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    Vagues d'antisémitisme.

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    edmond


    Nombre de messages : 38
    Date d'inscription : 24/01/2009

    Vagues d'antisémitisme. Empty Vagues d'antisémitisme.

    Message  edmond Sam 2 Mai - 9:09

    Les canulars vagues de l’antisémitisme

    Les persécutions auxquelles a eu à faire face la communauté juive sont parfois bien réelles, mais aussi parfois plus douteuses. Il s’avère en effet que les canulars médiatiques sont assez fréquents sur ce sujet. Une étude publiée aux Etats-Unis et traduite en français en 2003 par la revue Tabou recense plusieurs dizaines d’actes prétendument antisémites, aux États-Unis et à l’étranger, qui se sont avérés finalement avoir été commis par des juifs “à l’esprit dérangé”. Cette étude recense également des dizaines d’accusations d’antisémitisme contre des individus que l’on tente de discréditer. L’affaire, qui fait toujours grand bruit au départ, est ensuite étouffée avec soin, après la découverte de la supercherie. Voici quelques-uns de ces canulars :

    En août 1979, un dentiste juif de l’État de New York, le docteur Sheldon Jacobson, découvrit une grande croix gammée enflammée sur la pelouse de sa maison. Quelques jours plus tard, la police tenait son coupable : Douglas Kahn, un adolescent juif en colère, parce que le chien de Jacobson avait fait ses besoins dans son jardin. (New York daily News du 29 août 1979).

    En août 1983 eut lieu une série d’incendies criminels qui terrorisèrent la communauté juive de West Hartford, dans le Connecticut. Les incendies touchèrent deux synagogues et le domicile d’un rabbin local. L’ensemble des médiats démarrèrent au quart de tour pour dénoncer l’antisémitisme. La télévision diffusa les images d’une vieille dame en sanglots qui se remémorait les horreurs de la shoah : ” Je n’aurais jamais cru que cela recommencerait “, déclara-t-elle, épouvantée. La police mit sur l’enquête trente-trois inspecteurs, et le maire promit une importante récompense. Très vite, pourtant, les soupçons se portèrent sur un étudiant juif de 17 ans, Barry Dov Schuss, qui avoua les quatre incendies volontaire. Jack Schuss, le père de l’adolescent, déclara que Barry avait quelques problème d’ordre psychiatrique et qu’il avait déjà été suivi. A son procès, en janvier 1984, Schuss déclara qu’il avait “avait agit pour entretenir la conscience du danger de l’antisémitisme.” Là où n’importe quel goy aurait pris quinze ans de prison ferme, Barry Dov Schuss ne fut condamné qu’à une peine avec sursis assortie de cinq ans de mise à l’épreuve. (Chicago Tribune du 1er septembre 1983, Hartford Courant du 15 et du 17 décembre 1983 et du 24 janvier 1984).

    En mars 1984, les habitants de Co-Op City, un complexe de logement du Bronx, à New York, trouvèrent des croix gammées et des graffitis antisémites barbouillés sur 51 portes et murs d’appartements. Ce fut “l’émoi dans la communauté”. L’incident fut là encore très médiatisé, jusqu’à ce que l’on mette la main sur deux adolescents juifs de 14 et 15 ans. Le silence se fit brusquement sur cette pénible affaire. (Jewish Sentinel du 31 mars 1984).

    Le 24 novembre 1985, un communiqué de l’Associated Press de New York révélait que des vandales avaient brisé les vitrines de huit magasins tenus par des juifs à Brooklyn. Horreur ! Les journalistes de tout le pays hurlèrent leur indignation, rappelant l’épisode de la Nuit de Cristal en 1938. Le maire, Edward Koch offrait 10.000 dollars de récompense à qui donnerait des informations à la police pour retrouver les coupables. Les appels à la vigilance antifascistes se multiplièrent. Le 9 décembre, on put néanmoins lire dans la presse : “Un juif de 38 ans souffrant de troubles psychologiques a été arrêté…” Gary Dworkin ne s’en prenait en fait qu’aux israéliens et aux juifs hassidiques. (New York daily News du 10 décembre 1985).

