Tony Blair met en garde l'Iran dans l'affaire des marins britanniques capturés
LEMONDE.FR avec AFP et AP | 27.03.07 | 18h06 • Mis à jour le 27.03.07 | 20h09
le premier ministre britannique, Tony Blair, a haussé le ton, mardi 27 mars, vis-à-vis de Téhéran à propos des quinze marins toujours retenus en Iran. Dans une déclaration faite mardi matin à la chaîne de télévision privée GMTV, il a indiqué que les négociations entre les deux pays se poursuivaient toujours "par des canaux diplomatiques" dans le but de "faire comprendre au gouvernement iranien que ces gens doivent être relâchés et qu'il n'y a absolument aucune justification à leur détention". "J'espère que nous parviendrons à leur faire prendre conscience qu'ils doivent les libérer", a-t-il ajouté. Dans le cas contraire, "une nouvelle phase va commencer", a dit le premier ministre, sans en préciser pour autant la nature.
Les Etats-Unis annoncent d'importants exercices militaires dans le golfe Persique
Alors que la tension avec l'Iran est au plus haut, la marine américaine a annoncé, mardi 27 mars, qu'un important exercice militaire allait se tenir dans le golfe Persique, ce qui constitue une première depuis l'invasion de l'Irak en 2003. Le porte-avion "USS Dwight-D. Eisenhower" ainsi que le "USS John-C. Stennis", entré mardi dans les eaux du Golfe en provenance de la mer d'Oman, participeront à des exercices de combat aériens et sous-marins, selon le communiqué. Au total, plus de 10 000 militaires américains seront mobilisés pour l'opération.
A sa suite, le porte-parole de Tony Blair a légèrement atténué ces déclarations, évoquant "une phase nouvelle dans la façon dont nous procédons actuellement". Il a par ailleurs rappelé qu'aux yeux de Downing Street, les marins britanniques se trouvaient bel et bien dans les eaux territoriales irakiennes au moment de leur capture. "Jusque-là, nous n'avons pas explicité comment nous savons cela car nous ne voulons pas provoquer d'escalade", a-t-il affirmé. "Nous ne voulons pas le faire trop tôt car nous préférons voir cela (...) résolu calmement". Mais "nous pourrions en arriver à cette étape où nous devrons être plus explicites sur les raisons pour lesquelles nous savons cela", a-t-il ajouté.
UN "PROCÈS SYMBOLIQUE" ORGANISÉ PAR DES ÉTUDIANTS IRANIENS
L'Iran maintient sa version : huit marins et sept royal marines, dont une femme, auraient d'ailleurs "avoué" avoir pénétré illégalement dans les eaux territoriales iraniennes. Téhéran a, par ailleurs, critiqué "les déclarations provocatrices" de Londres, indiquant que "les campagnes médiatiques n'aident en rien le règlement de cette affaire". "Le dossier suit son cours juridique et légal", a déclaré le porte-parole du ministère des affaires étrangères iranien, Mohammad Ali Hosseini, ajoutant que l'état de santé des marins britanniques était "bon" et qu'une fois le processus d'investigation achevé, les diplomates de "l'ambassade britannique pourront rencontrer les quinze marins". Selon la BBC, ils seraient actuellement interrogés à Téhéran par les Gardiens de la révolution.
L'agence IRNA rapporte par ailleurs que des étudiants iraniens ont organisé, aujourd'hui, "un procès symbolique" à l'encontre des Britanniques, à l'occasion duquel ils ont lancé des slogans contre les "marins britanniques qui ont violé les eaux territoriales" et réclamé leur "punition". Le "procès" a eu lieu à Shalamcheh, haut lieu de la résistance iranienne face à l'Irak, ajoute l'agence, qui indique que le réquisitoire a été accueilli par "mort à l'Amérique" et "mort à la Grande-Bretagne".
LA MINISTRE BRITANNIQUE RENTRE À L'IMPROVISTE DE TURQUIE
"S'ils sont effectivement en bonne santé, alors nous ne voyons aucune raison à ce qu'ils n'aient aucun contact avec le gouvernement britannique", a estimé la ministre des affaires étrangères britannique, Margaret Beckett, qui a écourté sa visite en Turquie pour rentrer précipitamment à Londres. Mme Beckett, qui s'est entretenue au téléphone avec le ministre des affaires étrangères iranien, Manouchehr Mottaki, a précisé qu'elle informera le Parlement britannique de l'absence de tout progrès dans la situation.
