Tony Blair serait prêt à utiliser la force contre le Soudan
LEMONDE.FR | 28.03.07 | 12h45 • Mis à jour le 28.03.07 | 13h19
Selon des informations publiées par le quotidien britannique The Guardian, dans son édition du 28 mars, le premier ministre, Tony Blair, souhaite que l'ONU décrète une zone d'exclusion aérienne au-dessus du Darfour pour mettre fin aux raids de l'aviation soudanaise et, en cas de non-respect de cette zone par Khartoum, autoriserait des frappes aériennes contre des objectifs militaires.
"Il peut y avoir un accord au sein du Conseil de sécurité pour l'établissement d'une zone d'exclusion aérienne" au-dessus du Darfour, a déclaré un source non identifiée des services du premier ministre, cité par le quotidien de centre-gauche. "Si le gouvernement soudanais ne respectait pas cette décision, il y aurait des conséquences", a-t-elle poursuivi.
Le quotidien affirme que, parmi les membres du Conseil de sécurité, la Grande-Bretagne et les Etats-Unis militent particulièrement auprès des Nations unies pour que des sanctions soient prises le plus vite possible contre le Soudan et que le texte soit placé sous le chapitre 7 de la Charte de l'ONU, autorisant ainsi l'usage de la force en "cas de menace contre la paix (...) et d'acte d'agression". Outre la zone d'exclusion aérienne, ces sanctions seraient similaires à celles encourues par l'Iran, à savoir un embargo sur les armes et le gel des avoirs de plusieurs dirigeants locaux.
FORMER UNE COALITION "VOLONTAIRE"
Selon The Guardian, l'initiative de M. Blair pourrait se voir renforcée par la publication, la semaine prochaine, d'un rapport d'un groupe d'experts de l'ONU. Le gouvernement soudanais y serait accusé de faire entrer des armes au Darfour et de déguiser ses avions militaires sous les couleurs de l'ONU, deux actes qui violeraient manifestement la résolution 1591, voté en 2005. Au cas où la Chine, ouvertement opposée à l'utilisation de la force, refuserait de s'aligner avec les Etats-Unis et la Grande-Bretagne, ces derniers "réfléchiraient" à former "une coalition volontaire" contre le Soudan, ajoute le quotidien.
Depuis que le président soudanais, Omar Hassan Al-Bachir, a refusé, en février, d'accorder l'entrée aux inspecteurs de l'ONU, M. Blair plaide pour une plus grande fermeté internationale à l'égard de Khartoum. Il avait déjà évoqué, lors d'un discours dimanche à Berlin, "la possibilité" d'une zone d'exclusion aérienne afin de mettre un terme à une situation "intolérable". Après la parution de l'article, un porte-parole de Downing Street a tenu à démentir que le premier ministre fasse actuellement pression sur l'ONU pour obtenir une décision en ce sens.
Le Monde.fr, avec AP
http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3212,36-888741@51-861134,0.html
LEMONDE.FR | 28.03.07 | 12h45 • Mis à jour le 28.03.07 | 13h19
Selon des informations publiées par le quotidien britannique The Guardian, dans son édition du 28 mars, le premier ministre, Tony Blair, souhaite que l'ONU décrète une zone d'exclusion aérienne au-dessus du Darfour pour mettre fin aux raids de l'aviation soudanaise et, en cas de non-respect de cette zone par Khartoum, autoriserait des frappes aériennes contre des objectifs militaires.
"Il peut y avoir un accord au sein du Conseil de sécurité pour l'établissement d'une zone d'exclusion aérienne" au-dessus du Darfour, a déclaré un source non identifiée des services du premier ministre, cité par le quotidien de centre-gauche. "Si le gouvernement soudanais ne respectait pas cette décision, il y aurait des conséquences", a-t-elle poursuivi.
Le quotidien affirme que, parmi les membres du Conseil de sécurité, la Grande-Bretagne et les Etats-Unis militent particulièrement auprès des Nations unies pour que des sanctions soient prises le plus vite possible contre le Soudan et que le texte soit placé sous le chapitre 7 de la Charte de l'ONU, autorisant ainsi l'usage de la force en "cas de menace contre la paix (...) et d'acte d'agression". Outre la zone d'exclusion aérienne, ces sanctions seraient similaires à celles encourues par l'Iran, à savoir un embargo sur les armes et le gel des avoirs de plusieurs dirigeants locaux.
FORMER UNE COALITION "VOLONTAIRE"
Selon The Guardian, l'initiative de M. Blair pourrait se voir renforcée par la publication, la semaine prochaine, d'un rapport d'un groupe d'experts de l'ONU. Le gouvernement soudanais y serait accusé de faire entrer des armes au Darfour et de déguiser ses avions militaires sous les couleurs de l'ONU, deux actes qui violeraient manifestement la résolution 1591, voté en 2005. Au cas où la Chine, ouvertement opposée à l'utilisation de la force, refuserait de s'aligner avec les Etats-Unis et la Grande-Bretagne, ces derniers "réfléchiraient" à former "une coalition volontaire" contre le Soudan, ajoute le quotidien.
Depuis que le président soudanais, Omar Hassan Al-Bachir, a refusé, en février, d'accorder l'entrée aux inspecteurs de l'ONU, M. Blair plaide pour une plus grande fermeté internationale à l'égard de Khartoum. Il avait déjà évoqué, lors d'un discours dimanche à Berlin, "la possibilité" d'une zone d'exclusion aérienne afin de mettre un terme à une situation "intolérable". Après la parution de l'article, un porte-parole de Downing Street a tenu à démentir que le premier ministre fasse actuellement pression sur l'ONU pour obtenir une décision en ce sens.
Le Monde.fr, avec AP
http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3212,36-888741@51-861134,0.html