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    Les acquis féministes sont-ils irréversibles ?

    silverbold
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    Les acquis féministes sont-ils irréversibles ? Empty Les acquis féministes sont-ils irréversibles ?

    Message  silverbold Mer 6 Juin - 15:15

    Les acquis féministes sont-ils irréversibles ?

    Pour la première fois, en France, une femme pourrait être élue présidente de la République. Mais, pour la plupart des femmes, trente ans après leur conquête du droit au travail et à la maîtrise de leur corps, les menaces et les régressions sont nombreuses. La société continue de leur assigner avant tout le rôle de mère : elles assument l’essentiel de la charge des enfants et subissent une forte réprobation lorsqu’elles avortent. Elles sont en outre plus touchées que les hommes par le chômage et le sous-emploi.
    Par Mona Chollet

    « A 18 ans, j’étais persuadée que l’égalité entre hommes et femmes était acquise, raconte Maud Gelly, jeune médecin et militante du Collectif national pour les droits des femmes (CNDF). Puis, un été, j’ai travaillé comme serveuse, et le comportement des clients comme celui du patron m’ont fait tomber de haut. Par la suite, au cours de mes études, j’ai fait un passage dans un service de gynécologie, et j’ai été révoltée par la façon dont on traitait les femmes qui venaient avorter. J’ai vu un jour un médecin jeter devant l’une d’elles une plaquette de pilules en lui disant : “Allez, montrez-moi comment on s’en sert !” »

    L’engagement féministe semble souvent naître ainsi : du constat brutal d’un décalage entre le discours que la société tient sur elle-même et la réalité. Comme si, auparavant, les femmes s’étaient laissé prendre à une illusion très répandue – bien qu’elle ait perdu tout crédit dans les autres domaines : celle qui postule un « sens de l’Histoire », ou une évolution « naturelle » des sociétés, conduisant à une égalité toujours plus grande entre les sexes. « Quand il ne se produit pas de régression des droits des femmes, on s’imagine qu’il ne se passe rien, remarque Christine Delphy, du Centre national de la recherche scientifique (CNRS). Alors que cela signifie seulement que le rapport de forces entre le camp réactionnaire et le camp progressiste s’équilibre. L’Histoire, la pauvre, elle n’a pas un sens ! »
    Occultation des luttes

    Cette chercheuse met en cause la façon dont on commémore les victoires remportées par les femmes occidentales dans les années 1960 et 1970 – en France, la loi Neuwirth autorisant la contraception (1967) et la loi Veil autorisant l’avortement (1975). « On ne montre, souligne-t-elle, que les images du discours de Simone Veil à l’Assemblée nationale, un peu comme, pour célébrer le soixante-dixième anniversaire des congés payés, on montre les familles ouvrières partant en vacances au Touquet, en occultant les luttes très dures qui avaient permis d’arracher ces droits. » Quand la philosophe Elisabeth Badinter s’émerveille (1) de ce que la loi ait été votée par des députés de sexe masculin, elle oublie que, si des hommes ont bien joué un rôle dans cette victoire, ce sont plutôt les militants du Mouvement pour la liberté de l’avortement et de la contraception (MLAC) qui, pendant un an et demi, avaient pratiqué des avortements au grand jour (2). Mis au pied du mur, le pouvoir n’avait fait que s’incliner, et sans grand enthousiasme : Mme Veil, ministre de la santé à l’époque, qui dut essuyer les attaques les plus odieuses, s’en souvient.

    Sur le plan législatif, la France semble à l’abri d’un recul semblable à celui qu’a connu la Pologne, où l’avortement, autorisé dès 1956, a été à nouveau interdit en 1993, après la chute du régime communiste, sous l’effet d’un regain d’influence de l’Eglise catholique (3). La victoire remportée par les partisans portugais du droit à l’interruption volontaire de grossesse (IVG) lors du référendum du 11 février dernier donne également des raisons d’être optimiste. Mais le climat général, marqué par un retour du religieux (4), n’en préoccupe pas moins les féministes. « La thèse du choc des civilisations redonne partout du crédit aux traditionalistes, qu’ils soient chrétiens ou musulmans », constate Mme Séverine Auffret, responsable du séminaire « Histoire des idées féministes » à l’Université populaire de Caen.

