Echec et mat.

Kasparov, le célèbre jouer d’échecs est prié de participer à une expérience publique à caractère plus ou moins scientifique. Il est chargé d’expliquer à une vieille dame grabataire, atteinte d’Alzheimer, les combinaisons les plus folles, d’une partie d’échecs. La dame écoute en écarquillant les yeux, la lèvre inférieure tombante, affichant ainsi, son air le plus ahuri. Car bien entendu, elle se trouve dans un autre monde. Au bout d’un demi heure, le présentateur qui est un mage s’approche de la patiente et lui pose les mains sur la tête.

Instantanément, elle perd sa mine débile. Son regard devient perçant. Un à un elle se remémore tous les cas de figure que Kasparov lui a exposés et trouve la solution à chacun d’eux.

Le champion d’échecs s’affale sur son siège hébété, frôlant le malaise. On lui apporte une vodka bien tassée, après quoi il se casse, les jambes molles et les bras ballants.
Le public enthousiaste ovationne, la vieille dame qui a déjà replongé dans le néant.

C’est alors qu’un énergumène au premier rang, se lève et demande au mage d’apposer à nouveau les mains sur le crâne de la malheureuse. Calmement, le magicien tourne le fauteuil vers les spectateurs et frôle les cheveux de la vieille. Même effet qu’auparavant, son regard affiche à nouveau cette acuité qui fait penser à une vivacité d’esprit.

Alors l’excité, d’une voix nasillarde (les végétations, sans doute): « Et pour le PS carolo, vous feriez quoi ? »