"J'ai parlé [avec M. Mottaki] des développements qu'il y avait eus [pour] savoir si des progrès avaient été réalisés, a indiqué Mme Beckett. Malheureusement, cela ne semble pas être le cas". La ministre britannique avait notamment réclamé un accès consulaire pour confirmer le bon état de santé de ses compatriotes. Son homologue turc, Abdullah Gül, a affirmé que la Turquie, de son côté, était en contact avec les autorités iraniennes afin de parvenir à un règlement pacifique de l'affaire.
http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0,36-888651,0.html
LEMONDE.FR avec AFP et AP | 27.03.07 | 18h06 • Mis à jour le 27.03.07 | 20h09
le premier ministre britannique, Tony Blair, a haussé le ton, mardi 27 mars, vis-à-vis de Téhéran à propos des quinze marins toujours retenus en Iran. Dans une déclaration faite mardi matin à la chaîne de télévision privée GMTV, il a indiqué que les négociations entre les deux pays se poursuivaient toujours "par des canaux diplomatiques" dans le but de "faire comprendre au gouvernement iranien que ces gens doivent être relâchés et qu'il n'y a absolument aucune justification à leur détention". "J'espère que nous parviendrons à leur faire prendre conscience qu'ils doivent les libérer", a-t-il ajouté. Dans le cas contraire, "une nouvelle phase va commencer", a dit le premier ministre, sans en préciser pour autant la nature.
Les Etats-Unis annoncent d'importants exercices militaires dans le golfe Persique
Alors que la tension avec l'Iran est au plus haut, la marine américaine a annoncé, mardi 27 mars, qu'un important exercice militaire allait se tenir dans le golfe Persique, ce qui constitue une première depuis l'invasion de l'Irak en 2003. Le porte-avion "USS Dwight-D. Eisenhower" ainsi que le "USS John-C. Stennis", entré mardi dans les eaux du Golfe en provenance de la mer d'Oman, participeront à des exercices de combat aériens et sous-marins, selon le communiqué. Au total, plus de 10 000 militaires américains seront mobilisés pour l'opération.
A sa suite, le porte-parole de Tony Blair a légèrement atténué ces déclarations, évoquant "une phase nouvelle dans la façon dont nous procédons actuellement". Il a par ailleurs rappelé qu'aux yeux de Downing Street, les marins britanniques se trouvaient bel et bien dans les eaux territoriales irakiennes au moment de leur capture. "Jusque-là, nous n'avons pas explicité comment nous savons cela car nous ne voulons pas provoquer d'escalade", a-t-il affirmé. "Nous ne voulons pas le faire trop tôt car nous préférons voir cela (...) résolu calmement". Mais "nous pourrions en arriver à cette étape où nous devrons être plus explicites sur les raisons pour lesquelles nous savons cela", a-t-il ajouté.
UN "PROCÈS SYMBOLIQUE" ORGANISÉ PAR DES ÉTUDIANTS IRANIENS
L'Iran maintient sa version : huit marins et sept royal marines, dont une femme, auraient d'ailleurs "avoué" avoir pénétré illégalement dans les eaux territoriales iraniennes. Téhéran a, par ailleurs, critiqué "les déclarations provocatrices" de Londres, indiquant que "les campagnes médiatiques n'aident en rien le règlement de cette affaire". "Le dossier suit son cours juridique et légal", a déclaré le porte-parole du ministère des affaires étrangères iranien, Mohammad Ali Hosseini, ajoutant que l'état de santé des marins britanniques était "bon" et qu'une fois le processus d'investigation achevé, les diplomates de "l'ambassade britannique pourront rencontrer les quinze marins". Selon la BBC, ils seraient actuellement interrogés à Téhéran par les Gardiens de la révolution.
L'agence IRNA rapporte par ailleurs que des étudiants iraniens ont organisé, aujourd'hui, "un procès symbolique" à l'encontre des Britanniques, à l'occasion duquel ils ont lancé des slogans contre les "marins britanniques qui ont violé les eaux territoriales" et réclamé leur "punition". Le "procès" a eu lieu à Shalamcheh, haut lieu de la résistance iranienne face à l'Irak, ajoute l'agence, qui indique que le réquisitoire a été accueilli par "mort à l'Amérique" et "mort à la Grande-Bretagne".
LA MINISTRE BRITANNIQUE RENTRE À L'IMPROVISTE DE TURQUIE
"S'ils sont effectivement en bonne santé, alors nous ne voyons aucune raison à ce qu'ils n'aient aucun contact avec le gouvernement britannique", a estimé la ministre des affaires étrangères britannique, Margaret Beckett, qui a écourté sa visite en Turquie pour rentrer précipitamment à Londres. Mme Beckett, qui s'est entretenue au téléphone avec le ministre des affaires étrangères iranien, Manouchehr Mottaki, a précisé qu'elle informera le Parlement britannique de l'absence de tout progrès dans la situation.
"J'ai parlé [avec M. Mottaki] des développements qu'il y avait eus [pour] savoir si des progrès avaient été réalisés, a indiqué Mme Beckett. Malheureusement, cela ne semble pas être le cas". La ministre britannique avait notamment réclamé un accès consulaire pour confirmer le bon état de santé de ses compatriotes. Son homologue turc, Abdullah Gül, a affirmé que la Turquie, de son côté, était en contact avec les autorités iraniennes afin de parvenir à un règlement pacifique de l'affaire.
http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0,36-888651,0.html