Deux ans de prison pour profanation
Redaction en ligne
www.lesoir.be
mercredi 09 mai 2007, 19:32
Deux des auteurs des dégradations commises en avril dans le carré musulman du cimetière militaire de Notre-Dame-de-Lorette (Pas-de-Calais) ont été condamnés à deux ans de prison, dont un ferme. Cette peine est assortie d'une obligation de soins psychologiques et alcoologiques.
Steeve Castel, un chômeur de 21 ans, et Vincent Ledieu, un lycéen de 18 ans, avaient peint des inscriptions nazies et racistes sur 52 stèles de soldats musulmans tués lors de la Première Guerre mondiale et un ossuaire. Les suspects, qui comparaissaient devant le tribunal correctionnel d'Arras, ont exprimé des regrets, et l'un d'eux a lu une lettre d'excuses. Le troisième auteur présumé de la profanation, un mineur de 16 ans, sera jugé jeudi par le tribunal des enfants du tribunal correctionnel d'Arras.
Quatre associations qui s'étaient constitué partie civile, dont SOS Racisme, le Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples , le Conseil régional du culte musulman (CRCM) et l'Association des anciens mineurs marocains du bassin minier, ont obtenu 1 euro symbolique de dommages et intérêts.
Notre-Dame-de-Lorette est la plus grande nécropole militaire de France. Plus de 30.000 soldats tués lors de la Première Guerre mondiale y reposent. Dans la nuit du 18 au 19 avril, des croix gammées, des symboles nazis et des slogans comme « Heil Hilter » ou « Skinhead is not dead » avaient été inscrits à la peinture noire ou rouge sur les stèles. Les vandales avaient ajouté des chiffres comme « 18 » ou « 88 » symbolisant Adolf Hitler, ou le sigle « SS ».
Les trois suspects avaient été arrêtés le lendemain. Ils avaient reconnu dès leurs premières auditions par les gendarmes leur haine pour les Maghrébins et leurs motivations racistes inspirées par une confuse idéologie néo-nazie.
Le procureur de la République Jean-Pierre Valensi, qui les a qualifiés de « nazillons », a souligné qu'ils avaient préparé leurs méfaits. L'avocat de la défense, Me David Lefranc, a de son côté présenté ses clients comme « des amateurs, des skinheads à la petite semaine ». « Ils sont allés commettre leur forfait dans une voiture dorée ! » Les trois garçons, accompagnés de deux jeunes filles, avaient en effet stationné pendant plusieurs heures à proximité du cimetière Notre-Dame-de-Lorette à bord d'une voiture de couleur or appartenant à Steeve Castel. Ils avaient passé la soirée à boire des canettes de bière de marque « 33 Export » -un chiffre que le procureur a voulu traduire par « 1933 », année de l'arrivée d'Hitler au pouvoir en Allemagne.
Le procès n'a pas permis de démontrer l'existence de lien avec un groupe d'extrémistes radicaux qui les auraient influencés. « Je voulais me venger des Maghrébins. J'ai pris conscience que la haine ne mène à rien », a expliqué Steeve Castel mercredi. « Désolé d'avoir commis cet outrage, preuve de mon immaturité », a-t-il ajouté.
Pour Me David Lefranc, qui a affirmé que son client avait subi une agression sexuelle de la part de jeunes Maghrébins au collège, le saccage du carré musulman ne correspondait pas à une sorte d'épreuve initiatique en cours dans le mouvement skin, mais plus au déchaînement d'un petit noyau de jeunes marginaux évoluant dans un milieu raciste et haineux pour les étrangers.
Lors de son audition par les gendarmes, Marine, la petite amie de Vincent Ledieu, avait jugé ces dégradations « débiles ».
« J'admire Hitler », avait-elle déclaré, mais « plutôt que de taguer des tombes d'hommes morts, ils auraient mieux fait de taper des vivants », avait-elle lancé. La jeune fille, qui était restée dans la voiture le soir de la profanation, n'a pas été poursuivie.
