Le Hamas fait un pas vers la reconnaissance d'Israël
LEMONDE.FR avec Reuters | 10.01.07 | 19h34 • Mis à jour le 10.01.07 | 21h10
Un des principaux dirigeants du mouvement de la résistance islamique, Khaled Meschaal, qui vit en exil à Damas, a, pour la première fois, évoqué l'existence de l'Etat d'Israël. Dans une interview à l'agence Reuters, ce membre du bureau politique du Hamas a estimé qu'"il va rester un Etat qui s'appelle Israël, c'est un fait". "Le problème, ce n'est pas l'existence d'une entité qui s'appelle Israël. Le problème, c'est que l'Etat palestinien n'existe pas."
Depuis l'arrivée du Hamas au pouvoir, les Etats-Unis et l'Union européenne ont imposé des sanctions financières au gouvernement palestinien en raison de son refus de reconnaître Israël. Cet embargo a entraîné une grave crise économique dans les territoires palestiniens, à laquelle est venue s'ajouter une grave crise politique entre les deux principaux partis palestiniens, le Hamas et le Fatah.
Khaled Meschaal, qui incarne pourtant une des franges les plus dures du Hamas, a indiqué que son parti continuerait de refuser les conditions occidentales et refuserait de reconnaître officiellement Israël tant qu'un Etat palestinien n'aura pas vu le jour. Mais il a précisé que la charte du mouvement, qui appelle à la destruction de l'Etat juif, pourrait être modifiée ultérieurement. "Dans un avenir lointain, les conditions auront changé et les positions pourront alors être reconsidérées", a-t-il ajouté.
DISCUSSIONS HAMAS-FATAH
Le dirigeant palestinien a pris parti pour la création d'un Etat palestinien – qui inclurait Gaza, la Cisjordanie et Jérusalem-Est – et rappelé son attachement au droit au retour des réfugiés palestiniens. "En tant que Palestinien, je porte aujourd'hui la revendication palestinienne et arabe d'un Etat palestinien dans les frontières de 1967", a-t-il souligné.
Khaled Meschaal a également affirmé que des discussions étaient en cours pour la constitution d'un gouvernement d'union nationale entre le Fatah et le Hamas. "Il est vrai que dans le passé il y a eu des ratés dans le dialogue, mais en tant que Palestiniens, nous n'avons pas d'autre choix ", a-t-il expliqué, assurant que "le dialogue a des chances de réussir".
Selon lui, les tensions entre les deux principaux partis palestiniens sont dues aux interventions américaines et israéliennes dans la vie politique palestinienne :"cette intervention extérieure dans les affaires intérieures palestiniennes verse de l'huile sur le feu et pousse les divergences politiques à alimenter le conflit et la lutte intestine".
Mais le dirigeant du Hamas a rappelé son opposition à l'organisation d'élections anticipées, estimant que cette décision de Mahmoud Abbas était "illégale et illégitime". "Je crois qu'Abou Mazen [Mahmoud Abbas] le sait. S'il persiste dans cette voie, cela veut dire qu'il veut faire exploser la situation palestinienne", a-t-il averti.
http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3218,36-854068@51-803567,0.html
LEMONDE.FR avec Reuters | 10.01.07 | 19h34 • Mis à jour le 10.01.07 | 21h10
Un des principaux dirigeants du mouvement de la résistance islamique, Khaled Meschaal, qui vit en exil à Damas, a, pour la première fois, évoqué l'existence de l'Etat d'Israël. Dans une interview à l'agence Reuters, ce membre du bureau politique du Hamas a estimé qu'"il va rester un Etat qui s'appelle Israël, c'est un fait". "Le problème, ce n'est pas l'existence d'une entité qui s'appelle Israël. Le problème, c'est que l'Etat palestinien n'existe pas."
Depuis l'arrivée du Hamas au pouvoir, les Etats-Unis et l'Union européenne ont imposé des sanctions financières au gouvernement palestinien en raison de son refus de reconnaître Israël. Cet embargo a entraîné une grave crise économique dans les territoires palestiniens, à laquelle est venue s'ajouter une grave crise politique entre les deux principaux partis palestiniens, le Hamas et le Fatah.
Khaled Meschaal, qui incarne pourtant une des franges les plus dures du Hamas, a indiqué que son parti continuerait de refuser les conditions occidentales et refuserait de reconnaître officiellement Israël tant qu'un Etat palestinien n'aura pas vu le jour. Mais il a précisé que la charte du mouvement, qui appelle à la destruction de l'Etat juif, pourrait être modifiée ultérieurement. "Dans un avenir lointain, les conditions auront changé et les positions pourront alors être reconsidérées", a-t-il ajouté.
DISCUSSIONS HAMAS-FATAH
Le dirigeant palestinien a pris parti pour la création d'un Etat palestinien – qui inclurait Gaza, la Cisjordanie et Jérusalem-Est – et rappelé son attachement au droit au retour des réfugiés palestiniens. "En tant que Palestinien, je porte aujourd'hui la revendication palestinienne et arabe d'un Etat palestinien dans les frontières de 1967", a-t-il souligné.
Khaled Meschaal a également affirmé que des discussions étaient en cours pour la constitution d'un gouvernement d'union nationale entre le Fatah et le Hamas. "Il est vrai que dans le passé il y a eu des ratés dans le dialogue, mais en tant que Palestiniens, nous n'avons pas d'autre choix ", a-t-il expliqué, assurant que "le dialogue a des chances de réussir".
Selon lui, les tensions entre les deux principaux partis palestiniens sont dues aux interventions américaines et israéliennes dans la vie politique palestinienne :"cette intervention extérieure dans les affaires intérieures palestiniennes verse de l'huile sur le feu et pousse les divergences politiques à alimenter le conflit et la lutte intestine".
Mais le dirigeant du Hamas a rappelé son opposition à l'organisation d'élections anticipées, estimant que cette décision de Mahmoud Abbas était "illégale et illégitime". "Je crois qu'Abou Mazen [Mahmoud Abbas] le sait. S'il persiste dans cette voie, cela veut dire qu'il veut faire exploser la situation palestinienne", a-t-il averti.
http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3218,36-854068@51-803567,0.html