La charia pourrait jouer un rôle dans le système judiciaire en Grande-Bretagne
LEMONDE.FR avec AFP | 04.07.08 | 10h08 • Mis à jour le 04.07.08 | 11h04
Le chef de la magistrature d'Angleterre et du Pays de Galles, Lord Nicholas Addison Phillips of Worth Matravers, a estimé, jeudi 3 juillet, que la charia, la loi islamique, pouvait jouer un rôle au sein du système judiciaire britannique. "Il n'y a pas de raisons pour lesquelles les principes de la charia, ou de tout autre code religieux, ne pourraient pas être le fondement d'une médiation ou d'autres formes alternatives de résolution des conflits", a déclaré le Lord Chief Justice dans un discours prononcé au centre islamique de l'est londonien. Mais en cas d'"échec à se conformer aux termes agréés" par une médiation ayant tenu compte de la charia, "les sanctions seront issues des lois d'Angleterre et du Pays de Galles", a-t-il souligné.
PAS DE CHÂTIMENTS CORPORELS
Environ une dizaine de tribunaux islamiques fonctionnent en Grande-Bretagne, essentiellement pour arbitrer des conflits familiaux, mais ils n'ont pas de reconnaissance légale. M. Phillips a affirmé qu'il n'était "pas question" de condamnation à des châtiments corporels comme le fouet ou la lapidation."Jusqu'ici, selon la loi, ceux qui vivent dans ce pays sont gouvernés par la loi d'Angleterre et du Pays de Galles et soumis à la juridiction" de leurs tribunaux, a-t-il rappelé.
Le Lord Chief Justice a défendu les propos de Rowan Williams, l'archevêque de Canterbury qui affirmait récemment que l'adoption en Grande-Bretagne de certains aspects de la loi islamique était inévitable, en estimant que ses déclarations n'étaient "pas vraiment radicales" et en relevant que le système actuel "était loin de correspondre aux suggestions de l'archevêque". "Il est possible dans ce pays pour ceux qui concluent un accord contractuel d'accepter que cet accord puisse être gouverné par une loi autre que la loi anglaise", a déclaré M. Phillips.
Un porte-parole du premier ministre, Gordon Brown, a réagi à ces déclarations en affirmant que "la loi britannique devait être basée sur les valeurs britanniques et déterminée par le Parlement britannique". Lors de son dernier budget en tant que chancelier de l'Echiquier, en mars 2007, M. Brown avait néanmoins annoncé une stratégie de développement de la finance islamique pour attirer les actifs gérés conformément au Coran, une manne croissant à un rythme de quelque 15 % l'an. Environ 1,6 million de musulmans vivent en Grande-Bretagne.
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LEMONDE.FR avec AFP | 04.07.08 | 10h08 • Mis à jour le 04.07.08 | 11h04
Le chef de la magistrature d'Angleterre et du Pays de Galles, Lord Nicholas Addison Phillips of Worth Matravers, a estimé, jeudi 3 juillet, que la charia, la loi islamique, pouvait jouer un rôle au sein du système judiciaire britannique. "Il n'y a pas de raisons pour lesquelles les principes de la charia, ou de tout autre code religieux, ne pourraient pas être le fondement d'une médiation ou d'autres formes alternatives de résolution des conflits", a déclaré le Lord Chief Justice dans un discours prononcé au centre islamique de l'est londonien. Mais en cas d'"échec à se conformer aux termes agréés" par une médiation ayant tenu compte de la charia, "les sanctions seront issues des lois d'Angleterre et du Pays de Galles", a-t-il souligné.
PAS DE CHÂTIMENTS CORPORELS
Environ une dizaine de tribunaux islamiques fonctionnent en Grande-Bretagne, essentiellement pour arbitrer des conflits familiaux, mais ils n'ont pas de reconnaissance légale. M. Phillips a affirmé qu'il n'était "pas question" de condamnation à des châtiments corporels comme le fouet ou la lapidation."Jusqu'ici, selon la loi, ceux qui vivent dans ce pays sont gouvernés par la loi d'Angleterre et du Pays de Galles et soumis à la juridiction" de leurs tribunaux, a-t-il rappelé.
Le Lord Chief Justice a défendu les propos de Rowan Williams, l'archevêque de Canterbury qui affirmait récemment que l'adoption en Grande-Bretagne de certains aspects de la loi islamique était inévitable, en estimant que ses déclarations n'étaient "pas vraiment radicales" et en relevant que le système actuel "était loin de correspondre aux suggestions de l'archevêque". "Il est possible dans ce pays pour ceux qui concluent un accord contractuel d'accepter que cet accord puisse être gouverné par une loi autre que la loi anglaise", a déclaré M. Phillips.
Un porte-parole du premier ministre, Gordon Brown, a réagi à ces déclarations en affirmant que "la loi britannique devait être basée sur les valeurs britanniques et déterminée par le Parlement britannique". Lors de son dernier budget en tant que chancelier de l'Echiquier, en mars 2007, M. Brown avait néanmoins annoncé une stratégie de développement de la finance islamique pour attirer les actifs gérés conformément au Coran, une manne croissant à un rythme de quelque 15 % l'an. Environ 1,6 million de musulmans vivent en Grande-Bretagne.
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Dernière édition par silverbold le Dim 6 Juil - 16:45, édité 2 fois