    En décembre 1985, le gardien de la synagogue de Milwaukee fut aspergé d’une substance caustique. La victime, Buzz Cody, un ancien catholique converti au judaïsme, indiqua que les hommes avaient la peau sombre et parlaient avec un accent arabe. Au mois de juillet, déjà, neuf croix gammées rouges avaient été peintes sur le centre communautaire ainsi que dans l’appartement de Cody qui avait été cambriolé. Des graffitis antisémites et des coups de téléphones anonymes d’une mystérieuse “Palestinian Defense League” lui rendaient la vie impossible. L’enquête ne tarda pas à aboutir, et en mai 1986, Cody fut inculpé. Il se suicida quelques heures plus tard. (Milwaukee Journal du 20 décembre 1985 et du 17 mai 1986).

    Le 15 juillet 1987, une femme juive de Rockville dans le Maryland, fut réveillée dans la nuit par l’incendie d’une croix gammée enflammée dans son jardin. Le coupable était en fait un juif de 19 ans, Gary Stein (Washington jewish week du 6 août 1987).

    En janvier 1988, Laurie A. Recht, secrétaire juridique de 35 ans, prétendit recevoir des menaces de mort du fait de son engagement antiraciste. Immédiatement, les médiats firent d’elle une héroïne et soulignèrent son courage et sa détermination. En mai, le collège de New Rochelle lui décerna le titre honorifique de docteur ès lettres, en reconnaissance des épreuves subies. Au mois de novembre, elle prétendit avoir à nouveau reçu des menaces de mort : “L’amoureuse des nègres, la juive. Nous ne t’avons pas oubliée. C’est avec ton cadavre que nous révélerons notre cause au monde. Une balle t’attend.” Le FBI installa alors une caméra à l’extérieur de son appartement et brancha un système d’écoutes téléphonique pour mettre le main sur les coupables. Il s’avéra alors que Laurie Recht n’avait reçu aucune menace par téléphone. En revanche, la caméra la filma en train d’écrire elle-même l’inscription raciste sur le mur contigu à son appartement. Au tribunal, la jeune femme a admis les faits. Elle encourait cinq ans d’emprisonnement et une amende de 250 000 dollars, mais elle ne fut condamnée qu’à une peine avec sursis, assortie de cinq années de mise à l’épreuve. (New York Daily News du 28 novembre 1988 ; Agence télégraphique juive du 1er décembre 1988).

    Le journal Newsweek du 8 mai 1989 rapportait qu’un riche personnage, Morton Downey, avait été agressé par des skinheads dans les toilettes pour hommes de l’aéroport de San Francisco. Ceux-ci l’auraient immobilisé dans des toilettes, lui aurait tracé une croix gammée sur le visage, découpé un lambeau de cuir chevelu puis l’auraient salué d’un “Sieg heil !”. Il s’avéra par la suite que les inspecteurs de police de l’aéroport ne constatèrent que quelques coupures au visage, et non pas la croix gammée tout entière qu’il avait exhibée devant la presse. D’ailleurs, personne n’avait rien vu de l’agression. Plus tard, Downey reconnut que l’incident “était un coup de pub préparé à l’avance.”

    Le 25 mars 1990, à Yorba Linda, en Californie, plusieurs centaines de personnes découvrirent un tract prétendument diffusé par “l’Amicale méthodiste“, les exhortant à “tuer les juifs”. Un journal local rapportait : “Sur une face est représenté Jésus ; on cite un extrait de l’Evangile selon Saint Luc et on lit cette phrase : “Tuez tous les juifs.” L’autre côté énumère les raisons de ne pas faire confiance aux juifs.” Le révérend Kenneth Criswell, pasteur de l’Eglise unitaire méthodiste locale, adressa immédiatement une lettre à sa communauté pour assurer que ces tracts avaient été “faussement et frauduleusement” attribués à l’Eglise méthodiste.

    Fin 1991, Nathan Kobrin, un juif de Concord en Californie, avait subi les préjudices de deux incendies volontaires, et prétendit être victime de lettres anonymes et de menaces de mort au téléphone. Des journaux californiens saluèrent son courage dans la lutte contre l’antisémitisme et il reçut de nombreux soutiens. Un enquêteur qui surveillait l’appartement découvrit la supercherie. Le 31 janvier 1992, Nathan Kobrin, 36 ans, avouait finalement devant la Cour de Contra Santa qu’il était bien à l’origine de deux incendies volontaires et de six faux en écritures. Il fut aussi inculpé pour faux témoignages et condamné à un an d’emprisonnement. (Oakland Tribune du 12 septembre 1991, Northern californian Jewish Bulletin du 20 septembre 1991 et 17 juillet 1992).

