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    Bush se met à table avec l'axe du mal

    silverbold
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    Message  silverbold Sam 10 Mar - 11:12

    Bush se met à table avec l'axe du mal

    Les Etats-Unis, la Syrie et l'Iran se retrouvent samedi à Bagdad pour envisager l'avenir de l'Irak. Une réunion qui pourrait virer à la confrontation.
    Par Jean-Pierre PERRIN
    QUOTIDIEN : samedi 10 mars 2007

    Est-ce une réunion pour préparer la paix en Irak ou l'antichambre d'une prochaine guerre dans la région ? La conférence internationale sur l'Irak, organisée samedi à Bagdad à l'initiative du gouvernement de Nouri al-Maliki, va, à la fois, permettre aux pays les plus impliqués dans ce conflit de se rencontrer et être l'occasion pour Washington de montrer qu'il n'a négligé aucune issue politique et diplomatique pour sortir de la crise, y compris en discutant avec l'axe du mal, l'Iran et la Syrie.


    Diaboliser. Faute d'arriver à un consensus avec ces derniers, d'ailleurs largement improbable, les responsables américains pourraient alors les diaboliser encore davantage, pavant ainsi le chemin à une logique de guerre qui se devine derrière certaines déclarations américaines. Car, si la crise en Irak est, bien sûr, la raison de la conférence, elle ne peut être détachée de la question nucléaire iranienne, qui sera donc ouvertement sur la table. Pareil pour l'isolement de la Syrie. En arrière plan, il y aura aussi la situation au Liban et la question de la Palestine.
    D'ores et déjà, les responsables américains ont fait savoir qu'ils se rendaient à Bagdad avec l'intention d'en découdre avec leurs homologues iraniens et syriens en détaillant leurs accusations contre eux. L'Iran et la Syrie «vont se retrouver dans la situation où ils devront répondre, non au cours d'un échange bilatéral mais au cours d'une conférence multilatérale dont l'Irak sera le centre», a déclaré vendredi David Satterfield, coordinateur pour l'Irak au département d'Etat, qui participera à la conférence. Chaque pays fera une présentation et Washington utilisera alors son temps de parole pour rendre la Syrie indirectement responsable de la plupart des attentats récents ­ dans lesquels ont péri des centaines de chiites irakiens ­ en ayant permis à des «éléments jihadistes» de franchir sa frontière. «La grande majorité des attentats, ce que vous voyez tous les jours à la télévision, sont commis par des étrangers. Et la grande majorité de ces étrangers continuent à entrer en Irak par la frontière syrienne», a ajouté le haut responsable américain.
    Selon Satterfield, les Etats-Unis s'en prendront ensuite à l'Iran. Ils réitéreront leurs accusations d'entraîner milices et insurgés chiites et de leur fournir du matériel sophistiqué, notamment des explosifs capables de transpercer les blindages des véhicules américains. L'ambassadeur des Etats-Unis à Bagdad, Zalmay Khalilzad, qui sera de la délégation américaine, a déclaré que sa priorité, en cas de contact bilatéral avec l'Iran, serait cette question des armes fournies à l'Irak.
    «Jus d'orange». La conférence de Bagdad, qui se tiendra au niveau des ambassadeurs ou de responsables subalternes ­ ceux des cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU, plus ceux des pays voisins ­, sera néanmoins une occasion unique pour avoir des contacts directs avec Téhéran et Damas. «Si les Syriens ou les Iraniens nous proposent de discuter ­ autour d'un jus d'orange ­ de questions en rapport avec l'ordre du jour, un Irak stable, sûr, pacifique et démocratique, nous n'allons pas tourner les talons en boudant», a même reconnu David Satterfield.
    C'est cette rencontre avec les deux principales composantes de l'axe du mal qui fait que la conférence reste, malgré le peu de résultats que l'on peut en attendre, un événement. «En fait, souligne un diplomate d'un pays européen, la situation en Irak ne va pas changer, de la même façon qu'elle n'a pas évolué quelles que soient les pressions exercées contre Damas et Téhéran. Toutes les conférences internationales sur le Moyen-Orient n'ont jamais fait avancer aucun processus de paix, comme on le voit avec la Palestine. Au maximum, tout ce que les Américains peuvent espérer, c'est obtenir une certaine retenue de la part de Damas et Téhéran dans une logique de retrait», ajoute-t-il. Même cette retenue n'est pas gagnée. Sauf, peut-être, si Washington consent à lâcher du lest sur la question du Liban et du tribunal international sur l'assassinat de Rafic Hariri, les deux obsessions de Damas, et celle du nucléaire, préoccupation de Téhéran, dont la participation à la conférence s'explique aussi par les craintes perceptibles chez certains dirigeants d'une possible frappe américaine.
    D'ores et déjà, la position américaine a bougé puisque Washington n'exclut plus, lors de cette conférence, des contacts bilatéraux avec l'Iran, pays avec lequel les Etats-Unis n'ont plus de relations diplomatiques depuis 1979. Pareil avec Damas, où elles sont à leur plus bas niveau depuis le rappel de l'ambassadeur américain, début 2005.
    Débordement. Ce qui réunit cependant tous les participants, c'est qu'aucun d'entre eux ne veut d'un chaos complet en Irak. «Il y a déjà quelque chose sur quoi on peut s'appuyer. Il y a un consensus régional autour de l'unité de l'Irak et du besoin de contenir la guerre civile», soulignait dernièrement Peter Harling, de l'organisation International Crisis Group. C'est vrai pour l'Iran, qui est derrière les milices et partis chiites, mais craint néanmoins une partition de l'Irak, laquelle aurait des conséquences néfastes auprès des populations kurdes et arabes, voire celles de confession sunnite. Vrai pour la Syrie, qui, elle aussi, a une minorité kurde. Pareil pour l'Arabie Saoudite, qui craint un pouvoir exclusivement chiite à Bagdad, vieille capitale abbasside et est poussée par son opposition intérieure, la plus radicale à intervenir dans le conflit. «La dynamique est telle [en Irak, ndlr] que l'on pourrait évidemment avoir un effet de débordement dans toute la région, et il y a un danger particulièrement important que les pays voisins soient entraînés dans le conflit, car ils ont besoin de promouvoir ou défendre leurs intérêts en Irak», ajoutait Peter Harling.
    Mais les intérêts divergents de ces Etats font qu'ils ne peuvent guère travailler de concert. Sans compter que certains veulent à la fois tout et son contraire : Téhéran veut ainsi que l'Irak demeure suffisamment stable pour lui éviter d'être gagné par le chaos et, cependant, totalement instable pour «fixer» les forces américaines et les empêcher de l'attaquer. Mais ce ne sont pas les ingérences seules de ces pays qui sont responsables de l'actuelle situation de l'Irak.
    Folle. Les influences externes évidentes ne sont pas le facteur dominant. La spirale folle de la guerre civile a sa propre dynamique. L'action militaire aussi est impuissante à en venir à bout. Comme l'a reconnu jeudi le général David Petraeus, nouveau commandant en chef américain en Irak, qui a exclu une «solution militaire au conflit».

    http://www.liberation.fr/actualite/monde/240042.FR.php

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