George Bush s'oppose à la reconnaissance du génocide arménien
LEMONDE.FR | 05.10.07 | 18h06 • Mis à jour le 05.10.07 | 18h19
George W. Bush s'est opposé, vendredi, à ce que les Etats-Unis considèrent légalement comme un génocide la mort de centaines de milliers d'Arméniens au début du XXe siècle sous l'Empire ottoman, prenant ainsi le parti du gouvernement turc, a indiqué la Maison Blanche vendredi.
Le président américain a fait cette déclaration alors que la Chambre des représentants s'apprête à passer au vote la résolution HR 106 portant sur la reconnaissance du génocide arménien, d'abord en commission des affaires étrangères, puis en séance plénière en cas de vote positif. Un texte similaire – la résolution S 106 – est déposé au Sénat, mais aucune date n'a encore été fixée quant à son examen.
Vendredi, M. Bush s'est entrenu avec le premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan. Il a "réaffirmé son opposition à cette résolution, qui serait préjudiciable aux relations américaines avec la Turquie si elle était adoptée", a dit un porte-parole de la Maison Blanche, Gordon Johndroe. "Le président a décrit les événements de 1915 comme 'une des plus grandes tragédies du XXe siècle', mais il croit que c'est à la recherche historique, et non pas à la loi de déterminer si, oui ou non, ces événements constituent un génocide", a dit le porte-parole. Mais on ne sait pas encore s'il utilisera son droit de veto contre l'adoption du texte par les deux Chambres. En 2000, son prédécesseur, Bill Clinton, l'avait fait à propos d'une résolution adoptée par le Congrès.
LA TURQUIE A MULTIPLIÉ LES SÉJOURS AUX ÉTATS-UNIS
Il y a quelques jours, huit anciens secrétaires d'Etat américains, dont Colin Powell et Madeleine Albright, avaient appelé la présidente de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, cosignataire de la résolution HR 106, à ne pas mettre la résolution à l'ordre du jour.
Depuis cet été, la Turquie a multiplié les démarches et autres séjours aux Etats-Unis pour mettre en garde les autorités américaines contre toute adoption du texte. Une telle reconnaissance nuirait, selon elles, aux relations bilatérales, notamment sur le plan économique, mais aussi dans les dossiers irakien et afghan.
De leur côté, les signataires de la résolution HR 106 s'appuient sur la loi votée en France en 2001 sur la reconnaissance du génocide arménien. A Paris, l'Assemblée nationale a adopté le 12 octobre 2006 une proposition de loi sur la sanction de la négation de ce génocide. Mais le texte n'a pas encore été transmis au Sénat. En séjour en Turquie, Bernard Kouchner, le ministre des affaires étrangères, a déclaré vendredi que cette proposition ne menaçait personne et que "rien n'était fait".
http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3222,36-963705,0.html?xtor=RSS-3208
LEMONDE.FR | 05.10.07 | 18h06 • Mis à jour le 05.10.07 | 18h19
George W. Bush s'est opposé, vendredi, à ce que les Etats-Unis considèrent légalement comme un génocide la mort de centaines de milliers d'Arméniens au début du XXe siècle sous l'Empire ottoman, prenant ainsi le parti du gouvernement turc, a indiqué la Maison Blanche vendredi.
Le président américain a fait cette déclaration alors que la Chambre des représentants s'apprête à passer au vote la résolution HR 106 portant sur la reconnaissance du génocide arménien, d'abord en commission des affaires étrangères, puis en séance plénière en cas de vote positif. Un texte similaire – la résolution S 106 – est déposé au Sénat, mais aucune date n'a encore été fixée quant à son examen.
Vendredi, M. Bush s'est entrenu avec le premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan. Il a "réaffirmé son opposition à cette résolution, qui serait préjudiciable aux relations américaines avec la Turquie si elle était adoptée", a dit un porte-parole de la Maison Blanche, Gordon Johndroe. "Le président a décrit les événements de 1915 comme 'une des plus grandes tragédies du XXe siècle', mais il croit que c'est à la recherche historique, et non pas à la loi de déterminer si, oui ou non, ces événements constituent un génocide", a dit le porte-parole. Mais on ne sait pas encore s'il utilisera son droit de veto contre l'adoption du texte par les deux Chambres. En 2000, son prédécesseur, Bill Clinton, l'avait fait à propos d'une résolution adoptée par le Congrès.
LA TURQUIE A MULTIPLIÉ LES SÉJOURS AUX ÉTATS-UNIS
Il y a quelques jours, huit anciens secrétaires d'Etat américains, dont Colin Powell et Madeleine Albright, avaient appelé la présidente de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, cosignataire de la résolution HR 106, à ne pas mettre la résolution à l'ordre du jour.
Depuis cet été, la Turquie a multiplié les démarches et autres séjours aux Etats-Unis pour mettre en garde les autorités américaines contre toute adoption du texte. Une telle reconnaissance nuirait, selon elles, aux relations bilatérales, notamment sur le plan économique, mais aussi dans les dossiers irakien et afghan.
De leur côté, les signataires de la résolution HR 106 s'appuient sur la loi votée en France en 2001 sur la reconnaissance du génocide arménien. A Paris, l'Assemblée nationale a adopté le 12 octobre 2006 une proposition de loi sur la sanction de la négation de ce génocide. Mais le texte n'a pas encore été transmis au Sénat. En séjour en Turquie, Bernard Kouchner, le ministre des affaires étrangères, a déclaré vendredi que cette proposition ne menaçait personne et que "rien n'était fait".
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