Une alternative à visage humain aux dérives du monde
Publié le : 19.03.2007 | 13h40
Dans un monde gagné par les maux de l'extrémisme et de la globalisation qui progresse à pas de géant, le mouvement de la francophonie persiste à concevoir "sous une perspective humaniste" les relations entre les peuples, avec l'ambition d'entretenir un climat propice à la communication et au dialogue interculturels.
L'entreprise francophone, de par les valeurs et les messages qu'elle véhicule, se veut avant tout, comme le souhaitent ses promoteurs, "une alternative à visage humain aux dérives qu'entraîne la mondialisation" allant au-delà d'une simple action d'échange articulée autour de la culture et la langue de Molière.
Contactés par l'agence MAP à l'occasion de la Journée internationale de la Francophonie (20 mars), plusieurs acteurs associatifs et de la francophonie marocains et étrangers relèvent que la célébration de cette journée est une initiative porteuse d'un message fait de rapprochement, de diversité et d'ouverture sur l'autre, estimant que le Maroc figure parmi les pays les mieux placés pour mener à bien cette entreprise.
La francophonie est aujourd'hui en mesure "d'apporter une note beaucoup plus humaine" pour rendre plus souples les rapports d'interdépendance dictés par la mondialisation, estime Driss Benali, ancien membre du Comité de la Francophonie.
Aux yeux de M. Benali, seule une initiative de ce genre serait capable de conférer "cette connotation humaniste aux relations internationales à un moment où l'on a plutôt tendance à privilégier le matérialisme", tant la dimension éthique et morale paraît "très nécessaire plus que jamais".
C'est justement dans ce cadre qu'il faudrait, selon lui, situer le mouvement francophone et appréhender la mission des pays francophones en général, dans une conjoncture "rongée par le mal de l'extrémisme parmi les laissés pour compte de la mondialisation".
Benoit Rutten, délégué de Wallonie-Bruxelles au Maroc, a, de son côté, souligné que la Francophonie, plus qu'un espace ayant une langue en partage, "constitue une réponse aux dérives qu'entraîne la mondialisation et à toutes les formes d'extrémisme". Cet espace, a-t-il dit, se veut un forum ouvert sur le monde et un mode de vie quotidien propre à différentes communautés qui agit efficacement pour la défense de la diversité culturelle.
Pour M. Rutten, l'action déployée dans ce sens ne cesse de démontrer le bien-fondé du rapprochement entre les pays ayant le français en partage, lequel se traduit par des partenariats efficients dans des domaines aussi variés que l'éducation, la formation professionnelle ou le Dialogue interculturel, comme c'est le cas entre le Maroc et la Belgique.
Sur un autre registre, le délégué wallon considère qu'au Maroc, Francophonie et arabité se complètent parfaitement loin de toute rivalité, en ce sens que la qualité d'un enseignement rejaillit sur l'autre. "Une bonne alphabétisation en arabe permet de mieux enseigner le français. Connaître plusieurs langues c'est un truisme qui constitue un atout majeur pour les jeunes lors de leur insertion dans la vie active", a-t-il noté.
Il n'empêche, a-t-il toutefois relevé, que des inégalités subsistent pour ce qui est de la traduction des livres arabes en français, de même que cette langue (Arabe) demeure peu enseignée dans les pays occidentaux.
Même son de cloche chez Abdelkébir Berkia, secrétaire général de l'Association internationale des régions francophones (AIRF), qui insiste sur "la vraie dynamique d'enrichissement mutuel entre les langues que favorise la francophonie, loin de toute concurrence ou velléité de dominance d'une langue sur l'autre". En témoigne, a-t-il précisé, le fait que la langue arabe est, elle aussi, enseignée aujourd'hui dans de grands centres culturels et universités des pays occidentaux.
La francophonie, a-t-il dit, est un champ d'action global qui permet des relations humaines importantes entre plusieurs pays du Nord, du Sud, d'Afrique et d'Asie : "Plus on arrive à communiquer, mieux on se connaît et moins il y a des problèmes", estime M. Berkia.
C'est là l'esprit même du thème retenu, cette année, par l'Organisation internationale de la francophonie (OIF) pour fêter la Journée internationale de la Francophonie, en l'occurrence "Vivons ensemble, différents".
Dans son message à cette occasion, le secrétaire général de l'OIF, souligne que cette journée, qui coïncide avec l'entrée en vigueur de la Convention internationale sur la diversité culturelle, adoptée en 2005, constitue une opportunité pour mettre en relief "ces différences précieuses qui font la diversité et la richesse de la communauté francophone, mais aussi ces différences intolérables qui fondent l'action de la Francophonie".
Il importe, a-t-il estimé, "de garder à l'esprit que la langue française nous rassemble pour servir ces valeurs que sont la solidarité, l'équité, la paix".
Le 20 mars marque l'anniversaire en 1970 à Niamey (Niger) de l'ACCT (Agence de coopération culturelle et technique) devenue par la suite Agence intergouvernementale de la Francophonie (AIF), opérateur principal de l'OIF.
L' OIF regroupe plus de 200 millions de locuteurs de français recensés à travers le monde, en plus de 803 millions de personnes vivant dans les 68 Etats et gouvernements de l'Organisation.
