout comme ceux qui envisageraient d'utiliser […] des armes de destruction massive". Ils "s'exposeraient à une réponse ferme et adaptée […] conventionnelle […] ou d'une autre nature". Pour la France, le choix n'est donc plus "entre l'inaction et l'anéantissement". Une frappe nucléaire pourrait s'exercer "directement sur les centres de pouvoir, sur [la] capacité à agir" d'une puissance hostile. Et cette menace brandie publiquement contre "les dirigeants animés d'intentions hostiles […] est essentielle pour les ramener à la raison, leur faire prendre conscience du coût démesuré qu'auraient leurs actes, pour eux-mêmes et pour leurs Etats" (3).
Mais imaginons l'équivalent israélien des paroles de Jacques Chirac.
Imaginons Ehud Olmert, choisissant de parler de Dimona, où la presse situe des installations nucléaires israéliennes, ou du port militaire où sont stationnés les sous-marins israéliens dont la presse relate qu'ils seraient porteurs de missiles nucléaires, donc, imaginons Ehud Olmert disant mot pour mot ce qu'a dit le président de la République Française.
Est-il difficile d'imaginer les commentaires de la presse, les réactions de certaines chancelleries ? Quelle serait celle du Quai d'Orsay ? N'accuserait-on pas Israël de choisir délibérément (criminellement, écriront certains journaux) de mettre en danger la paix mondiale ?
Redisons-le sans désemparer : Israël a exactement les mêmes droits que la France, ou n'importe quel pays. Refuser ce droit à l'Etat juif seul est une discrimination antisémite.
Une prise de conscience ?
Déclenchée par le Hezbollah, la nouvelle guerre du Liban apparaît clairement pour ce qu'elle est : une bataille de la IVe Guerre mondiale, livrée par l'islamisme intégriste, totalitaire et extrémiste au monde occidental. D'autres batailles de cette guerre ont été ou sont livrées en Irak, en Afghanistan, au Cachemire, au Darfour, en Tchétchénie, dans les pays musulmans qu'on cherche à islamiser, comme dans les communautés musulmanes d'Europe. Les innombrables attentats, à Tel-Aviv, à Jérusalem à New-York, à Londres, à Paris, à Madrid, à Sharm el-Cheikh, etc, ont été et sont des épisodes de cette guerre et donnent un avant-goût de ce qu'elle sera si l'on commet la folie de laisser l'Iran et ses auxiliaires accéder à la bombe.
Certains pays d'Occident se ferment les yeux et les oreilles pour ne pas le voir ni entendre la vocifération du djihad qui leur promet de les transformer en communautés de dhimmis, soumis, tolérés, rançonnés. Les Etats-Unis, eux, semblent l'avoir compris et avoir décidé de tenir tête, car le djihad armé d'une bombe atomique iranienne ferait apparaître Auschwitz comme une approximation souriante de ce qui nous attend.
Devant cette perspective, on perçoit quelques tentations et tentatives de comprendre et de proclamer la vérité politiquement incorrecte.
Pierre Rousselin pose cette question dans un éditorial du Figaro : "La guerre contre le Hezbollah marquera-t-elle un premier coup d'arrêt à la montée en puissance de l'Iran ?"(4).
Et Ivan Rioufol, dont les analyses sont comme des lueurs de phare dans une nuit opaque, assène les vérités aux munichois et défaitistes qui sont encore aux rênes des chancelleries et des rédactions. Citons-le :
"Les agresseurs s'appellent Hezbollah et Hamas et ces organisations nazislamistes ont mis Israël en état de légitime défense […]. Jusqu'alors, l'Occident bonhomme jugeait que le djihad lancé contre lui s'expliquait par les injustices nées de sa propre hégémonie et singulièrement l'alliance américano-sioniste. C'est avec cette contrition que le 11 septembre 2001 fut compris […]. Aussi est-il heureux que l'Europe pacifiste ouvre les yeux et cesse ses sous-entendus sur la responsabilité centrale de l'Etat hébreu dans le désordre mondial. L'obsession antijuive et anticroisés des fanatiques enturbannés n'autorise plus les excuses de leurs victimes. A l'instar d'Hitler, il faut prendre à la lettre l'Iranien Ahmadinejad, puisant dans le Coran pour appeler à 'éliminer' Israël […]. L'objectif israélien vise à briser et à désarmer un mouvement terroriste ayant pris le Liban en otage et sa population comme bouclier humain. Cette stratégie de libération est légitime […]. La France ferait mieux de s'alarmer de la montée en puissance de la barbarie islamiste et de sa volonté d'en découdre avec l'Occident" (5).
