samedi 6 janvier 2007, mis à jour à 23:08
Nouri al Maliki déterminé à agir contre les milices en Irak Reuters
Le Premier ministre irakien, Nouri al Maliki, a annoncé samedi que ses forces, appuyées par les Américains, étaient prêtes à lancer une vaste opération contre les milices à Bagdad, au moment où, à Washington, George Bush se prépare à dévoiler sa nouvelle stratégie pour l'Irak.
Dans un discours prononcé à l'occasion du jour de l'Armée, le dirigeant chiite a adopté un ton combatif et annoncé qu'un plan avait été mis sur pied dans le but de neutraliser les groupes armés illégaux "quelles que soient leurs affiliations confessionnelles ou politiques".
Le Premier ministre laisse ainsi entendre qu'il a la volonté de s'attaquer aux milices chiites, ce que lui demandent instamment Washington et les sunnites depuis de nombreux mois.
"Nous sévirons avec force contre toutes les personnes qui n'obéissent pas aux ordres et qui accomplissent leur travail en fonction de leurs affiliations politiques ou sectaires", a déclaré Maliki, soulevant le problème des divisions confessionnelles au sein des 300.000 membres de la nouvelle armée et de la nouvelle police irakiennes.
Cette annonce intervient alors que George Bush procède à un important remaniement diplomatique et militaire et se prépare à annoncer la semaine prochaine sa nouvelle stratégie pour l'Irak, qui pourrait passer par un accroissement temporaire des effectifs.
Selon une chaîne de télévision américaine, Robert Gates, secrétaire à la Défense, aurait recommandé l'envoi de 10.000 hommes supplémentaires et envisagerait un doublement de ces renforts d'ici au printemps. Le Pentagone et la Maison blanche se sont refusés à tout commentaire.
Le député Ali al Adib, membre du parti Daoua dont Maliki est issu, a déclaré que l'opération promise par le Premier ministre serait lancée prochainement, précisant toutefois qu'aucune date n'avait encore été fixée.
Maliki n'a, selon lui, pas encore pris position sur la proposition de George Bush d'envoyer des renforts en Irak, dont il lui a fait part jeudi à l'occasion d'un entretien téléphonique.
"SÉCURISER BAGDAD"
L'ambassadeur des Etats-Unis en Irak, Zalmay Khalilzad, et le général George Casey, commandant des troupes au sol, se disent prêts dans un communiqué conjoint à aider le chef du gouvernement à "sécuriser Bagdad", bien qu'ils soient tous deux sur le point d'être remplacés.
Les démocrates, désormais majoritaires au Congrès, sont hostiles à un renforcement de la présence militaire américaine, tout comme la majeure partie de l'opinion, qui réclame le retour rapide d'un contingent dont les pertes ont dépassé le cap des 3.000 morts.
Adib a suggéré que les troupes déjà présentes en Irak soient simplement repositionnées dans la capitale, comme ce fut le cas l'été dernier, lorsqu'elles elles ont mené aux côtés des forces irakiennes une vaste opération qui a brièvement réduit les violences.
La capitale irakienne concentre une grande partie des violences interconfessionnelles et aux yeux de nombreux analystes, il est essentiel d'y ramener la stabilité pour éviter que l'ensemble du pays ne sombre dans la guerre civile.
Samedi, des heurts ont éclaté dans le centre de la ville entre des hommes armés et des policiers qui venaient de découvrir 27 cadavres près de la "rue de Haïfa", un quartier sunnite. La télévision publique a par la suite fait savoir que 30 "insurgés" avaient été tués dans le secteur. On ignore si les deux incidents sont liés.
En ce dernier jour de la fête musulmane de l'Aïd el Adha, le général Ali Yasser, commandant de la police de Bagdad, a par ailleurs été la cible d'un attentat dans le quartier commerçant de Karada. Il en est sorti indemne mais un passant a été tué.
Quarante-quatre corps ont en outre été découverts au cours des dernières 24 heures à Bagdad et aux alentours.
Adnan Doulaïmi, chef de file de la Conférence générale du peuple irakien, un influent groupe sunnite, a accusé le gouvernement de mener un "double-jeu" en ne neutralisant pas les milices chiites accusées de mener des attaques meurtrières contre leur communauté.
L'armée américaine avait exhorté la semaine dernière le Premier ministre irakien à faire un geste en direction des sunnites après les tensions suscitées par l'exécution hâtive de Saddam Hussein, le 30 décembre, et les conditions dans lesquelles elle s'est déroulée.