    En avril 1993, un couple de jeunes juifs, Jerome et Jamie Brown Roedel, porta plainte après le cambriolage de leur maison de Cooper City, en Floride. L’affaire fut très médiatisée du fait que les murs avaient été couverts de graffitis antisémites. Ce fut une fois encore l’indignation et “l’émoi dans la communauté”. Huit mois d’enquête furent nécessaires pour aboutir à cette conclusion : fraude aux assurances. En effet, quelques mois auparavant, Jamie Roedel avait fait l’acquisition d’objets d’art coûteux. Elle s’entendit avec diverses personnes pour organiser un faux cambriolages et réclama 47 000 dollars à sa compagnie d’assurance. Elle empocha finalement 30 000 dollars, quitta son mari et commença une vie de luxe avec son amant. En décembre 1993, elle fut inculpée de fraude. (Chicago Tribune du 2 janvier 1994).

    En 1994, des tracts ouvertement racistes et antisémites furent diffusés à New York. On apprit un peu plus tard que le coupable n’était autre qu’un membre de la commission nationale de l’Anti Deafamation League, la principale ligue ” antiraciste ” américaine (New York Times du 27 février 1994). Après son arrestation, Donald Mintz expliqua qu’il avait voulu susciter un mouvement de sympathie autour de sa candidature et recueillir des fonds. Il perdit l’élection à la suite de ce scandale.

    Laird Wilcox, Crying wolfes, hate crime hoaxes in America, Editorial researche service, Kansas, 1994, in Tabou, volume 4 ; Éditions Akribeia, 2003, pp. 64-120.

    Cette étude, qui s’arrête en 1994, ne permet pas de connaître les affaires qui ont eu lieu par la suite. Mais chacun aura pu se faire une idée de la fréquence de ces drames qui défraient régulièrement l’actualité, aux États-Unis mais aussi à l’étranger.

    Rappelons encore qu’en 2004 eut lieu aussi aux USA un autre acte de barbarie : des croix gammées avaient été peintes sur une vingtaine de boutiques appartenant à des juifs dans les quartiers new-yorkais de Brooklyn et du Queens, ainsi que sur des synagogues. L’indignation était générale. Une prime de 5000 dollars était offerte par un rabbin pour tout renseignement. Le 18 octobre 2004, la police arrêta enfin le coupable. Il s’agissait d’Olga Abramovich, 49 ans, qui expliqua qu’elle voulait ainsi se venger de son mari de 78 ans, Jack Greenberg, qui venait de divorcer pour se remarier avec une femme plus jeune qu’elle. La presse et les organisations juives étouffèrent alors toute l’affaire. Par chance, une fois devant son téléviseur, le public oublie vite.

    En France, l’actualité récente présente aussi fréquemment des canulars qui donnent lieu à des “boursouflures médiatiques”. La profanation du cimetière de Carpentras en est le meilleur exemple, mais bien d’autres affaires ont eu lieu plus récemment.

    En mars 1990, Louisa Zemour, militante de SOS-Racisme à Grenoble était blessée par un “nervi du Front national” qui avait dissimulé son visage derrière un foulard “bleu-blanc-rouge”. Il s’avéra par la suite qu’en réalité, elle s’était blessé en tentant de rentrer par la fenêtre de sa maison par ce que son mari refusait de lui ouvrir la porte à la suite d’une scène de ménage. (Rivarol du 15 juin 1990).

    En 1992, durant la nuit de la Saint-Sylvestre, un cocktail Molotov provoquait un incendie dans la synagogue de Villepinte, en Seine-Saint-Denis. L’attentat fut revendiqué par un mystérieux groupuscule baptisé “France”. Ce fut “l’émoi dans la communauté”. Le 10 janvier 1993, plusieurs ministres participaient à la manifestation organisée par le grand rabbin Joseph Sitruk pour protester contre cet acte barbare, mais il s’avéra par la suite que l’auteur était en fait un certain Michel Zoubiri, juif algérien, qui voulait imputer l’attentat à Patrick E. un rival amoureux, membre du Front national (Rivarol du 15 janvier 1993).

    En octobre 2000, la deuxième Intifada palestinienne provoquait une flambée de violence chez les jeunes immigrés musulmans. Le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) recensait alors 350 attentats antisémites de septembre 2000 à septembre 2001. L’Union des étudiants juifs de France rappelait aussi que 322 actes antisémites avaient été commis en France entre le 1er janvier et le 1er octobre 2004, (mais on ne sait si les graffitis sur les tables d’écolier et les boîtes aux lettres étaient comptabilisés). C’était l’émoi dans la communauté.