Il n'y a rien à ajouter.
(1) Amos Oz : "La guerre du Hezbollah contre Israël et le Liban", Le Figaro, 20 juillet 2001. p 14.
(2) Alexandre Bouilhet : "L'Union européenne refuse de condamner Israël" Le Figaro, 18 juillet 2001, p 4.
(3) Jacques Chirac : "'Protéger nos intérêts vitaux", Le Monde, 20 janvier 2006, p 20.
(4) Pierre Rousselin : "L'Iran chiite, hantise du monde arabe", Le Figaro, 21 juillet 2006, p 17.
(5) Ivan Rioufol : "'Guerre mondiale, acte IV", ibid.
http://www.a7fr.com/Default.aspx?tabid=52&articleType=ArticleView&articleId=11367
D'ores et déjà, la nouvelle guerre du Liban administre plusieurs leçons : des réactions nouvelles des pacifistes isaéliens et de pays arabes, la désinformation des médias français, une réaction plus nuancée que celle de la France de la plupart des pays européens ainsi que de nombreux chroniqueurs français.
Tout d'abord, on constate un niveau d'unanimité nationale rarement atteint au cours des récentes années en Israël, où les oppositions politiques et les polémiques sont très vives.
L'union sacrée des Israéliens est illustrée par la position d'Amos Oz, l'un des grands ténors des pacifistes. Soudain, il découvre la réalité : "Israël n'envahit pas le Liban. Il se défend contre un harcèlement quotidien et le bombardement de dizaines de nos villes et de nos villages en tentant d'écraser le Hezbollah […]. C'est une bataille entre d'un côté une coalition de nations -Israël, le Liban, l'Egypte et l'Arabie Saoudite - […] et l'islam fanatique encouragé par l'Iran et la Syrie […]. Si le Hezbollah est vaincu rapidement, Israël et le Liban seront tous les deux gagnants" (1).
Deuxième constat : cette courte et pénétrante analyse converge avec celle d'un nombre croissant de pays et de porte-parole arabes. Ainsi Wadi Joumblatt, le leader libanais druze : "L'Iran est en train de détruire le Liban par Hezbollah interposé. Il a demandé au Hezbollah d'attaquer Israël pour alléger la pression des Occidentaux dans l'affaire nucléaire". L'Arabie Saoudite a critiqué "l'aventurisme" et les "décisions unilatérales" du Hezbollah. Le roi Abdallah II de Jordanie et l'Egypte de Hosni Moubarak ont également dénoncé "l'aventurisme […] du Hezbollah qui ne sert pas les intérêts arabes".
L'article d'Amos Oz était intitulé : "La guerre du Hezbollah contre Israël et le Liban". On pourrait ajouter : "… et contre le monde civilisé". En effet, l'objectif du Hezbollah est clair : ériger, pour le compte de l'Iran, un mini-Iran à la frontière Nord d'Israël, s'ajoutant au mini-Iran que représente l'"Etat"-Hamas au Sud. Réaliser l'islamisation de l'Egypte et de la Jordanie enfermerait Israël dans un étau mortel.
Des camions innocents ?
Nombre de médias français ont persévéré avec perversité dans leur couverture biaisée et incompétente de la guerre. D'interminables reportages filmés et écrits ont présenté et dénoncé les bombardements israéliens, les ruines libanaises, la détresse des populations libanaises fuyant l'agression de Tsahal. On a dépassé les pires moments des cinq années de Guerre des Hommes-Bombes. Les motivations d'Israël, les dommages causés en Israël par l'agression du Hezbollah, les morts et les blessés israéliens ont été pratiquement ignorés.
