LA CRÉATURE GRANDIT, SOUS L'AILE PROTECTRICE DE LA CIA ET DU PENTAGONE
(et de quelques autres) Oussama Ben Laden, alors ingénieur en génie civil , est recruté par la CIA à Istambul en 1979 (sous la présidence de Jimmy Carter). C'est depuis Istambul que les Américains organisent l'acheminement des volontaires islamistes pour la guerre en
Afghanistan, contre les forces
soviétiques qui occupent le pays. A l'époque, un conseiller du président
Carter, Robert Budzinsky, membre du Conseil national de sécurité, avait
proposé (et partiellement obtenu) que les islamistes arabes rejoignant les
islamistes afghans en lutte contre les Soviétiques bénéficient de l'aide
concrète, physique, de la CIA. Des Conseillers de la CIA et de l'armée
américaine (mais aussi des services spéciaux britanniques) ont été expédiés
en Afghanistan et au Pakistan pour entraîner militairement les moudjahidines
afghans, par ailleurs militairement équipés par les USA (notamment de
missiles Stinger, dévastateurs pour les hélicoptères soviétiques).
Responsable, avec le jordano-palestinien Abdallah Youcef Azzam, proche des
Frères Musulmans et directement soutenu par les Saoudiens (assassiné en
novembre 1989, peut-être par ou sur ordre de Ben Laden lui-même), de la
logistique de l'aide aux combattants islamistes afghans, Oussama Ben Laden
devient l'un des responsable financier de leur approvisionnement en armes,
financé par l'Arabie Saoudite et les USA (pour 1,2 milliards de dollars par
an). Le réseau mis sur pied à l'époque est le "Maktab Al Khadamat". Il
servira de fondation au nouveau réseau créé, et désormais totalement
contrôlé par Ben Laden, la "Qaeda" (ou Quaida).
En 1980, il gagne l'Afghanistan, où il restera, avec des séjours au Pakistan
(à Peshawar notamment) juqu'en 1992. Il y est chargé jusqu'en en 1989 de la
répartition du soutien financier aux diverses factions de la résistance
antisoviétique. Il bénéficie toujours alors du soutien total des Américains
(Reagan est président, Bush senior est vice-président) et des Saoudiens,
notamment par l'intermédiaire du prince Turki Ben Fayçal, frère du roi, chef
des services secrets -et lui-même directement lié à la CIA. Parallèlement,
Ben Laden met sur pied une filière d'opium à partir de la province de
Helmand, contrôlée par la faction de Gulbuddin Hekmatyar.
Sous la présidence Reagan, l'appui logistique aux islamistes afghans et aux
islamistes arabes qui les rejoignent est toujours assuré par la CIA (dirigée
par William Casey) et le Pentagone (Alexander Haig est secrétaire d'Etat à
la Défense). Des armes, des fonds, des instructeurs sont envoyés en
Afghanistan. Oussama Ben Laden en reçoit une partie, jjsqu'au départ des
Soviétiques d'Afghanistan en 1989.
LA CRÉATURE ÉCHAPPE Ã SON CRÉATEUR
La Guerre du Golfe de 1990, succédant à
l'invasion du Koweït par l'Irak, rompt le "front islamique" au sein duquel
cohabitaient Saoudiens (et émirs du Golfe) alliés des Américains et
fondamentalistes anti-américains : l'engagement de l'Arabie Saoudite dans la
coalition anti-irakienne sous contrôle américain a suscité, en retour, une
alliance anti-saoudienne entre des forces qui jusque là bénéficiaient du
soutien saoudien, et donc, indirectement, américain. A moment du conflit du
Golfe, Oussama Ben Laden se trouvait en Arabie Saoudite. Il la quittera en
1991, après y avoir créé un mouvement d'opposition, le Comité Conseil et
Réforme.
Il se replie en 1992, après le départ des Soviétiques d'Afghanistan, à
Khartoum, avec plusieurs milliers d'hommes, et continue de contrôler le
trafic d'opium mis sur pied auparavant, et qui contribue à financer ce qui
est déjà son réseau et son "armée privée", et qui ne cessera de se
renforcer, grâce à ce trafic, et au groupe financier qu'il constitue. Depuis
le Soudan, Ben Ladden approvisionne Hekmatyar en hommes et en armes.
La "nébuleuse" Ben Ladden est d'abord une constellation financière, un
groupe actif dans la finance, l'automobile, les machines-outils, la chimie,
les travaux publics. Par l'intermédiaire de la Banque ACH-CHAMAL (Banque du
nord), il contrôle de nombreuses sociétés et plusieurs organisations
non-gouvernementales soutenant les mouvements fondamentalistes sunnites
partout où ils se développent, les créant là où ils n'existent pas encore.
