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    La Mosquée rouge, sanctuaire taliban de la capitale pakistan

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    RAME16


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    La Mosquée rouge, sanctuaire taliban de la capitale pakistan Empty La Mosquée rouge, sanctuaire taliban de la capitale pakistan

    Message  RAME16 Mar 22 Mai - 15:00

    La Mosquée rouge, sanctuaire taliban de la capitale pakistanaise
    LE MONDE | 21.05.07 | 15h03 • Mis à jour le 21.05.07 | 15h03
    ISLAMABAD CORRESPONDANTE


    Des jeunes gens la tête noyée sous de lourds turbans blancs ou recouverte de la calotte de prière, bâton à la main, occupent sporadiquement les miradors de fortune installés aux quatre coins de la Mosquée rouge (Lal Masjid), la plus vieille mosquée d'Islamabad, devenue le centre de la contestation islamique. Leurs camarades patrouillent sur les toits de ce complexe, qui n'a cessé, au mépris de la loi, de s'agrandir pour abriter aujourd'hui deux madrasas (écoles coraniques) de filles et de garçons qui comptent plus de sept mille étudiants de tous âges. Des fillettes, la tête voilée, des femmes totalement recouvertes d'un tchador noir vont et viennent du côté de leur madrasa, dont les trois étages, à moitié finis, sont déjà occupés.



    Responsable de ce complexe qui, officiellement, appartient à l'Etat, le maulana Abdul Aziz, comme à son habitude, laisse la parole à son frère et adjoint, Ghazi Abdul Rashid.

    Fines lunettes, épaisse barbe poivre et sel, l'homme, dans la cinquantaine, exsude la confiance et n'a pas l'air troublé par le déploiement voisin de renforts de police et de forces paramilitaires en tenue de combat.

    "Nous déclarerons le djihad (guerre sainte) si le gouvernement lance une opération contre nous", dit-il. "Depuis plus d'un mois, nous négocions avec le gouvernement mais, dans le même temps, les agences de sécurité kidnappent nos étudiants. Le gouvernement n'est pas intéressé par l'accord qu'il a signé. Quatre mois ont passé et aucune mosquée n'a été reconstruite", ajoute-t-il, faisant allusion à un accord d'abord négocié par le ministre des affaires religieuses puis par le chef du parti gouvernemental, obligeant notamment les autorités à rebâtir huit mosquées illégalement construites qu'elles avaient démolies.

    Alors que la nuit tombe, Ghazi Abdur Rashid utilise les haut-parleurs de la mosquée pour scander, devant des étudiants déterminés et chantant "dieu est grand", "djihad" : "Nous ne céderons pas. Nous sacrifierons nos vies". A l'intérieur du complexe, dont les portes sont fermées et gardées par des étudiants armés de bâtons, deux policiers sont détenus en otage depuis vendredi. Deux de leurs collègues ont été libérés samedi soir après que le gouvernement a cédé à la demande des frères Aziz de libérer sous caution trois de leurs étudiants, et Khalid Khawaja, un ancien membre de l'Inter Services Intelligence (ISI, service de sécurité pakistanais) proche des extrémistes islamistes.

    Les frères Aziz demandent, pour relâcher leurs deux derniers otages, la libération de neuf autres de leurs étudiants détenus, selon eux, par les services de sécurité. "Abdul Aziz a, à plusieurs reprises, averti le gouvernement qu'il prendrait en otage des forces de sécurité si celui-ci continuait d'arrêter nos étudiants", affirme sans regret Ghazi Abdur Rashid.

    Les étudiants ou étudiantes de la Mosquée rouge n'en sont pas à leur coup d'essai. Deux policiers avaient déjà été détenus et battus en mars pour obtenir la libération de professeures de la Jamia Hafsa, arrêtées alors qu'elles menaçaient des propriétaires de magasins de vidéo cassettes. Les étudiantes avaient aussi arrêté et détenu la tenancière d'une maison close et trois membres de sa famille. "Si le gouvernement a échoué à nettoyer la société, c'est notre responsabilité. La vulgarité et l'obscénité détruisent notre société, mais personne n'a le courage de s'y opposer", avait alors déclaré Ghazi Abdur Rashid en guise de justification. Les frères Aziz, qui exigent du gouvernement l'imposition immédiate de la charia (loi islamique), ne semblent pas craindre les foudres de celui-ci.

    Dans une allocution radiodiffusée sur la station de la mosquée et rapportée par Pervez Hoodbhoy, professeur de physique à l'université Quaid-e-Azam, Ghazi Abdur Rashid a plaidé récemment contre la mixité des études, affirmant que "l'université Quaid-e-Azam est devenue un bordel". "Je pense que je vais devoir envoyer mes filles de la Jamia Hafsa à ces femmes immorales. Nos étudiantes n'ont pas menacé de lancer de l'acide sur le visage découvert des femmes, mais une telle menace pourrait être utilisée pour créer la crainte de l'islam parmi ces pécheresses", disait-il. Le 7 mai, affirme M. Hoodbhoy, "une professeure du département d'histoire a été physiquement agressée dans son bureau par un homme barbu criant qu'il obéissait aux instructions d'Allah".

    La paralysie des autorités devant le défi permanent à l'autorité de l'Etat que constituent les actions des frères Aziz confine, comme l'écrit, lundi 21 mai, l'éditorialiste du Daily Times, "à l'absurde". Sauf si, comme l'affirment des analystes, les frères Aziz sont soutenus par une partie de la classe dirigeante qui estime que, dans la période d'incertitude actuelle, ils peuvent être utiles.
    Françoise Chipaux

    http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3216,36-912745@51-895309,0.html

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