(D'après AP)
(MRAP)
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Deux des auteurs des dégradations commises en avril dans le carré musulman du cimetière militaire de Notre-Dame-de-Lorette (Pas-de-Calais) ont été condamnés à deux ans de prison, dont un ferme. Cette peine est assortie d'une obligation de soins psychologiques et alcoologiques.
Steeve Castel, un chômeur de 21 ans, et Vincent Ledieu, un lycéen de 18 ans, avaient peint des inscriptions nazies et racistes sur 52 stèles de soldats musulmans tués lors de la Première Guerre mondiale et un ossuaire. Les suspects, qui comparaissaient devant le tribunal correctionnel d'Arras, ont exprimé des regrets, et l'un d'eux a lu une lettre d'excuses. Le troisième auteur présumé de la profanation, un mineur de 16 ans, sera jugé jeudi par le tribunal des enfants du tribunal correctionnel d'Arras.
Quatre associations qui s'étaient constitué partie civile, dont SOS Racisme, le Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples , le Conseil régional du culte musulman (CRCM) et l'Association des anciens mineurs marocains du bassin minier, ont obtenu 1 euro symbolique de dommages et intérêts.
Notre-Dame-de-Lorette est la plus grande nécropole militaire de France. Plus de 30.000 soldats tués lors de la Première Guerre mondiale y reposent. Dans la nuit du 18 au 19 avril, des croix gammées, des symboles nazis et des slogans comme « Heil Hilter » ou « Skinhead is not dead » avaient été inscrits à la peinture noire ou rouge sur les stèles. Les vandales avaient ajouté des chiffres comme « 18 » ou « 88 » symbolisant Adolf Hitler, ou le sigle « SS ».
Les trois suspects avaient été arrêtés le lendemain. Ils avaient reconnu dès leurs premières auditions par les gendarmes leur haine pour les Maghrébins et leurs motivations racistes inspirées par une confuse idéologie néo-nazie.
Le procureur de la République Jean-Pierre Valensi, qui les a qualifiés de « nazillons », a souligné qu'ils avaient préparé leurs méfaits. L'avocat de la défense, Me David Lefranc, a de son côté présenté ses clients comme « des amateurs, des skinheads à la petite semaine ». « Ils sont allés commettre leur forfait dans une voiture dorée ! » Les trois garçons, accompagnés de deux jeunes filles, avaient en effet stationné pendant plusieurs heures à proximité du cimetière Notre-Dame-de-Lorette à bord d'une voiture de couleur or appartenant à Steeve Castel. Ils avaient passé la soirée à boire des canettes de bière de marque « 33 Export » -un chiffre que le procureur a voulu traduire par « 1933 », année de l'arrivée d'Hitler au pouvoir en Allemagne.
Le procès n'a pas permis de démontrer l'existence de lien avec un groupe d'extrémistes radicaux qui les auraient influencés. « Je voulais me venger des Maghrébins. J'ai pris conscience que la haine ne mène à rien », a expliqué Steeve Castel mercredi. « Désolé d'avoir commis cet outrage, preuve de mon immaturité », a-t-il ajouté.
Pour Me David Lefranc, qui a affirmé que son client avait subi une agression sexuelle de la part de jeunes Maghrébins au collège, le saccage du carré musulman ne correspondait pas à une sorte d'épreuve initiatique en cours dans le mouvement skin, mais plus au déchaînement d'un petit noyau de jeunes marginaux évoluant dans un milieu raciste et haineux pour les étrangers.
Lors de son audition par les gendarmes, Marine, la petite amie de Vincent Ledieu, avait jugé ces dégradations « débiles ».
« J'admire Hitler », avait-elle déclaré, mais « plutôt que de taguer des tombes d'hommes morts, ils auraient mieux fait de taper des vivants », avait-elle lancé. La jeune fille, qui était restée dans la voiture le soir de la profanation, n'a pas été poursuivie.
(D'après AP)
(MRAP)
