Les travailleurs immigrés au coeur de la campagne électorale en Autriche
Résumé:
Les sociaux-démocrates, ainsi que certains éléments de son propre parti, s'opposent à la proposition du chancelier Wolfgang Schüssel d'ouvrir le marché du travail autrichien aux infirmières en provenance des pays voisins d'Europe de l'Est.
Contexte:
L'Autriche est le seul pays, avec l'Allemagne, à avoir décidé de maintenir en vigueur des restrictions à la mobilité des travailleurs aussi longtemps que possible, soit jusqu'en 2011. Selon les estimations, environ 40 000 travailleurs sociaux et infirmières en provenance d'Europe centrale et orientale travaillent en Autriche, la plupart du temps de façon illégale. Dans le pays, on les appelle les "anges de l'Est" car ils sont prêts à travailler beaucoup plus d'heures et pour des salaires bien plus bas que leurs collègues autrichiens. En règle générale, les infirmières ne sont pas employées dans le secteur officiel de la santé, mais en tant qu'infirmières à domicile pour les personnes âgées.
Le salaire moyen dans le secteur de la santé en Slovaquie, pays voisin de l'Autriche, est autour de 360 euros, les infirmières étant payées beaucoup moins. En Autriche, elles gagnent jusqu'à six fois plus, même en travaillant au noir.
A l'été 2006, il s'est avéré que certains hommes politiques autrichiens, ou leurs familles, employaient des infirmières slovaques ou tchèques. Parmi ces personnes figuraient Wolfgang Schüssel, le président autrichien Heinz Fischer, le porte-parole des sociaux-démocrates pour les affaires européennes, Caspar Einem, et Helmut Kukacka (ÖVP), secrétaire d'Etat au ministère des transports.
Enjeux:
La mobilité des travailleurs est devenue un sujet controversé de la campagne pour les élections législatives autrichiennes, qui doivent avoir lieu le 1er octobre 2006. Le débat vient de la proposition du ministre à l'économie, Martin Bartenstein, avec le soutien du chancelier Schüssel, d'ouvrir le marché du travail aux infirmières en provenance des huits pays d'Europe centrale et orientale qui font l'objet de restrictions temporaires (tous sauf Chypre et Malte). Les deux politiciens sont du Parti du peuple autrichien (ÖVP).
Les Verts se sont déclarés prêts à soutenir l'initiative de MM. Schüssel et Bartenstein, soutenant qu'il était absurde de parler d'une invasion du marché du travail alors que les travailleurs sont déjà là.
Cependant, le parti socio-démocrate du SPÖ s'y oppose, ainsi que les deux petits partis de droite issus de la fragmentation du parti FPÖ de Jörg Haider. Alors que les motivations des extrêmistes de droite sont de nature purement xénophobes, les sociaux-démocrates font pour leur part référence à la règle selon laquelle toute personne travaillant officiellement en Autriche pendant un an obtient un accès total au marché du travail - ce qui rendrait toutes ces restrictions obsolètes.
Les sociaux-démocrates soutiennent également qu'avec cette législation, le prix des infirmières slovaques et tchèques augmenterait tellement sur le marché que la plupart des familles autrichiennes ne pourraient pas les payer et elles finiraient donc par être remplacées par des infirmières ukrainiennes ((allant jusqu'à dire que la législation ne résoudrerait pas du tout à moyen terme les problèmes des travailleurs immigrés en provenance de l'Est).
http://www.euractiv.com/fr/mobilite/travailleurs-immigres-coeur-campagne-electorale-autriche/article-158124
Résumé:
Les sociaux-démocrates, ainsi que certains éléments de son propre parti, s'opposent à la proposition du chancelier Wolfgang Schüssel d'ouvrir le marché du travail autrichien aux infirmières en provenance des pays voisins d'Europe de l'Est.
Contexte:
L'Autriche est le seul pays, avec l'Allemagne, à avoir décidé de maintenir en vigueur des restrictions à la mobilité des travailleurs aussi longtemps que possible, soit jusqu'en 2011. Selon les estimations, environ 40 000 travailleurs sociaux et infirmières en provenance d'Europe centrale et orientale travaillent en Autriche, la plupart du temps de façon illégale. Dans le pays, on les appelle les "anges de l'Est" car ils sont prêts à travailler beaucoup plus d'heures et pour des salaires bien plus bas que leurs collègues autrichiens. En règle générale, les infirmières ne sont pas employées dans le secteur officiel de la santé, mais en tant qu'infirmières à domicile pour les personnes âgées.
Le salaire moyen dans le secteur de la santé en Slovaquie, pays voisin de l'Autriche, est autour de 360 euros, les infirmières étant payées beaucoup moins. En Autriche, elles gagnent jusqu'à six fois plus, même en travaillant au noir.
A l'été 2006, il s'est avéré que certains hommes politiques autrichiens, ou leurs familles, employaient des infirmières slovaques ou tchèques. Parmi ces personnes figuraient Wolfgang Schüssel, le président autrichien Heinz Fischer, le porte-parole des sociaux-démocrates pour les affaires européennes, Caspar Einem, et Helmut Kukacka (ÖVP), secrétaire d'Etat au ministère des transports.
Enjeux:
La mobilité des travailleurs est devenue un sujet controversé de la campagne pour les élections législatives autrichiennes, qui doivent avoir lieu le 1er octobre 2006. Le débat vient de la proposition du ministre à l'économie, Martin Bartenstein, avec le soutien du chancelier Schüssel, d'ouvrir le marché du travail aux infirmières en provenance des huits pays d'Europe centrale et orientale qui font l'objet de restrictions temporaires (tous sauf Chypre et Malte). Les deux politiciens sont du Parti du peuple autrichien (ÖVP).
Les Verts se sont déclarés prêts à soutenir l'initiative de MM. Schüssel et Bartenstein, soutenant qu'il était absurde de parler d'une invasion du marché du travail alors que les travailleurs sont déjà là.
Cependant, le parti socio-démocrate du SPÖ s'y oppose, ainsi que les deux petits partis de droite issus de la fragmentation du parti FPÖ de Jörg Haider. Alors que les motivations des extrêmistes de droite sont de nature purement xénophobes, les sociaux-démocrates font pour leur part référence à la règle selon laquelle toute personne travaillant officiellement en Autriche pendant un an obtient un accès total au marché du travail - ce qui rendrait toutes ces restrictions obsolètes.
Les sociaux-démocrates soutiennent également qu'avec cette législation, le prix des infirmières slovaques et tchèques augmenterait tellement sur le marché que la plupart des familles autrichiennes ne pourraient pas les payer et elles finiraient donc par être remplacées par des infirmières ukrainiennes ((allant jusqu'à dire que la législation ne résoudrerait pas du tout à moyen terme les problèmes des travailleurs immigrés en provenance de l'Est).
http://www.euractiv.com/fr/mobilite/travailleurs-immigres-coeur-campagne-electorale-autriche/article-158124