    « Etant donné la composition actuelle du Parlement européen (5), avoue Mme Colette De Troy, du Lobby européen des femmes (LEF), et l’activisme déployé par certaines associations catholiques, notre but, pour le moment, n’est pas tant d’obtenir de nouvelles avancées que d’éviter que ces questions fassent l’objet d’un vote, afin de préserver au moins les acquis. » L’avocate Gisèle Halimi, présidente de Choisir la cause des femmes, a milité pour le « non » à la Constitution européenne parce que celle-ci ne faisait pas figurer l’égalité entre les sexes parmi les « valeurs » de l’Union. Le droit à l’avortement en était également absent : « Puisque l’Europe a fait sien cet immense progrès de civilisation qu’est l’abolition de la peine de mort, elle doit aussi garantir aux femmes ce droit qui est le socle de leurs libertés. »

    Le droit formel ne suffit cependant pas à dissiper le climat de culpabilité qui entoure l’IVG : culpabilité, non plus d’avoir eu des relations sexuelles, comme avant la loi, mais de ne pas avoir utilisé une contraception efficace (6). Certes, la France pourrait faire moins que ses deux cent mille avortements par an. L’accès aux contraceptifs, mal remboursés et pas toujours adaptés, laisse à désirer (7). Bien sûr, la prévention des maladies sexuellement transmissibles a rendu courant l’usage du préservatif : selon le récent rapport sur le « contexte de la sexualité en France », 89 % des jeunes de 18-24 ans y ont recours lors de leur premier rapport sexuel. Néanmoins, l’éducation sexuelle reste sommaire. De nombreuses femmes, surtout jeunes, sont sous-informées, et ne trouvent pas toujours appui auprès de leur famille, des médecins ou des pharmaciens.

    Les inégalités sociales jouent à plein : « Chez les jeunes filles scolarisées dans l’enseignement général, 1,8 % des 15-18 ans ont déjà eu recours à l’IVG, contre 9 % de celles qui sont scolarisées dans l’enseignement professionnel (Cool. » Mais, de toute façon, rappelle Mme Maïté Albagly, secrétaire générale du Mouvement français pour le planning familial (MFPF), « il subsistera toujours un nombre incompressible d’IVG : les femmes ne sont pas des machines, et on ne peut pas leur demander de maîtriser parfaitement leur fertilité sur trente-cinq ans ! ».

    La situation témoigne bien à la fois de la permanence d’une certaine vision des femmes et de l’état actuel de leurs droits : la société les laisse en faire usage si elles le souhaitent, mais à contrecœur – voire en leur savonnant la planche. Lorsque l’avortement est intégré à un service de gynécologie obstétrique, soit sous forme d’« unité fonctionnelle », soit comme une simple « activité », il est le premier à pâtir du manque d’effectifs quand le personnel soignant est en vacances ou appelé par une urgence. Les centres IVG sont animés par des médecins souvent issus du MLAC, qui ont fait leurs études juste avant la légalisation et sont en train de partir à la retraite, et l’absence de relève se fait cruellement sentir. D’ores et déjà, même si l’on constate de fortes disparités selon les régions, les délais d’attente pour un premier rendez-vous peuvent aller jusqu’à trois semaines. « D’une liberté reconnue, acceptée, proclamée, on est passé à une sorte de tolérance », regrette Gisèle Halimi.

    Paradoxe : si les femmes souhaitant interrompre leur grossesse ont suscité bien des vocations militantes chez les médecins avant 1975, à l’époque où ils les voyaient arriver à l’hôpital dans un état critique, aujourd’hui qu’elles n’en meurent plus, elles peinent à retenir leur attention. Les praticiens considèrent l’IVG, dont le tarif n’a été revalorisé que deux fois, en 1991 et en 2004, comme une « corvée », et la jugent inintéressante sur le plan médical. « Comme si déboucher des sinus, c’était passionnant ! », ironise l’un d’entre eux, qui fait exception à la règle (9).

