undi 7 août 2006, mis à jour à 15:40
Hassan Nasrallah
Héros adulé de la rue syrienne Julien Bordier, avec Reuters
Discours, CD, posters, porte-clés, tee-shirts: le cheikh Sayyed Hassan Nasrallah est devenu une vedette incontournable en Syrie depuis le début, le 12 juillet, de violents combats entre le Hezbollah libanais et Israël
Une cassette audio du chef de la milice chiite libanaise comprenant ses discours agrémentés de musique martiale et de chants nationalistes s'est arrachée du jour au lendemain dans les rues de la capitale syrienne.
Ce dignitaire porteur du turban noir des descendants du Prophète est devenu une icône de la résistance en Syrie voisine. "Nasrallah, Nasrallah !", scandent les petits enfants sur les toboggans des parcs damascènes.
Le drapeau jaune du Hezbollah et le portrait de son chef charismatique sont omniprésents dans la capitale syrienne - sur les voitures, les engins des motards de la police, les bâtiments officiels, les habitations et même dans les services d'urgence des hôpitaux.
Des chants à la gloire du chef du Hezbollah font même partie du répertoire de la Lanterne, un cabaret à la mode spécialisé dans le disco et la dance music.
Depuis le début des hostilités, les ventes de produits dérivés à la gloire du cheikh Nasrallah sont en hausse, reconnaissent commerçants et boutiquiers.
A chaque nouvelle opération du Hezbollah, de nouveaux produits fleurissent dans la boutique de souvenirs de Mohamed Ali: ainsi, un poster montrant des missiles visant un navire de guerre israélien en Méditerranée.
"Mes acheteurs sont de toute origine et religion", explique Mohamed Ali. "Nasrallah est le seul dirigeant arabe vivant qui a vraiment réussi quelque chose en libérant le Sud-Liban de l'occupation israélienne (en 2000)".
"Il existe bien des posters de responsables arabes au Caire, à Amman et ailleurs mais qu'ont-ils fait ? Ici, en Syrie, nous vivons toujours sur les acquis de nos succès lors de la guerre israélo-arabe de 1973, et ce n'était même pas une victoire", ajoute le commerçant damascène.
Dans une autre échoppe de musique de la casbah de Damas, un anonyme a écrit sur le livre d'or: "Lorsque la poudre parle, les dirigeants arabes se terrent dans le silence".
http://www.lexpress.fr/info/quotidien/actu.asp?id=5122