MP a écrit: "Krill"]vive le capitalisme !
C'est quoi, cette interjection ? De l'écriture automatique ?
non, rien je pensais à Vilvorde
Le site Volkswagen de Forest craint un nouveau VilvordeLE MONDE | 20.11.06
Les ouvriers de l'usine de montage Volkswagen (VW) de Forest, à Bruxelles, n'ont pas repris le travail, lundi 20 novembre. Le personnel a prolongé un mouvement qui avait commencé vendredi soir, à l'issue d'une réunion du conseil de surveillance tenue à Wolfsburg, en Allemagne, où devait se décider la future stratégie de production du groupe.
Lundi, les ouvriers de Forest ont appris qu'un conseil d'entreprise, annoncé initialement pour lundi, puis pour mardi à Bruxelles, aurait finalement lieu le lendemain, en présence d'un représentant de la direction allemande, chargé des volumes de production et des restructurations.
Cette venue d'un dirigeant allemand réveille un souvenir vieux de près de dix ans : l'annonce, à Bruxelles, par Louis Schweitzer, de la fermeture de Renault Vilvorde, qui coûta leur emploi à plus de 3 000 travailleurs. Cet épisode, qui continue de traumatiser les syndicats et le monde politique belges, a entraîné l'adoption, en 2000, d'un texte baptisé la "loi Renault" obligeant une entreprise à informer les travailleurs avant de procéder à une fermeture ou à un licenciement collectif.
Plusieurs scénarios circuleraient au sein de VW, allant de la suppression de 1 000 des 5 400 emplois de l'usine belge à la fermeture pure et simple de celle-ci. Forest a produit, en 2005, 193 000 unités du modèle Golf et 11 000 Polo. Elle pourrait, selon l'hypothèse la plus favorable, perdre de 24 000 à 80 000 Golf. La production de la Polo en 2007 reste incertaine, alors que, selon la direction, la rentabilité ne sera plus assurée si l'usine passe sous la barre des 200 000 modèles produits annuellement.
LE GOUVERNEMENT MOBILISÉ
L'éventualité d'une fermeture avait été exclue par Bernd Pischetsrieder, le PDG de Volkswagen. Ce dernier a toutefois été remplacé, la semaine dernière, par Martin Winterkorn, le patron de la branche Audi.
Forest figure à la deuxième place des usines les plus performantes de VW et espère que ses atouts (productivité, qualité, flexibilité) lui permettront d'éviter le pire. Ses dirigeants et son personnel savent toutefois qu'ils ont été menacés à plusieurs reprises et que le niveau du coût de production en Belgique est supérieur, par exemple, à celui de l'Inde, où le constructeur allemand vient d'investir dans une ligne de production qui occupera 2 500 travailleurs.
Guy Verhofstadt, le premier ministre belge, aurait décidé de s'emparer du dossier. Vendredi, son gouvernement avait lancé un appel à la nouvelle direction du groupe allemand, lui demandant de "ne pas se laisser guider par un réflexe national" et de "prendre en considération les mesures de soutien prises par la Belgique". Après l'affaire Renault, les pouvoirs publics belges avaient notamment autorisé des réductions de charges sur le travail en équipe ou de nuit et favorisé la flexibilité.
M. Verhofstadt ne peut se permettre, à six mois d'élections législatives, une réédition d'une crise sociale qui serait plus grave que celle de Vilvorde puisque deux fois plus de postes de travail sont en jeu.
La décision de VW est d'autant plus redoutée qu'elle pourrait influencer d'autres grands constructeurs (Ford, General Motors, Volvo) présents en Belgique, où ils emploient directement 22 000 personnes.
Jean-Pierre Stroobants
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