    Le nœud du problème semble, en effet, se situer ailleurs. « Les médecins ont l’habitude de poser un diagnostic et de prescrire un traitement, explique Maud Gelly, qui a enquêté à ce sujet auprès d’étudiants en médecine (10). Or, les femmes qui veulent avorter, non seulement ne sont pas malades, mais décident elles-mêmes ce dont elles ont besoin. Elles leur demandent de se mettre à leur service, ce qu’ils ont du mal à accepter. Ils ne contestent pas ce droit, mais voudraient en délimiter eux-mêmes les contours. » Une mentalité qu’épingle également le médecin et écrivain Martin Winckler : « Récemment, dans un enseignement de médecine générale auquel je participe, mes confrères voulaient consacrer une session aux “demandes abusives” des patients. Or, on peut dire qu’il y a des demandes auxquelles un médecin n’est pas habilité à répondre ; mais qui sommes-nous pour les juger “abusives” ? »

    Rares sont les discours comme celui de Mme Sophie Gaudu, gynécologue à l’hôpital Saint-Vincent-de-Paul, à Paris : « Si une femme veut accoucher, je suis là. Si elle veut avorter, je suis là aussi. C’est d’abord à la femme que je pense lorsque j’interviens en tant que médecin (11). » Les professionnels de santé trouvent plus « gratifiant », en général, de pratiquer des procréations médicalement assistées (PMA) que des IVG : « Ce n’est plus gratifiant que pour ceux qui préfèrent soigner des maladies plutôt que des malades ! », lance la journaliste Olivia Benhamou.

    Auteure en 2003 du documentaire Histoire d’un secret, consacré à sa mère, la peintre Clotilde Vautier, morte en 1968 à Rennes des suites d’un avortement clandestin, la réalisatrice Mariana Otero craint de voir revenir l’idée que l’avortement serait un crime : « Dans l’esprit de beaucoup de gens, c’est cela qui rendrait l’avortement difficile. En fait, les femmes souffrent à cause du contexte, de ce que cette expérience révèle de l’état de leur couple et du désir ou non-désir d’enfant de chacun. » Mais elles souffrent aussi à cause de la pression idéologique qu’elles subissent, et du mauvais accueil qu’on leur réserve. Maud Gelly souligne que, s’il existe bien une dépression post-partum, qui touche certaines accouchées et comporte des caractéristiques médicales bien définies, « on n’a jamais identifié d’entité clinique “dépression post-avortement”. (...) On surestime systématiquement les conséquences physiques et psychiques de l’IVG ».

    Peut-être l’avortement bat-il en brèche l’image persistante de la femme qui « donne la vie » (lire « « Toujours sommées de procréer » ») : « On ne mentionne jamais ses avortements, bien qu’une femme sur deux y ait recours dans sa vie, constate Mme Maya Surduts, du CNDF et de la Coordination des associations pour le droit à l’avortement et à la contraception (Cadac). C’est tabou. Même dans le milieu féministe ! » Le danger est réel. « Ce silence a pour conséquence que l’on ne produit pas de pensée autour de l’avortement, pointe Mariana Otero. Avec le risque, un jour, de ne plus avoir d’arguments pour contrer ceux qui s’opposent à ce droit. »
    Ce fléau du travail à temps partiel

    Maud Gelly, qui partage son temps entre un centre de planning familial à Saint-Denis et le centre IVG de Colombes, remarque : « Les femmes ont intériorisé le fait qu’il est plus acceptable, quand on leur demande de justifier leur choix, d’invoquer le bien-être d’un enfant inexistant que celui d’une femme qui, elle, existe déjà : elles-mêmes. » Une hiérarchie que la grande vague du féminisme n’a fait qu’entamer, et qui reste à renverser.

