Israël reprend ses raids à Gaza et en Cisjordanie
LE MONDE | 23.04.07 | 11h49 • Mis à jour le 23.04.07 | 11h49
JÉRUSALEM CORRESPONDANT
Quatre mois et demi après la trêve instaurée dans la bande de Gaza, fin novembre 2006, neuf Palestiniens ont été tués en deux jours, principalement en Cisjordanie. Ce regain de violences a débuté avec la mort de cinq personnes, samedi 21 avril, à Jénine, dans le nord de la Cisjordanie, lors de l'intervention d'une unité de l'armée.
Trois activistes d'organisations radicales ont été tués, ainsi qu'un policier victime d'une balle perdue et une adolescente de 17 ans qui a succombé lors de l'assaut donné à une maison.
Alors que les territoires occupés sont soumis à un bouclage en raison de la Journée du souvenir, lundi, et de la fête nationale, mardi, cette opération a immédiatement déclenché, en réplique, des tirs de roquettes Qassam depuis la bande de Gaza sur la ville israélienne de Sdérot, qui ont fait deux blessés légers.
Tsahal a aussitôt lancé un raid aérien dans la bande de Gaza et a tué, à bord de sa voiture, un militant. C'est la première fois depuis le cessez-le-feu que l'armée israélienne renoue avec la pratique des assassinats ciblés. Jusqu'au 28 mars, Tsahal avait appliqué une "politique de retenue" mais, depuis cette date, l'armée a décidé de riposter lorsque des roquettes seraient lancées.
Ces tirs avaient pratiquement cessé au cours des deux dernières semaines, à la suite d'un accord intervenu entre le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, et les organisations radicales de la bande de Gaza. Aujourd'hui, l'engrenage fatal "attaque-revanche" a repris son cours. Et les autorités israéliennes ne cessent de menacer la bande de Gaza d'une intervention massive, expliquant que les unités combattantes ont profité de la trêve pour se réorganiser et se réarmer.
Les violences se sont également poursuivies dans la journée de dimanche. Tsahal est de nouveau intervenue à Naplouse et a tué deux membres des Brigades des martyrs d'Al-Aqsa. Près de Ramallah, un adolescent de 17 ans a été tué alors qu'il lançait des pierres.
Après ces journées de violences, Ghazi Hamad, porte-parole du premier ministre palestinien, Ismaïl Haniyeh, a appelé "la communauté internationale à faire pression sur le gouvernement israélien pour qu'il cesse ses crimes contre le peuple palestinien".
Les groupes radicaux ont appelé à la riposte. "Nous utiliserons le langage des armes car c'est le seul qu'ils comprennent", a déclaré, à Naplouse, un responsable des Brigades des martyrs d'Al-Aqsa, Nasser Al-Kharaz.
Après une période de relative accalmie, ces violences vont-elles provoquer une nouvelle dégradation de la situation, au moment où un semblant de dialogue s'est instauré entre le premier ministre israélien, Ehoud Olmert, et le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas ? Une prochaine rencontre est prévue avant la fin du mois, sans doute dans la ville de Jéricho.
Michel Bôle-Richard
http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3218,36-900286@51-891944,0.html
LE MONDE | 23.04.07 | 11h49 • Mis à jour le 23.04.07 | 11h49
JÉRUSALEM CORRESPONDANT
Quatre mois et demi après la trêve instaurée dans la bande de Gaza, fin novembre 2006, neuf Palestiniens ont été tués en deux jours, principalement en Cisjordanie. Ce regain de violences a débuté avec la mort de cinq personnes, samedi 21 avril, à Jénine, dans le nord de la Cisjordanie, lors de l'intervention d'une unité de l'armée.
Trois activistes d'organisations radicales ont été tués, ainsi qu'un policier victime d'une balle perdue et une adolescente de 17 ans qui a succombé lors de l'assaut donné à une maison.
Alors que les territoires occupés sont soumis à un bouclage en raison de la Journée du souvenir, lundi, et de la fête nationale, mardi, cette opération a immédiatement déclenché, en réplique, des tirs de roquettes Qassam depuis la bande de Gaza sur la ville israélienne de Sdérot, qui ont fait deux blessés légers.
Tsahal a aussitôt lancé un raid aérien dans la bande de Gaza et a tué, à bord de sa voiture, un militant. C'est la première fois depuis le cessez-le-feu que l'armée israélienne renoue avec la pratique des assassinats ciblés. Jusqu'au 28 mars, Tsahal avait appliqué une "politique de retenue" mais, depuis cette date, l'armée a décidé de riposter lorsque des roquettes seraient lancées.
Ces tirs avaient pratiquement cessé au cours des deux dernières semaines, à la suite d'un accord intervenu entre le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, et les organisations radicales de la bande de Gaza. Aujourd'hui, l'engrenage fatal "attaque-revanche" a repris son cours. Et les autorités israéliennes ne cessent de menacer la bande de Gaza d'une intervention massive, expliquant que les unités combattantes ont profité de la trêve pour se réorganiser et se réarmer.
Les violences se sont également poursuivies dans la journée de dimanche. Tsahal est de nouveau intervenue à Naplouse et a tué deux membres des Brigades des martyrs d'Al-Aqsa. Près de Ramallah, un adolescent de 17 ans a été tué alors qu'il lançait des pierres.
Après ces journées de violences, Ghazi Hamad, porte-parole du premier ministre palestinien, Ismaïl Haniyeh, a appelé "la communauté internationale à faire pression sur le gouvernement israélien pour qu'il cesse ses crimes contre le peuple palestinien".
Les groupes radicaux ont appelé à la riposte. "Nous utiliserons le langage des armes car c'est le seul qu'ils comprennent", a déclaré, à Naplouse, un responsable des Brigades des martyrs d'Al-Aqsa, Nasser Al-Kharaz.
Après une période de relative accalmie, ces violences vont-elles provoquer une nouvelle dégradation de la situation, au moment où un semblant de dialogue s'est instauré entre le premier ministre israélien, Ehoud Olmert, et le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas ? Une prochaine rencontre est prévue avant la fin du mois, sans doute dans la ville de Jéricho.
Michel Bôle-Richard
http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3218,36-900286@51-891944,0.html