Le Président afghan échappe à un attentat
Reuters
Panique dans les rangs, hier à Kaboul. Trois mille soldats afghans défilaient au moment de l'attentat. Le président Karzaï a été escamoté par sa garde alors que la tribune d'honneur était prise sous les tirs. : Reuters
Hamid Karzaï, le chef de l'État pro-occidental, est indemne. Mais les talibans ont réussi à frapper au coeur de Kaboul, une capitale quadrillée par l'armée.
Hamid Karzaï a la baraka. Pour la quatrième fois depuis que les Occidentaux l'ont installé au pouvoir, en 2002, le chef de l'État afghan se tire, sans une égratignure, d'une tentative d'assassinat. Sitôt après l'attaque d'hier midi, Karzaï est apparu à la télévision pour fustiger les « ennemis de l'Afghanistan qui provoquent le désordre et la terreur » et rassurer ses concitoyens : « Heureusement, les forces militaires afghanes les ont encerclés rapidement et ont arrêté certains suspects. »
Trois tués, une roquette tout près de la tribune
Il n'empêche : il n'y a pas de quoi pavoiser pour le Président et ses protecteurs de l'Otan, quelque 70 000 soldats censés traquer les talibans et stabiliser le pays. Car, cette fois, l'attentat a eu lieu en plein centre de Kaboul, pourtant quadrillée à l'occasion des cérémonies marquant le 16e anniversaire de l'entrée dans la capitale des moudjahidines victorieux de l'Armée rouge soviétique.
Le président Karzaï, de nombreux députés, le général américain Dan McNeill, chef de la force internationale (Isaf) et des diplomates étrangers, avaient pris place dans la tribune d'honneur pour la parade militaire. « On arrivait à la fin des 21 coups de la salve d'artillerie. J'ai vu une explosion et un nuage de poussière sur la gauche du défilé, puis les armes légères ont crépité de tous côtés », témoigne Sir Sherard Cowper-Coles, l'ambassadeur britannique qui se trouvait au premier rang.
Deux notables se sont effondrés sur leur siège et, après un moment de stupeur, la garde présidentielle a évacué les personnalités accroupies, tandis que les militaires, en tenue d'apparat, tentaient d'organiser une riposte. L'attentat a fait trois morts (un parlementaire, un chef tribal, un enfant) et une douzaine de blessés.
Les talibans narguent l'Otan
Selon un policier qui a vu deux assaillants munis de kalachnikovs, les tirs sont partis d'un immeuble situé à proximité. Une roquette est tombée juste devant la tribune.
Un porte-parole des talibans a aussitôt revendiqué l'attaque. Elle aurait été menée par un commando de six hommes dotés d'armes légères et de grenades RPG. « Trois de nos assaillants ont été tués et trois autres ont réussi à s'enfuir. Les autorités afghanes et l'Otan répètent que les talibans sont en voie d'anéantissement. Il est maintenant prouvé que nous avons la capacité d'opérer dans les provinces, mais aussi à Kaboul », a déclaré Zabidullah Moujahid à l'agence Reuters.
Clé de voûte des institutions construites après le renversement des talibans, fin 2001, dans la foulée des attentats du 11-Septembre, Hamid Karzaï a déjà échappé à trois attentats. En septembre 2002, sa voiture avait été mitraillée à Kandahar (sud) par des talibans déguisés en soldats. Deux ans plus tard, une roquette était tirée sur le terrain où son hélicoptère se posait à Gardez (sud-est). En juin 2007, enfin, les talibans avaient tiré plusieurs roquettes sur une école de la province de Ghazni (centre) où le Président prononçait un discours.
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Reuters
Panique dans les rangs, hier à Kaboul. Trois mille soldats afghans défilaient au moment de l'attentat. Le président Karzaï a été escamoté par sa garde alors que la tribune d'honneur était prise sous les tirs. : Reuters
Hamid Karzaï, le chef de l'État pro-occidental, est indemne. Mais les talibans ont réussi à frapper au coeur de Kaboul, une capitale quadrillée par l'armée.
Hamid Karzaï a la baraka. Pour la quatrième fois depuis que les Occidentaux l'ont installé au pouvoir, en 2002, le chef de l'État afghan se tire, sans une égratignure, d'une tentative d'assassinat. Sitôt après l'attaque d'hier midi, Karzaï est apparu à la télévision pour fustiger les « ennemis de l'Afghanistan qui provoquent le désordre et la terreur » et rassurer ses concitoyens : « Heureusement, les forces militaires afghanes les ont encerclés rapidement et ont arrêté certains suspects. »
Trois tués, une roquette tout près de la tribune
Il n'empêche : il n'y a pas de quoi pavoiser pour le Président et ses protecteurs de l'Otan, quelque 70 000 soldats censés traquer les talibans et stabiliser le pays. Car, cette fois, l'attentat a eu lieu en plein centre de Kaboul, pourtant quadrillée à l'occasion des cérémonies marquant le 16e anniversaire de l'entrée dans la capitale des moudjahidines victorieux de l'Armée rouge soviétique.
Le président Karzaï, de nombreux députés, le général américain Dan McNeill, chef de la force internationale (Isaf) et des diplomates étrangers, avaient pris place dans la tribune d'honneur pour la parade militaire. « On arrivait à la fin des 21 coups de la salve d'artillerie. J'ai vu une explosion et un nuage de poussière sur la gauche du défilé, puis les armes légères ont crépité de tous côtés », témoigne Sir Sherard Cowper-Coles, l'ambassadeur britannique qui se trouvait au premier rang.
Deux notables se sont effondrés sur leur siège et, après un moment de stupeur, la garde présidentielle a évacué les personnalités accroupies, tandis que les militaires, en tenue d'apparat, tentaient d'organiser une riposte. L'attentat a fait trois morts (un parlementaire, un chef tribal, un enfant) et une douzaine de blessés.
Les talibans narguent l'Otan
Selon un policier qui a vu deux assaillants munis de kalachnikovs, les tirs sont partis d'un immeuble situé à proximité. Une roquette est tombée juste devant la tribune.
Un porte-parole des talibans a aussitôt revendiqué l'attaque. Elle aurait été menée par un commando de six hommes dotés d'armes légères et de grenades RPG. « Trois de nos assaillants ont été tués et trois autres ont réussi à s'enfuir. Les autorités afghanes et l'Otan répètent que les talibans sont en voie d'anéantissement. Il est maintenant prouvé que nous avons la capacité d'opérer dans les provinces, mais aussi à Kaboul », a déclaré Zabidullah Moujahid à l'agence Reuters.
Clé de voûte des institutions construites après le renversement des talibans, fin 2001, dans la foulée des attentats du 11-Septembre, Hamid Karzaï a déjà échappé à trois attentats. En septembre 2002, sa voiture avait été mitraillée à Kandahar (sud) par des talibans déguisés en soldats. Deux ans plus tard, une roquette était tirée sur le terrain où son hélicoptère se posait à Gardez (sud-est). En juin 2007, enfin, les talibans avaient tiré plusieurs roquettes sur une école de la province de Ghazni (centre) où le Président prononçait un discours.
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