    Des droits qui existent bel et bien, mais que l’on risque de voir se vider progressivement de leur contenu : ce constat vaut aussi pour l’autre acquis le plus marquant des années 1960 et 1970, l’accès au travail salarié. En France, en 2005, 81,1 % des femmes de 25 à 49 ans étaient actives, contre 41,5 % en 1962, et cette progression se poursuit, comme dans tous les pays d’Europe (12). En outre, les Françaises, avec deux enfants en moyenne, viennent de se hisser au premier rang européen en matière de fécondité. Elles ne choisissent donc pas entre vie familiale et vie professionnelle, contrairement à certaines de leurs voisines (13).

    Vue de plus près, cependant, la situation se révèle moins idyllique. Elle se caractérise par des inégalités persistantes entre hommes et femmes, mais également, de plus en plus, entre deux catégories de femmes. « Certaines professions – médecin, avocat, journaliste – se sont largement féminisées, sans pour autant se dévaloriser, note la sociologue Margaret Maruani. Toutefois, le sommet de la hiérarchie résiste à ce mouvement. C’est la discrimination “verticale”. » Les écarts de salaires qui ne s’« expliquent » que par le sexe, à l’exclusion de toute différence d’âge ou de formation, oscillent entre 5 % et 15 %. Par ailleurs, les femmes restent en majorité concentrées dans un petit nombre de domaines ; c’est la discrimination « horizontale » : sur les quatre cent cinquante-cinq professions répertoriées par l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), une vingtaine regroupent à elles seules 45 % des actives.

    Les femmes occupent aussi l’essentiel – 80 % – des emplois à temps partiel. Or, si ce terme désigne des réalités très différentes, dans les secteurs où il est le plus répandu, il sert de cache-sexe au sous-emploi (14). Présenté comme un moyen de « concilier » vie de famille et activité économique, il permet surtout, pour toutes celles qui travaillent comme femmes de ménage, ouvrières, vendeuses, caissières... de concilier horaires flexibles et bas salaires. En France, il s’est développé à partir des années 1980, alors que les femmes, auparavant, étaient entrées sur le marché de l’emploi à temps plein. Si, dans les années 1970, travail était synonyme d’autonomie, ce n’est donc plus forcément le cas. Les incitations financières pour l’embauche à temps partiel n’ont été supprimées qu’en 2000. « Il faudrait au moins réguler un peu plus le développement sauvage du travail à temps partiel, par exemple par un passage obligatoire à temps plein après une période donnée », plaide Margaret Maruani.
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    Les acquis féministes sont-ils irréversibles ? Empty Re: Les acquis féministes sont-ils irréversibles ?

    Message  silverbold Mer 6 Juin - 15:15

    On n’en prend pas le chemin. Comme le relève Gwenaëlle Perrier, auteure d’une thèse sur les politiques d’égalité professionnelle entre les sexes, le plan Borloo sur les « services à la personne » (garde d’enfant, aide ménagère...), lancé en 2005, n’a rien prévu pour lutter contre ce fléau, ni pour garantir aux employés de ce secteur des qualifications reconnues, avec la rémunération correspondante. Ainsi, le soin des personnes dépendantes – enfants, personnes âgées –, que n’assume pas ou plus un service public mal en point, soit retombe sur les épaules des femmes à titre privé et bénévole, soit se transforme, pour les moins favorisées d’entre elles, en emplois de piètre qualité.

    Si la France peut s’enorgueillir de la spécificité que représente son école maternelle, pour les enfants de moins de 3 ans les modes de garde à prix abordable font toujours défaut. Et la charge matérielle et morale des enfants continue de peser sur les mères. Les travaux de Nathalie Bajos, sociodémographe, et de Michèle Ferrand, sociologue (15), montrent que la diffusion des moyens modernes de contraception a aussi eu des effets pervers : le fait que les enfants soient désirés augmente la pression exercée sur les parents – ou plutôt sur les mères, qui portent désormais la responsabilité de la procréation. En outre, dit Michèle Ferrand, « alors que, dans les années 1970, on allait vers une certaine indifférenciation des rôles, on a vu revenir en force, dès le milieu des années 1980, les discours psychologisants sur la spécificité des mères ».