Exemple entre mille : la guerre des camions. Le 18 juillet, l'aviation repère et bombarde deux camions venant de Syrie et chargés de missiles. Un drone les avait observés en chargement sur une base syrienne. Ils ont été touchés en territoire libanais. Mais une télévision montre un camion "chargé de denrées" en train de brûler. Une autre chaîne parle de la chasse aux camions chargés de "médicaments". Simultanément, on fait état de l'habituelle "catastrophe humanitaire". Qu'en conclura le téléspectateur ?
Il eut fallu expliquer pourquoi Israël bombarde les axes routiers, opération défensive contre l'agression irano-syro-hezbolienne. Une partie des fusées iraniennes stockées au Liban ont 8 à 10 m de long. Toutes ont forcément été acheminées par avions, camions et bateaux. Faut-il s'étonner qu'Israël ait bombardé des autoroutes, des pistes où peuvent atterrir des avions-cargos, des installations portuaires ? Une chaîne de télévision française a scandaleusement permis à un ancien ministre libanais d'expliquer que l'objectif d'Israël était de détruire le Liban parce que l'Etat juif, fondé sur une seule religion, ne pouvait admettre un voisin multiconfessionnel. Les missiles transportés par camions ? Une galéjade ! Les missiles se transportent à dos d'hommes…
Mais quel belligérant s'est-il jamais interdit de s'en prendre aux moyens utilisés par son ennemi pour s'approvisionner en armes et munitions ? Comment des gouvernements - sans parler des journalistes indécents - ont-ils osé blâmer Israël parce qu'il fait ce qu'ils ont fait eux-mêmes quand ils se défendaient ?
Certaines fusées iraniennes sont susceptibles de porter des ogives chimiques ou bactériologiques : des armes de destruction massive. Se défendre contre cette menace est un impératif. Israël a exactement les mêmes droits que la France ou les Etats-Unis.
Des civils innocents ?
Toutes les télévisions, toute la presse écrite ont montré en permanence les ruines des "quartiers civils", des "maisons habitées par des civils" notamment à Beyrouth.
Le secteur Sud de Beyrouth sur lequel se sont concentrées les frappes israéliennes, était depuis des années une zone militaire où sont localisés les postes de commandement du Hezbollah. Les civils, la police, l'armée libanaise en étaient exclus par les terroristes. Des milliers de caves et de logements de terroristes étaient des dépôts d'armes et de munitions. Des loyers étaient payés aux "civils" qui mettaient leurs locaux à la disposition du Hezbollah. De nombreuses maisons étaient des positions de tir d'où partaient des roquettes. Des salaires étaient payés aux "civils" servant d'artilleurs. C'est contre ces "civils" qu'Israël a riposté. Aucune télévision n'a fourni ces explications.
Rappelons qu'en droit international, chercher à protéger des objectifs militaires en les camouflant en installations civiles, ou en les installant dans les secteurs massivement peuplés, est un crime de guerre.
Les caméras se sont obstinément acharnées sur les ruines de la banlieue Sud de Beyrouth. Elles ont évité le reste de la ville pour ne pas filmer la réalité, la vérité : une vie de tous les jours imperturbée, des rues animées, des magasins pleins, les gens allant à leur travail paisiblement et souriants à la terrasse des cafés.
Les caméras ont perversement montré les familles libanaises du Nord du pays, accueillant leurs parents du Sud ayant fui les fiefs du Hezbollah, venues se réfugier chez elles. Les caméras ont évité de filmer les familles du Nord d'Israël, écrasées par les roquettes, venues se réfugier plus au Sud auprès de leurs parents et amis du Sud.
Les caméras ont filmé les rares Israéliens isolés (souvent des Arabes d'Israël) promenant des slogans pacifistes et des drapeaux de l'OLP dans les rues. Elles n'ont pas cherché à montrer par l'image le sentiment d'unanimité nationale.
Marguerite Yourcenar a écrit que "la vérité est une exactitude". Un ancien diplomate israélien a écrit un livre intitulé Mentir avec les Images.
Le clan des anti-Israéliens
Regrettablement, plusieurs pays occidentaux se sont obstinés à agir à contre-sens de leurs intérêts, en exerçant des pressions sur Israël, pour obtenir "la fin de toutes les violences", notamment un cessez-le-feu, à revenir à la table des négociations, libérer les prisonniers "détenus par les deux camps". C'était mettre Israël et les terroristes sur le même plan. M. Douste-Blazy a déclaré qu'un échange de prisonniers devait accompagner un cessez-le-feu. C'était entériner la position des terroristes qui avaient inauguré leur agression par l'enlèvement de deux soldats israéliens pour obtenir des milliers de terroristes en échange.
