Utiliser l'eau de mer pour se chauffer
Rédaction en ligne
samedi 10 mars 2007, 10:26
Une ville française des bords de la Méditerranée, La Seyne-sur-Mer, a décidé d'exploiter l'eau de mer pour chauffer et climatiser des bâtiments publics et des logements nouveaux. Un gisement d'énergie "propre" encore largement ignoré en France et en Europe.Alors que les Européens se mobilisent pour favoriser le développement d'énergies non polluantes, comme l'a montré le dernier sommet de Bruxelles, cette ville de 61.000 habitants a reconverti le site d'anciens chantiers navals pour trouver une source d'énergie à la fois gratuite et renouvelable.
C'est aussi la première fois dans l'Union européenne qu'un projet exploitant l'eau de mer est développé à une telle échelle (60.000 m2), note Philippe Nunes, directeur du bureau d'études monégasque Ingetec qui a conseillé la municipalité.
La technologie employée est pourtant connue depuis plus de cent ans puisqu'elle sert à faire fonctionner les réfrigérateurs, en capturant les frigories contenues dans l'air.
A La-Seyne, calories et frigories sont capturées dans l'eau de mer grâce à trois échangeurs thermodynamiques et un système de pompes à chaleur, afin de restituer chaleur ou froid selon la saison, dans un circuit où l'eau douce circule en boucle dans les bâtiments. La "boucle" va dans un premier temps alimenter un palais des congrès et un pôle théâtral de 500 places chacun, ainsi qu'un ensemble de 500 logements à construire.
Mais la municipalité compte étendre le circuit à des bâtiments publics anciens comme l'Hôtel de Ville et encourager à se raccorder au dispositif les promoteurs immobiliers. L'investissement de 2,5 millions d'euros (dont la moitié à la charge de la commune) est lourd, mais rentable à moyen terme, estime la commune.
Selon le responsable des services techniques de La-Seyne, André Thomas, la consommation d'énergie sera divisée par trois, la facture des utilisateurs allégée de 40% tandis que 1.300 tonnes annuelles de gaz à effet de serre en moins seront rejetées dans l'atmosphère grâce à cet équipement dont les travaux vont débuter début avril et s'achever en octobre.
Le caractère corrosif de l'eau de mer qui oblige à utiliser du titane, un métal très cher et très résistant, dans l'échangeur thermodynamique explique la lourdeur de l'investissement. Les coûts d'entretien sont aussi élevés, car des organismes vivants viennent se déposer sur les tuyaux et filtres en plastique.
Dans un pays où l'électricité est actuellement la moins chère d'Europe en raison du choix du nucléaire, peu de communes sont prêtes à consentir de tels investissements. Mais la donne semble changer. Le message écologiste est à la mode et payant électoralement, constate M. Nunes.
La-Seyne n'est toutefois pas précurseur en la matière: elle s'est inspirée de l'expérience de 30 ans de Monaco, notamment pour les bâtiments publics. Les Monégasques eux-mêmes, face aux règles d'urbanisme strictes qui interdisent les climatiseurs en extérieur, sont grands consommateurs de pompes à chaleur.
(d'après AFP)
www.lesoir.be
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samedi 10 mars 2007, 10:26
Une ville française des bords de la Méditerranée, La Seyne-sur-Mer, a décidé d'exploiter l'eau de mer pour chauffer et climatiser des bâtiments publics et des logements nouveaux. Un gisement d'énergie "propre" encore largement ignoré en France et en Europe.Alors que les Européens se mobilisent pour favoriser le développement d'énergies non polluantes, comme l'a montré le dernier sommet de Bruxelles, cette ville de 61.000 habitants a reconverti le site d'anciens chantiers navals pour trouver une source d'énergie à la fois gratuite et renouvelable.
C'est aussi la première fois dans l'Union européenne qu'un projet exploitant l'eau de mer est développé à une telle échelle (60.000 m2), note Philippe Nunes, directeur du bureau d'études monégasque Ingetec qui a conseillé la municipalité.
La technologie employée est pourtant connue depuis plus de cent ans puisqu'elle sert à faire fonctionner les réfrigérateurs, en capturant les frigories contenues dans l'air.
A La-Seyne, calories et frigories sont capturées dans l'eau de mer grâce à trois échangeurs thermodynamiques et un système de pompes à chaleur, afin de restituer chaleur ou froid selon la saison, dans un circuit où l'eau douce circule en boucle dans les bâtiments. La "boucle" va dans un premier temps alimenter un palais des congrès et un pôle théâtral de 500 places chacun, ainsi qu'un ensemble de 500 logements à construire.
Mais la municipalité compte étendre le circuit à des bâtiments publics anciens comme l'Hôtel de Ville et encourager à se raccorder au dispositif les promoteurs immobiliers. L'investissement de 2,5 millions d'euros (dont la moitié à la charge de la commune) est lourd, mais rentable à moyen terme, estime la commune.
Selon le responsable des services techniques de La-Seyne, André Thomas, la consommation d'énergie sera divisée par trois, la facture des utilisateurs allégée de 40% tandis que 1.300 tonnes annuelles de gaz à effet de serre en moins seront rejetées dans l'atmosphère grâce à cet équipement dont les travaux vont débuter début avril et s'achever en octobre.
Le caractère corrosif de l'eau de mer qui oblige à utiliser du titane, un métal très cher et très résistant, dans l'échangeur thermodynamique explique la lourdeur de l'investissement. Les coûts d'entretien sont aussi élevés, car des organismes vivants viennent se déposer sur les tuyaux et filtres en plastique.
Dans un pays où l'électricité est actuellement la moins chère d'Europe en raison du choix du nucléaire, peu de communes sont prêtes à consentir de tels investissements. Mais la donne semble changer. Le message écologiste est à la mode et payant électoralement, constate M. Nunes.
La-Seyne n'est toutefois pas précurseur en la matière: elle s'est inspirée de l'expérience de 30 ans de Monaco, notamment pour les bâtiments publics. Les Monégasques eux-mêmes, face aux règles d'urbanisme strictes qui interdisent les climatiseurs en extérieur, sont grands consommateurs de pompes à chaleur.
(d'après AFP)
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