Ben Ladden finance ainsi les mouvements islamistes en Algérie, en Egypte, en
Syrie, dans les pays musulmans d'Asie. Sa fortune à l'époque (début des
années '90) est estimée à 2 milliards de dollars (env. 3,5 mias de FS, 14
mias FF)
En 1994, Oussama Ben Laden est privé de sa nationalité saoudienne. Mais les
Saoudiens continuent de financer une partie de ses réseaux, et Ben Laden
reste en contacts avec le prince Turki, c'est-à-dire avec les services
secrets saoudiens, c'est-à-dire, au moins indirectement, avec la CIA,
jusqu'au limogeage de Turki, à l'été 2001 (il a été remplacé par le frère du
roi Fahd, Nawaf Ben Abdelaziz, ancien ministre de l'Intérieur.
En 1996, Oussama Ben Laden doit quitter le Soudan (sur demande des autorités
-islamistes- soudanaises). Il rejoint à nouveau l'Afghanistan. En 1998, sa
famille le renie (officiellement du moins). Mais à ce moment là encore, il
reste vraisemblablement lié aux services secrets saoudiens (du moins à une
partie d'entre eux, et au prince Turki), et son "empire" financier continue
à fonctionner, lui permettant de continuer à financer ses groupes armés et à
entraîner ses combattants.
En Afghanistan, Ben Laden devient le conseiller du chef des talibans,
Mohammad Omar, et met ses réseaux (et ses trafics, y compris celui de
l'opium) au service des talibans, dont les intérêts financiers sont gérés
par une banque soudanaise tenue par le fils d'Oussama Ben Laden. Les
Talibans eux-mêmes ont été portée au pouvoir par les services secrets
pakistanais (ISI), lesquels ont agi pendant des années en sous-traitants de
la CIA dans la région.
Dès lors, l'organisation de Ben Laden, AL QUAIDA ("la base"), crée à
l'époque où Ben Laden bénéficiait du soutien direct de la CIA et du
Pentagone, contrôle une douzaine de camps d'entraînement et est représentée
dans une cinquantaine de pays. Elle s'est dotée d'une "filiale" politique,
le "Front mondial du djihad contre les juifs et les croisés", qui fédère (ou
essaye de fédérer) plusieurs dizaines de groupes armés dans le monde*, dans
le cadre d'une organisation très souple dont les éléments seraient très
largement autonomes les uns des autres. Cette organisation est directement
née du financement et du soutien (y compris de l'entraînement et de
l'armement) par la CIA, l'Arabie Saoudite et le Pakistan des 8000 à 10'000
combattants arabes venus rejoindre les Moudjahidines afghans. La CIA aurait
à elle seule apporté un soutien de trois à cinq milliards de dollars au
"djihad" (antisoviétique, devenu antiaméricain), et l'Arabie Saoudite à peu
près autant.
Une partie des "djihadis" convoyés en Afghanistan grâce au soutien américain
se sont ensuite établis aux USA. Une partie de ces anciens combattants
auraient constitués des cellules dormantes sur territoire américain. Il
n'est évidemment pas exclu que ces cellules (ou une partie d'entre elles, ou
certains de leurs éléments) aient été activées pour les attentats du 11
septembre, ceux-ci n'ayant pu être commis sans complicitésd actives aux USA.
Parallèlement aux réseaux de Ben Laden, les réseaux islamistes directement
soutenus par la CIA via les Saoudiens et la Ligue islamique mondiale
d'Abdallah Bensalah Al-Obeid continuent cependant de fonctionner. Il semble
même que, concuremment à ces réseaux qu'elle suspecte d'être manipulés par
les Américains, la France soit entrée dans le jeu et ait soutenu la mise en
place de réseaux islamistes qu'elle pourrait elle aussi manipuler, mais par
l'intermédiaire des Soudanais (qui lui ont livré Carlos) et du Front
national islamique de Ghazi Saâdeddine al Atabany. La France est ainsi
fortement suspectée d'avoir directement financé la conférence islamiste
internationale de Khartoum, en décembre 1993, et d'avoir utilisé (ou tenté
de le faire) l'idéologue soudanais Hassan Tourabi contre les Saoudiens et
les Américains -lesquels n'auraient pas été sans responsabilité dans la mise
à l'écart de Tourabi à Khartoum.
Quant à Ben Laden, responsable d'un attentat en juin 1996 contre des
militaires américains à Sahran, en Arabie Saoudite (plusieurs dizaines
d'Américains sont tués, il devient "ennemi public numéro 1" des USA dès
1998, après les attentats contre les ambassades américaines de Nairobi et
Daar es Salaam. Ce qui ne l'empêche pas de voyager sans grand problème, y
compris à Londres, dans son avion privé...
http://www.ainfos.ca/01/sep/ainfos00286.html
j'en ai marre qu'on soit si amnesique !