Réagissant aux critiques, notamment celle du président égyptien Hosni Moubarak qui l'a qualifiée de "barbare et révoltante", Maliki a affirmé samedi qu'il s'agissait d'une "affaire intérieure". Il a averti les capitales qui ont critiqué la pendaison de l'ancien président que Bagdad pourrait réévaluer ses relations avec elles.
http://www.lexpress.fr/info/infojour/reuters.asp?id=34784&2309
Nouri al Maliki déterminé à agir contre les milices en Irak Reuters
Le Premier ministre irakien, Nouri al Maliki, a annoncé samedi que ses forces, appuyées par les Américains, étaient prêtes à lancer une vaste opération contre les milices à Bagdad, au moment où, à Washington, George Bush se prépare à dévoiler sa nouvelle stratégie pour l'Irak.
Dans un discours prononcé à l'occasion du jour de l'Armée, le dirigeant chiite a adopté un ton combatif et annoncé qu'un plan avait été mis sur pied dans le but de neutraliser les groupes armés illégaux "quelles que soient leurs affiliations confessionnelles ou politiques".
Le Premier ministre laisse ainsi entendre qu'il a la volonté de s'attaquer aux milices chiites, ce que lui demandent instamment Washington et les sunnites depuis de nombreux mois.
"Nous sévirons avec force contre toutes les personnes qui n'obéissent pas aux ordres et qui accomplissent leur travail en fonction de leurs affiliations politiques ou sectaires", a déclaré Maliki, soulevant le problème des divisions confessionnelles au sein des 300.000 membres de la nouvelle armée et de la nouvelle police irakiennes.
Cette annonce intervient alors que George Bush procède à un important remaniement diplomatique et militaire et se prépare à annoncer la semaine prochaine sa nouvelle stratégie pour l'Irak, qui pourrait passer par un accroissement temporaire des effectifs.
Selon une chaîne de télévision américaine, Robert Gates, secrétaire à la Défense, aurait recommandé l'envoi de 10.000 hommes supplémentaires et envisagerait un doublement de ces renforts d'ici au printemps. Le Pentagone et la Maison blanche se sont refusés à tout commentaire.
Le député Ali al Adib, membre du parti Daoua dont Maliki est issu, a déclaré que l'opération promise par le Premier ministre serait lancée prochainement, précisant toutefois qu'aucune date n'avait encore été fixée.
Maliki n'a, selon lui, pas encore pris position sur la proposition de George Bush d'envoyer des renforts en Irak, dont il lui a fait part jeudi à l'occasion d'un entretien téléphonique.
"SÉCURISER BAGDAD"
L'ambassadeur des Etats-Unis en Irak, Zalmay Khalilzad, et le général George Casey, commandant des troupes au sol, se disent prêts dans un communiqué conjoint à aider le chef du gouvernement à "sécuriser Bagdad", bien qu'ils soient tous deux sur le point d'être remplacés.
Les démocrates, désormais majoritaires au Congrès, sont hostiles à un renforcement de la présence militaire américaine, tout comme la majeure partie de l'opinion, qui réclame le retour rapide d'un contingent dont les pertes ont dépassé le cap des 3.000 morts.
Adib a suggéré que les troupes déjà présentes en Irak soient simplement repositionnées dans la capitale, comme ce fut le cas l'été dernier, lorsqu'elles elles ont mené aux côtés des forces irakiennes une vaste opération qui a brièvement réduit les violences.
La capitale irakienne concentre une grande partie des violences interconfessionnelles et aux yeux de nombreux analystes, il est essentiel d'y ramener la stabilité pour éviter que l'ensemble du pays ne sombre dans la guerre civile.
Samedi, des heurts ont éclaté dans le centre de la ville entre des hommes armés et des policiers qui venaient de découvrir 27 cadavres près de la "rue de Haïfa", un quartier sunnite. La télévision publique a par la suite fait savoir que 30 "insurgés" avaient été tués dans le secteur. On ignore si les deux incidents sont liés.
En ce dernier jour de la fête musulmane de l'Aïd el Adha, le général Ali Yasser, commandant de la police de Bagdad, a par ailleurs été la cible d'un attentat dans le quartier commerçant de Karada. Il en est sorti indemne mais un passant a été tué.
Quarante-quatre corps ont en outre été découverts au cours des dernières 24 heures à Bagdad et aux alentours.
Adnan Doulaïmi, chef de file de la Conférence générale du peuple irakien, un influent groupe sunnite, a accusé le gouvernement de mener un "double-jeu" en ne neutralisant pas les milices chiites accusées de mener des attaques meurtrières contre leur communauté.
L'armée américaine avait exhorté la semaine dernière le Premier ministre irakien à faire un geste en direction des sunnites après les tensions suscitées par l'exécution hâtive de Saddam Hussein, le 30 décembre, et les conditions dans lesquelles elle s'est déroulée.
Réagissant aux critiques, notamment celle du président égyptien Hosni Moubarak qui l'a qualifiée de "barbare et révoltante", Maliki a affirmé samedi qu'il s'agissait d'une "affaire intérieure". Il a averti les capitales qui ont critiqué la pendaison de l'ancien président que Bagdad pourrait réévaluer ses relations avec elles.
http://www.lexpress.fr/info/infojour/reuters.asp?id=34784&2309
