Le gouvernement pakistanais négocie un accord de paix avec les talibans
LEMONDE.FR avec AFP | 23.04.08 | 19h02 • Mis à jour le 23.04.08 | 19h21
Le nouveau gouvernement du Pakistan prépare un projet d'accord de paix avec les talibans, très actifs dans les zones tribales du nord-ouest du pays et responsables d'une vague d'attentats meurtriers. Le Parti du peuple pakistanais de feu Benazir Bhutto, qui avait remporté les législatives du 18 février et pris la tête d'un gouvernement de coalition, a lancé des "négociations indirectes" avec des combattants islamistes des zones frontalières avec l'Afghanistan, a déclaré mercredi à l'AFP un haut responsable des services de sécurité, sous couvert de l'anonymat. "Nous progressons rapidement vers un accord de paix avec le Mouvement des talibans du Pakistan", qui prévoit que "les deux parties ne se livreront plus de combats, les militaires se retireront de certaines zones et les combattants islamistes cesseront d'attaquer l'armée", a-t-il précisé.
Le mouvement des talibans du Pakistan est dirigé par le chef Baitullah Mehsud, qui a fait allégeance à Al-Qaida et est notamment soupçonné d'être l'instigateur de l'attentat qui a coûté la vie à l'ancienne première ministre Benazir Bhutto, le 27 décembre. Le principal porte-parole de ce mouvement, le maulvi Omar, a confirmé que "des négociations étaient en cours avec le gouvernement" et a dit "espérer une annonce positive dans quelques jours".
MISE EN GARDE DES ÉTATS-UNIS ET DE L'UE
Le nouveau gouvernement entend infléchir la stratégie de l'offensive militaire qu'avait privilégiée ces derniers temps le président Pervez Musharraf, l'un des alliés clés de Washington dans sa "guerre contre le terrorisme". Islamabad espère ainsi prolonger la trêve relative que connaît le pays depuis les législatives, après une vague d'attentats-suicides qui a fait plus de 1 070 morts en quinze mois.
Washington, principal bailleur de fonds et d'armes au Pakistan, a réagi en se disant "inquiet" d'un possible accord entre Islamabad et les talibans. "Nous encourageons [les autorités pakistanaises] à continuer à combattre les terroristes et à ne perturber aucune opération de sécurité ou opération militaire qui serait en cours" dans le pays, a déclaré une porte-parole de la Maison Blanche. L'Union européenne, premier partenaire commercial du Pakistan, avait quant à elle rappelé, mardi, par la voie de son diplomate en chef Javier Solana, qu'elle ne tolérerait pas non plus des négociations avec des "membres du réseau" Al-Qaida.
[quote=http://www.lemonde.fr/asie-pacifique/article/2008/04/23/le-gouvernement-pakistanais-negocie-un-accord-de-paix-avec-les-talibans_1037704_3216.html]lien[/quote]
LEMONDE.FR avec AFP | 23.04.08 | 19h02 • Mis à jour le 23.04.08 | 19h21
Le nouveau gouvernement du Pakistan prépare un projet d'accord de paix avec les talibans, très actifs dans les zones tribales du nord-ouest du pays et responsables d'une vague d'attentats meurtriers. Le Parti du peuple pakistanais de feu Benazir Bhutto, qui avait remporté les législatives du 18 février et pris la tête d'un gouvernement de coalition, a lancé des "négociations indirectes" avec des combattants islamistes des zones frontalières avec l'Afghanistan, a déclaré mercredi à l'AFP un haut responsable des services de sécurité, sous couvert de l'anonymat. "Nous progressons rapidement vers un accord de paix avec le Mouvement des talibans du Pakistan", qui prévoit que "les deux parties ne se livreront plus de combats, les militaires se retireront de certaines zones et les combattants islamistes cesseront d'attaquer l'armée", a-t-il précisé.
Le mouvement des talibans du Pakistan est dirigé par le chef Baitullah Mehsud, qui a fait allégeance à Al-Qaida et est notamment soupçonné d'être l'instigateur de l'attentat qui a coûté la vie à l'ancienne première ministre Benazir Bhutto, le 27 décembre. Le principal porte-parole de ce mouvement, le maulvi Omar, a confirmé que "des négociations étaient en cours avec le gouvernement" et a dit "espérer une annonce positive dans quelques jours".
MISE EN GARDE DES ÉTATS-UNIS ET DE L'UE
Le nouveau gouvernement entend infléchir la stratégie de l'offensive militaire qu'avait privilégiée ces derniers temps le président Pervez Musharraf, l'un des alliés clés de Washington dans sa "guerre contre le terrorisme". Islamabad espère ainsi prolonger la trêve relative que connaît le pays depuis les législatives, après une vague d'attentats-suicides qui a fait plus de 1 070 morts en quinze mois.
Washington, principal bailleur de fonds et d'armes au Pakistan, a réagi en se disant "inquiet" d'un possible accord entre Islamabad et les talibans. "Nous encourageons [les autorités pakistanaises] à continuer à combattre les terroristes et à ne perturber aucune opération de sécurité ou opération militaire qui serait en cours" dans le pays, a déclaré une porte-parole de la Maison Blanche. L'Union européenne, premier partenaire commercial du Pakistan, avait quant à elle rappelé, mardi, par la voie de son diplomate en chef Javier Solana, qu'elle ne tolérerait pas non plus des négociations avec des "membres du réseau" Al-Qaida.
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