    Entre 1986 et 1999, la part des tâches domestiques effectuées par les hommes n’a connu qu’une très légère augmentation : les femmes continuent d’en assumer les deux tiers – et même 80 % pour le « noyau dur » des tâches ménagères. « On peut tenter d’y remédier en favorisant l’égalité du temps de travail, le congé parental partagé ou l’amélioration des modes de garde, mais cela ne garantit évidemment rien », observe Roland Pfefferkorn, professeur agrégé en sciences sociales. « J’ai toujours dit que cette situation pouvait durer encore deux mille ans, affirme, désabusée, Christine Delphy, la première à s’être penchée sur l’enjeu du travail domestique (16). Il n’y a aucun ressort interne pour la faire changer. »

    Les mères continuent de faire face, dans une même journée, à un nombre et une variété de sollicitations sans rapport avec ceux qu’affrontent leurs compagnons. Quand elles « y arrivent », elles s’en vantent haut et fort, se posant en modèle d’accomplissement ; les autres sont renvoyées à un sentiment d’inadéquation individuelle. « Dans les années 1970, le fait de militer ensemble et de partager ses expériences permettait une prise de conscience politique, remarque Séverine Auffret. Or, aujourd’hui, quand on est féministe, c’est le plus souvent à travers une réflexion personnelle. »

    Sur le plan professionnel, l’arrivée d’un enfant valorise le père, qui acquiert le rôle de chef de famille, et pénalise la mère. En cas de séparation, celle-ci se retrouve en position de faiblesse sur le marché de l’emploi, tout en devant en général assumer la charge à la fois financière et matérielle des enfants. Selon l’Observatoire des inégalités, « avant transferts sociaux, 41,7 % des familles monoparentales, essentiellement des femmes avec enfants, disposent de revenus inférieurs au seuil de pauvreté ». En matière d’exposition au chômage comme à la pauvreté laborieuse, être une femme constitue un facteur aggravant – plus encore si on est issue de l’immigration ou étrangère (17).

    « Le SDF, le RMiste, le chiffonnier : voilà que ces trois-là, incarnations de la pauvreté hexagonale, ont changé de sexe... dans une terrifiante discrétion », écrit Véronique Mougin dans son enquête sur la précarité au féminin (18). Une discrétion due à la fois à l’acharnement que mettent les intéressées à sauver les apparences, et à la résistance des mentalités devant une réalité dérangeante. « Il y a les femmes qui peuvent se réjouir des acquis du féminisme, et celles pour qui ils restent lettre morte, constate l’auteure. Pour ces dernières, le libre choix du conjoint, par exemple, est très relatif. J’en ai rencontré beaucoup qui restent avec un homme violent parce que c’est cela ou la rue. Et le directeur d’un foyer d’hébergement d’urgence me disait que la meilleure réinsertion possible pour ses pensionnaires, c’était le mariage... »

    Les adversaires du mouvement féministe ont toujours tenté de le discréditer en qualifiant ses revendications de « bourgeoises ». Or les femmes, quelle que soit leur catégorie sociale, sont bien discriminées en tant que telles. Mais c’est une accusation à laquelle les féministes, si elles ne prennent pas à bras-le-corps la question économique, risquent de prêter sérieusement le flanc.

    Mona Chollet.

    (1) Dans le film de David Teboul Et Elle créa la femme, France 5, 2006.

    (2) Lire Liberté, sexualités, féminisme. Cinquante ans de combat du Planning pour les droits des femmes, La Découverte, Paris, 2006.

    (3) Voir Philippe Rekacewicz, « Le droit à l’avortement dans le monde », L’Atlas du Monde diplomatique, Armand Colin, Paris, 2006.