    Part one.
    avatar
    edmond


    Nombre de messages : 38
    Date d'inscription : 24/01/2009

    Vagues d'antisémitisme. Empty Re: Vagues d'antisémitisme.

    Message  edmond Sam 2 Mai - 9:10

    Les canulars vagues de l'antisémitisme.

    Part two.

    Pourtant, s’il faut déplorer les manifestations d’antisémitisme, il faut aussi noter que certains faits d’actualité ont pu bénéficier d’une couverture médiatique disproportionnée et probablement trop hâtive. Ainsi, en janvier 2003, l’agression au couteau contre le rabbin Gabriel Farhi avait été démesurément médiatisée et politisée, avant d’être enterrée : il n’y avait eu en fait aucune agression. Le rapport d’expertise médicale évoquait une “plaie hésitante”, n’ayant pas provoqué de lésion abdominale. Par ailleurs, la lacération des vêtements sur une largeur de dix centimètres était “incompatible avec le scénario d’une agression”. Faute de témoins, tout reposait sur les déclarations de la victime, qui avait signalé un “homme casqué”, qui aurait crié “Allah Akbar” avec “un accent français”. En réalité, le rabbin Farhi s’était poignardé lui-même.

    L’incendie d’un centre social juif à Paris, le 22 août 2004 avait aussi fait grand bruit dans tous les médiats. Les coupables avaient laissé des inscriptions antisémites, des slogans islamistes et des croix gammées à l’envers, agrémentés de fautes d’orthographes grossières. Le maire de Paris et le premier ministre s’étaient succédés sur les lieux de l’incendie pour dire leur indignation. L’attentat avait déterminé le maire à débloquer 300 000 euros supplémentaires pour la sécurisation des lieux fréquentés par la communauté juive à Paris, mais l’enquête avait finalement abouti à un homme âgé de 52 ans, issu de la communauté juive. Il y travaillait au titre de bénévole et bénéficiait des repas qui y étaient servis pour les plus démunis. “Fragile psychologiquement”, il n’avait pas supporté la perte annoncée de son appartement que lui louait le centre.

    Le 7 mai 2004, un jugement de la 17ème chambre du tribunal correctionnel de Paris condamnait un certain Alex Moïse à une amende de 750 euros. L’intéressé avait en effet porté plainte pour des menaces et injures antisémites envoyées à son domicile, mais l’enquête avait cependant démontré qu’il se les était envoyées lui-même. Alex Moïse, secrétaire général de la Fédération sioniste de France (membre à part entière du Crif) et ancien porte-parole du Likoud de France, était aussi à l’origine de l’interdiction de nombre des spectacles du comique noir antisioniste Dieudonné. L’homme avait également été président dans les années 90 du Comité de coordination du Sentier, la milice d’autodéfense locale. Naturellement, aucun médiat français n’avait répercuté sa condamnation.

    Dans un livre paru en 2005, Pierre Birenbaum constatait lui aussi que la situation était alarmante : “Les plus hautes autorités de l’État en conviennent, écrit-il : l’antisémitisme se répand dangereusement dans la société française contemporaine.” Pourtant, il rappellait que le gouvernement français était ferme sur ce point : “En décembre 2001, à l’occasion du dîner annuel du CRIF (Conseil représentatif des institutions juives de France), Lionel Jospin, alors Premier ministre, estime, devant le gouvernement presque tout entier assemblé, que “pas plus que nous ne tolérerons des actes de racisme, nous ne tolérerons des actes d’antisémitisme.” Et il souligne “la détermination des pouvoirs publics à lutter contre toute forme d’antisémitisme.”" (Pierre Birenbaum, Prier pour l’Etat, les Juifs, l’alliance royale et la démocratie, Calmann-Lévy, 2005, p. 137).

    Que le gouvernement “presque tout entier” soit réunis chaque année dans les locaux du CRIF, voilà qui devrait pourtant rassurer les responsables de la communauté juive. Mais l’inquiétude et l’angoisse n’en demeurent pas moins. Elles sont d’ailleurs consubstantielles au judaïsme, puisque l’on retrouve le même type de témoignages à toutes les époques. Il est d’ailleurs frappant de constater que les synagogues sont les seuls lieux “de culte” où l’on se barricade derrière des grillages, des barrières métalliques, des vitres et des portes blindées. N’importe quel observateur étranger, n’importe quel “Candide” peut ici légitimement se dire : “Tiens, nous avons ici affaire à des gens qui semblent ne pas être très appréciés.” Peut-être ont-ils des choses à se reprocher ?

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