La France a été particulièrement active, au point de n'avoir pas été, à plusieurs reprises, suivie par ses partenaires européens.
A Bruxelles, l'Europe des Vingt-Cinq s'est refusée à condamner Israël, rejetant une résolution finlandaise qui proposait de "rappeler Israël à l'ordre lorsqu'il enfreint les règles du droit international". La Grande-Bretagne, l'Allemagne, le Danemark, l'Italie et les pays de l'Europe centrale dont la République tchèque et la Hongrie, étaient parmi les opposants. Les anti-Israéliens alignaient la France, le Luxembourg, l'Irlande et la Suède, "une bien maigre coalition" note un journaliste français (2).
Jacques Chirac : "La lutte contre le terrorisme est une priorité"
Mais cette posture diplomatique n'est pas sans habileté, voire machiavélisme. La France connaît son impuissance à obtenir, à imposer un cessez-le-feu, qui n'interviendra qu'après que le "travail" nécessaire aura été achevé : les Etats-Unis ont donné à Israël, qui se bat pour le monde libre, le temps nécessaire. Bien entendu, lorsque le cessez-le-feu sera intervenu, la France pourra dire avoir vu juste et avoir fait triompher sa vision pacificatrice.
Or, l'insistance à mettre au premier rang des "objectifs humanitaires", un cessez-le-feu et la négociation, équivalait à procurer au Hezbollah le répit nécessaire pour se reconstruire et poursuivre la guerre à l'abri d'une trêve. Un cessez-le-feu avant l'élimination du Hezbollah et de la menace qu'il représente entraîne des conséquences bien au-delà du conflit israélo-arabe.
L'Iran a fourni des missiles au Hezbollah non seulement pour provoquer la nouvelle guerre du Liban, mais aussi pour pré-positionner au Liban une base d'opérations pour le cas où les Etats-Unis attaqueraient ses sites nucléaires. Permettre au Hezbollah, c'est-à-dire à l'Iran, de conserver partiellement intact l'arsenal iranien de dissuasion, représente une menace à la paix mondiale. On est, au Liban, en présence d'une instrumentalisation d'une organisation terroriste par un Etat-terroriste.
Il est opportun de rappeler que c'est exactement cette situation qu'avait envisagée Jacques Chirac, le 19 janvier 2006, quand il a surpris le monde par une déclaration de signification politique et militaire s'adressant au régime de Téhéran et plus largement au terrorisme international et aux Etats-terroristes.
Parlant, significativement, à l'Ile Longue où sont basés les sous-marins nucléaires français, et soulignant le rôle de la force de frappe et de dissuasion atomique française, Jacques Chirac à souligné que "la lutte contre le terrorisme est l'une de nos priorités". Il a mis en garde "les dirigeants d'Etats qui auraient recours à des moyens terroristes contre nous, tout comme ceux qui envisageraient d'utiliser […] des armes de destruction massive". Ils "s'exposeraient à une réponse ferme et adaptée […] conventionnelle […] ou d'une autre nature". Pour la France, le choix n'est donc plus "entre l'inaction et l'anéantissement". Une frappe nucléaire pourrait s'exercer "directement sur les centres de pouvoir, sur [la] capacité à agir" d'une puissance hostile. Et cette menace brandie publiquement contre "les dirigeants animés d'intentions hostiles […] est essentielle pour les ramener à la raison, leur faire prendre conscience du coût démesuré qu'auraient leurs actes, pour eux-mêmes et pour leurs Etats" (3).
Mais imaginons l'équivalent israélien des paroles de Jacques Chirac.
Imaginons Ehud Olmert, choisissant de parler de Dimona, où la presse situe des installations nucléaires israéliennes, ou du port militaire où sont stationnés les sous-marins israéliens dont la presse relate qu'ils seraient porteurs de missiles nucléaires, donc, imaginons Ehud Olmert disant mot pour mot ce qu'a dit le président de la République Française.
