Un procureur turc demande la dissolution de l'AKP, parti au pouvoir
LEMONDE.FR avec AFP et Reuters | 14.03.08 | 20h52 • Mis à jour le 14.03.08 | 20h53
Le combat pour la laïcité en Turquie a connu un nouvel épisode, vendredi 14 mars. Le procureur de la Cour de cassation turque a en effet déposé devant la Cour constitutionnelle une demande d'interdiction du Parti de la justice et du développement (AKP), parti actuellement au pouvoir. Le procureur a transmis à la Cour constitutionnelle, seule habilitée à interdire les formations politiques, un acte d'accusation dans lequel il reproche au parti du premier ministre, Recep Tayyip Erdogan, d'être "devenu un foyer d'activités allant à l'encontre de la laïcité", a indiqué l'agence de presse Anatolie.
La démarche du procureur intervient alors que l'AKP, issu de la mouvance islamiste, et un parti d'opposition ont voté au Parlement une réforme autorisant le port du voile islamique dans les universités, prohibé depuis une dizaine d'années en vertu d'une jurisprudence de la Cour constitutionnelle. La réforme, promulguée fin février, a semé la confusion dans les universités, certains établissements acceptant l'entrée d'étudiantes voilées, d'autres annonçant qu'ils n'appliqueraient pas la réforme.
RÉUNION D'URGENCE DE L'AKP
A l'origine de la polémique, on retrouve la crainte chez les défenseurs de la laïcité – particulièrement influents au sein de l'armée, de la magistrature et de l'administration des universités – d'une islamisation rampante de la Turquie, pays à la population musulmane à plus de 99 % mais au régime laïque. L'AKP, qui se définit comme un parti "démocrate conservateur", défend la réforme au nom de la liberté de convictions religieuses et du droit à l'éducation.
"Vu la large majorité détenue par l'AKP au Parlement, nous devons nous demander ce que la Turquie a à gagner et ce qu'elle a à perdre dans une telle demande", a réagi le président, Abdullah Gül, lui-même issu de l'AKP, cité par l'agence anatolienne. Le principal parti d'opposition, le Parti républicain du peuple (CHP, social-démocrate), a pour sa part dit espérer que cette procédure dissuaderait de nouvelles attaques contre la laïcité.
Dès l'annonce de la plainte, M. Erdogan a convoqué une réunion d'urgence des cadres du parti. L'agence Anatolie indique que l'AKP devra présenter les premiers éléments de sa défense dans un délai d'un mois.
[quote=http://www.lemonde.fr/europe/article/2008/03/14/un-procureur-turc-demande-la-dissolution-de-l-akp-parti-au-pouvoir_1023216_3214.html#ens_id=1023217]lien[/quote]
LEMONDE.FR avec AFP et Reuters | 14.03.08 | 20h52 • Mis à jour le 14.03.08 | 20h53
Le combat pour la laïcité en Turquie a connu un nouvel épisode, vendredi 14 mars. Le procureur de la Cour de cassation turque a en effet déposé devant la Cour constitutionnelle une demande d'interdiction du Parti de la justice et du développement (AKP), parti actuellement au pouvoir. Le procureur a transmis à la Cour constitutionnelle, seule habilitée à interdire les formations politiques, un acte d'accusation dans lequel il reproche au parti du premier ministre, Recep Tayyip Erdogan, d'être "devenu un foyer d'activités allant à l'encontre de la laïcité", a indiqué l'agence de presse Anatolie.
La démarche du procureur intervient alors que l'AKP, issu de la mouvance islamiste, et un parti d'opposition ont voté au Parlement une réforme autorisant le port du voile islamique dans les universités, prohibé depuis une dizaine d'années en vertu d'une jurisprudence de la Cour constitutionnelle. La réforme, promulguée fin février, a semé la confusion dans les universités, certains établissements acceptant l'entrée d'étudiantes voilées, d'autres annonçant qu'ils n'appliqueraient pas la réforme.
RÉUNION D'URGENCE DE L'AKP
A l'origine de la polémique, on retrouve la crainte chez les défenseurs de la laïcité – particulièrement influents au sein de l'armée, de la magistrature et de l'administration des universités – d'une islamisation rampante de la Turquie, pays à la population musulmane à plus de 99 % mais au régime laïque. L'AKP, qui se définit comme un parti "démocrate conservateur", défend la réforme au nom de la liberté de convictions religieuses et du droit à l'éducation.
"Vu la large majorité détenue par l'AKP au Parlement, nous devons nous demander ce que la Turquie a à gagner et ce qu'elle a à perdre dans une telle demande", a réagi le président, Abdullah Gül, lui-même issu de l'AKP, cité par l'agence anatolienne. Le principal parti d'opposition, le Parti républicain du peuple (CHP, social-démocrate), a pour sa part dit espérer que cette procédure dissuaderait de nouvelles attaques contre la laïcité.
Dès l'annonce de la plainte, M. Erdogan a convoqué une réunion d'urgence des cadres du parti. L'agence Anatolie indique que l'AKP devra présenter les premiers éléments de sa défense dans un délai d'un mois.
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