    (4) Lire Josette Trat, « Entre néolibéralisme et ordre moral, les féministes divisées », dans Josette Trat, Diane Lamoureux, Roland Pfefferkorn (sous la dir. de), L’Autonomie des femmes en question, L’Harmattan, Paris, 2006.

    (5) Les élections européennes de 2004 ont été marquées par une progression de la droite eurosceptique et conservatrice.

    (6) En France, deux tiers des grossesses non désirées surviennent chez des femmes qui utilisent un moyen de contraception.

    (7) Voir, sur le site de Martin Winckler : « Pour les femmes, la contraception est-elle un simple “confort” ? », 15 janvier 2005.

    (Cool Rapport de Mme Hélène Mignon sur la proposition de loi relative à la contraception d’urgence, Assemblée nationale, 26 septembre 2000.

    (9) Olivia Benhamou, Avorter aujourd’hui. Trente ans après la loi Veil, Mille et une nuits, Paris, 2004.

    (10) Maud Gelly, Avortement et contraception dans les études médicales : une formation inadaptée, L’Harmattan, Paris, 2006.

    (11) Olivia Benhamou, Avorter aujourd’hui, op. cit.

    (12) Voir Margaret Maruani, Travail et emploi des femmes, La Découverte, Paris, 2006.

    (13) Lire Michel Verrier, « Allemagne : une “panne démographique” qui vient de loin », Le Monde diplomatique, septembre 2005.

    (14) Lire Margaret Maruani, « Ravages cachés du sous-emploi », Le Monde diplomatique, juin 2003.

    (15) Nathalie Bajos et Michèle Ferrand, « La contraception, levier réel ou symbolique de la domination masculine ? », Sciences sociales et santé, vol. 22, n° 3, Paris, septembre 2004.

    (16) Christine Delphy, L’Ennemi principal, tome I : Economie politique du patriarcat, Syllepse, Paris, 1998.

    (17) Lire Marina Da Silva, « Quand les femmes des quartiers sortent de l’ombre », Le Monde diplomatique, septembre 2004.

    (18) Véronique Mougin, Femmes en galère. Enquête sur celles qui vivent avec moins de 600 euros par mois, La Martinière, Paris, 2005.

    http://www.monde-diplomatique.fr/2007/04/CHOLLET/14649
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    Message  MP Mer 6 Juin - 22:54

    Je crois que l'article généralise des expériences négatives, mais n'instruit pas objectivement.

    Il y a toujours des tourtes qui se laissent piétiner, et des filles (de quelque milieu que ce soit) qui s'affirment sans états d'âme.

    Un petit réflexe machiste souhaite voir dans les femmes capables "des collaboratrices d'exception" plutôt que des "patronnes", mais là aussi le phénomène régresse.

    Il n'y a pas à incriminer "la sociéé", mais bien à repenser l'éducation passivante de certaines filles, qui les transforme en carpette, silencieuses ou gueulardes, ce qui revient finalement au même.
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    RAME16


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    Les acquis féministes sont-ils irréversibles ? Empty Re: Les acquis féministes sont-ils irréversibles ?

    Message  RAME16 Ven 8 Juin - 11:49

    MP a écrit:Je crois que l'article généralise des expériences négatives, mais n'instruit pas objectivement.

    Il y a toujours des tourtes qui se laissent piétiner, et des filles (de quelque milieu que ce soit) qui s'affirment sans états d'âme.

    Un petit réflexe machiste souhaite voir dans les femmes capables "des collaboratrices d'exception" plutôt que des "patronnes", mais là aussi le phénomène régresse.

    Il n'y a pas à incriminer "la sociéé", mais bien à repenser l'éducation passivante de certaines filles, qui les transforme en carpette, silencieuses ou gueulardes, ce qui revient finalement au même.

    si on réalise ton voeux , tu seras comme disait hitler "la femme c'est kind, kerk und keuken "

    çà sera finit les petits voyages pour toi !

    comme certains islamistes les femmes qui veulent la extrême droite au pouvoir , scient en fait la branche sur laquelle elles ou ils sont.

    mais çà çà passe bien au dessus de ta patate.

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