Est-il difficile d'imaginer les commentaires de la presse, les réactions de certaines chancelleries ? Quelle serait celle du Quai d'Orsay ? N'accuserait-on pas Israël de choisir délibérément (criminellement, écriront certains journaux) de mettre en danger la paix mondiale ?
Redisons-le sans désemparer : Israël a exactement les mêmes droits que la France, ou n'importe quel pays. Refuser ce droit à l'Etat juif seul est une discrimination antisémite.
Une prise de conscience ?
Déclenchée par le Hezbollah, la nouvelle guerre du Liban apparaît clairement pour ce qu'elle est : une bataille de la IVe Guerre mondiale, livrée par l'islamisme intégriste, totalitaire et extrémiste au monde occidental. D'autres batailles de cette guerre ont été ou sont livrées en Irak, en Afghanistan, au Cachemire, au Darfour, en Tchétchénie, dans les pays musulmans qu'on cherche à islamiser, comme dans les communautés musulmanes d'Europe. Les innombrables attentats, à Tel-Aviv, à Jérusalem à New-York, à Londres, à Paris, à Madrid, à Sharm el-Cheikh, etc, ont été et sont des épisodes de cette guerre et donnent un avant-goût de ce qu'elle sera si l'on commet la folie de laisser l'Iran et ses auxiliaires accéder à la bombe.
Certains pays d'Occident se ferment les yeux et les oreilles pour ne pas le voir ni entendre la vocifération du djihad qui leur promet de les transformer en communautés de dhimmis, soumis, tolérés, rançonnés. Les Etats-Unis, eux, semblent l'avoir compris et avoir décidé de tenir tête, car le djihad armé d'une bombe atomique iranienne ferait apparaître Auschwitz comme une approximation souriante de ce qui nous attend.
Devant cette perspective, on perçoit quelques tentations et tentatives de comprendre et de proclamer la vérité politiquement incorrecte.
Pierre Rousselin pose cette question dans un éditorial du Figaro : "La guerre contre le Hezbollah marquera-t-elle un premier coup d'arrêt à la montée en puissance de l'Iran ?"(4).
Et Ivan Rioufol, dont les analyses sont comme des lueurs de phare dans une nuit opaque, assène les vérités aux munichois et défaitistes qui sont encore aux rênes des chancelleries et des rédactions. Citons-le :
"Les agresseurs s'appellent Hezbollah et Hamas et ces organisations nazislamistes ont mis Israël en état de légitime défense […]. Jusqu'alors, l'Occident bonhomme jugeait que le djihad lancé contre lui s'expliquait par les injustices nées de sa propre hégémonie et singulièrement l'alliance américano-sioniste. C'est avec cette contrition que le 11 septembre 2001 fut compris […]. Aussi est-il heureux que l'Europe pacifiste ouvre les yeux et cesse ses sous-entendus sur la responsabilité centrale de l'Etat hébreu dans le désordre mondial. L'obsession antijuive et anticroisés des fanatiques enturbannés n'autorise plus les excuses de leurs victimes. A l'instar d'Hitler, il faut prendre à la lettre l'Iranien Ahmadinejad, puisant dans le Coran pour appeler à 'éliminer' Israël […]. L'objectif israélien vise à briser et à désarmer un mouvement terroriste ayant pris le Liban en otage et sa population comme bouclier humain. Cette stratégie de libération est légitime […]. La France ferait mieux de s'alarmer de la montée en puissance de la barbarie islamiste et de sa volonté d'en découdre avec l'Occident" (5).
Il n'y a rien à ajouter.
(1) Amos Oz : "La guerre du Hezbollah contre Israël et le Liban", Le Figaro, 20 juillet 2001. p 14.
(2) Alexandre Bouilhet : "L'Union européenne refuse de condamner Israël" Le Figaro, 18 juillet 2001, p 4.
(3) Jacques Chirac : "'Protéger nos intérêts vitaux", Le Monde, 20 janvier 2006, p 20.
(4) Pierre Rousselin : "L'Iran chiite, hantise du monde arabe", Le Figaro, 21 juillet 2006, p 17.
(5) Ivan Rioufol : "'Guerre mondiale, acte IV", ibid.
http://www.a7fr.com/Default.aspx?tabid=52&articleType=ArticleView&articleId=11367