Présente sur les cinq continents, l'OIF conduit des actions dans les domaines de la prévention et de règlement des conflits, des droits de l'Homme, de la démocratie, de l'éducation, de la culture et du développement.
http://www.lematin.ma/Info/Article.asp?id=2045
Publié le : 19.03.2007 | 13h40
Dans un monde gagné par les maux de l'extrémisme et de la globalisation qui progresse à pas de géant, le mouvement de la francophonie persiste à concevoir "sous une perspective humaniste" les relations entre les peuples, avec l'ambition d'entretenir un climat propice à la communication et au dialogue interculturels.
L'entreprise francophone, de par les valeurs et les messages qu'elle véhicule, se veut avant tout, comme le souhaitent ses promoteurs, "une alternative à visage humain aux dérives qu'entraîne la mondialisation" allant au-delà d'une simple action d'échange articulée autour de la culture et la langue de Molière.
Contactés par l'agence MAP à l'occasion de la Journée internationale de la Francophonie (20 mars), plusieurs acteurs associatifs et de la francophonie marocains et étrangers relèvent que la célébration de cette journée est une initiative porteuse d'un message fait de rapprochement, de diversité et d'ouverture sur l'autre, estimant que le Maroc figure parmi les pays les mieux placés pour mener à bien cette entreprise.
La francophonie est aujourd'hui en mesure "d'apporter une note beaucoup plus humaine" pour rendre plus souples les rapports d'interdépendance dictés par la mondialisation, estime Driss Benali, ancien membre du Comité de la Francophonie.
Aux yeux de M. Benali, seule une initiative de ce genre serait capable de conférer "cette connotation humaniste aux relations internationales à un moment où l'on a plutôt tendance à privilégier le matérialisme", tant la dimension éthique et morale paraît "très nécessaire plus que jamais".
C'est justement dans ce cadre qu'il faudrait, selon lui, situer le mouvement francophone et appréhender la mission des pays francophones en général, dans une conjoncture "rongée par le mal de l'extrémisme parmi les laissés pour compte de la mondialisation".
Benoit Rutten, délégué de Wallonie-Bruxelles au Maroc, a, de son côté, souligné que la Francophonie, plus qu'un espace ayant une langue en partage, "constitue une réponse aux dérives qu'entraîne la mondialisation et à toutes les formes d'extrémisme". Cet espace, a-t-il dit, se veut un forum ouvert sur le monde et un mode de vie quotidien propre à différentes communautés qui agit efficacement pour la défense de la diversité culturelle.
Pour M. Rutten, l'action déployée dans ce sens ne cesse de démontrer le bien-fondé du rapprochement entre les pays ayant le français en partage, lequel se traduit par des partenariats efficients dans des domaines aussi variés que l'éducation, la formation professionnelle ou le Dialogue interculturel, comme c'est le cas entre le Maroc et la Belgique.
Sur un autre registre, le délégué wallon considère qu'au Maroc, Francophonie et arabité se complètent parfaitement loin de toute rivalité, en ce sens que la qualité d'un enseignement rejaillit sur l'autre. "Une bonne alphabétisation en arabe permet de mieux enseigner le français. Connaître plusieurs langues c'est un truisme qui constitue un atout majeur pour les jeunes lors de leur insertion dans la vie active", a-t-il noté.
Il n'empêche, a-t-il toutefois relevé, que des inégalités subsistent pour ce qui est de la traduction des livres arabes en français, de même que cette langue (Arabe) demeure peu enseignée dans les pays occidentaux.
Même son de cloche chez Abdelkébir Berkia, secrétaire général de l'Association internationale des régions francophones (AIRF), qui insiste sur "la vraie dynamique d'enrichissement mutuel entre les langues que favorise la francophonie, loin de toute concurrence ou velléité de dominance d'une langue sur l'autre". En témoigne, a-t-il précisé, le fait que la langue arabe est, elle aussi, enseignée aujourd'hui dans de grands centres culturels et universités des pays occidentaux.
La francophonie, a-t-il dit, est un champ d'action global qui permet des relations humaines importantes entre plusieurs pays du Nord, du Sud, d'Afrique et d'Asie : "Plus on arrive à communiquer, mieux on se connaît et moins il y a des problèmes", estime M. Berkia.
C'est là l'esprit même du thème retenu, cette année, par l'Organisation internationale de la francophonie (OIF) pour fêter la Journée internationale de la Francophonie, en l'occurrence "Vivons ensemble, différents".
Dans son message à cette occasion, le secrétaire général de l'OIF, souligne que cette journée, qui coïncide avec l'entrée en vigueur de la Convention internationale sur la diversité culturelle, adoptée en 2005, constitue une opportunité pour mettre en relief "ces différences précieuses qui font la diversité et la richesse de la communauté francophone, mais aussi ces différences intolérables qui fondent l'action de la Francophonie".
Il importe, a-t-il estimé, "de garder à l'esprit que la langue française nous rassemble pour servir ces valeurs que sont la solidarité, l'équité, la paix".
Le 20 mars marque l'anniversaire en 1970 à Niamey (Niger) de l'ACCT (Agence de coopération culturelle et technique) devenue par la suite Agence intergouvernementale de la Francophonie (AIF), opérateur principal de l'OIF.
L' OIF regroupe plus de 200 millions de locuteurs de français recensés à travers le monde, en plus de 803 millions de personnes vivant dans les 68 Etats et gouvernements de l'Organisation.
Présente sur les cinq continents, l'OIF conduit des actions dans les domaines de la prévention et de règlement des conflits, des droits de l'Homme, de la démocratie, de l'éducation, de la culture et du développement.
http://www.lematin.ma/Info/Article.asp?id=2045
