L'Iran au coeur des préoccupations du Congrès juif mondial
CÉCILIA GABIZON.
Publié le 13 novembre 2006
Actualisé le 13 novembre 2006 : 07h36
Réunie à Paris, la communauté juive redoute la résurgence de l'antisémitisme en Europe et la menace iranienne.
DURANT l'été, alors que le conflit contre le Hezbollah faisait rage au Liban, les actes antisémites ont fortement augmenté en Europe, selon une étude présentée hier aux délégués du Congrès juif mondial, qui se réunissaient à Paris, pour la première fois en cinquante ans. Un climat antijuif s'est alors développé et « l'antisémitisme a fait son entrée dans les milieux modérés », estime Dina Porat, une Israélienne qui dirige à Tel Aviv le Centre d'études de l'antisémitisme et du racisme. Des dessins de presse ouvertement antisémites ont été publiés l'été dernier dans la presse arabe, mais aussi dans celle de pays comme la Norvège et la Grande-Bretagne, où 132 incidents ont été enregistrés en l'espace d'un mois. À l'Est, l'antisémitisme est également en hausse, plus souvent porté par une extrême droite nationaliste, xénophobe qui pare maintenant son antisémitisme des « habits de l'anti-israélisme », détaille Serge Cwagenbaum, secrétaire général du Congrès juif européen (CJE), qui voit « des passerelles idéologiques » entre les mouvances radicales et islamistes.
En France, les incidents antisémites ont connu un pic après l'assassinat d'Ilan Halimi, puis durant l'été, mais se stabilisent au niveau de 2005. « Cela reste élevé, mais aucun pays européen ne déploie autant de moyens que la France pour lutter contre l'antisémitisme », souligne Pierre Besnainou, le président du CJE, qui a plaidé pour accueillir la réunion à Paris. « Car c'est en Europe que nous devons oeuvrer contre la résurgence de l'antisémitisme et pour qu'Israël soit mieux compris. Et rien ne se fera sans la France. »
Les délégués ont d'ailleurs salué chaleureusement l'intervention de Dominique de Villepin hier soir. « Je partage les préoccupations légitimes d'Israël face aux propos inacceptables tenus par le président iranien, qu'il s'agisse de ses déclarations antisémites ou de ses appels à la destruction d'Israël », a déclaré le premier ministre, qui s'est dit favorable à des sanctions progressives si l'Iran ne renonçait pas au nucléaire militaire. Ce matin, la direction du CJM doit rencontrer Nicolas Sarkozy et Jacques Chirac pour poursuivre les discussions sur le dossier iranien, devenu prioritaire, même parmi les représentants communautaires français. « L'État d'Israël est menacé, mais aussi les pays du Golfe qui n'appliquent pas la charia et à terme l'Europe si nous n'agissons pas », a insisté le président du Crif Roger Cukierman, tandis que l'Américain Edgar Bronfman qui dirige le CJM, concluait : « C'est le plus grave danger auquel nous devons faire face depuis l'Holocauste. »
http://www.lefigaro.fr/international/20061113.FIG000000275_l_iran_au_coeur_des_preoccupations_du_congres_juif_mondial.html
CÉCILIA GABIZON.
Publié le 13 novembre 2006
Actualisé le 13 novembre 2006 : 07h36
Réunie à Paris, la communauté juive redoute la résurgence de l'antisémitisme en Europe et la menace iranienne.
DURANT l'été, alors que le conflit contre le Hezbollah faisait rage au Liban, les actes antisémites ont fortement augmenté en Europe, selon une étude présentée hier aux délégués du Congrès juif mondial, qui se réunissaient à Paris, pour la première fois en cinquante ans. Un climat antijuif s'est alors développé et « l'antisémitisme a fait son entrée dans les milieux modérés », estime Dina Porat, une Israélienne qui dirige à Tel Aviv le Centre d'études de l'antisémitisme et du racisme. Des dessins de presse ouvertement antisémites ont été publiés l'été dernier dans la presse arabe, mais aussi dans celle de pays comme la Norvège et la Grande-Bretagne, où 132 incidents ont été enregistrés en l'espace d'un mois. À l'Est, l'antisémitisme est également en hausse, plus souvent porté par une extrême droite nationaliste, xénophobe qui pare maintenant son antisémitisme des « habits de l'anti-israélisme », détaille Serge Cwagenbaum, secrétaire général du Congrès juif européen (CJE), qui voit « des passerelles idéologiques » entre les mouvances radicales et islamistes.
En France, les incidents antisémites ont connu un pic après l'assassinat d'Ilan Halimi, puis durant l'été, mais se stabilisent au niveau de 2005. « Cela reste élevé, mais aucun pays européen ne déploie autant de moyens que la France pour lutter contre l'antisémitisme », souligne Pierre Besnainou, le président du CJE, qui a plaidé pour accueillir la réunion à Paris. « Car c'est en Europe que nous devons oeuvrer contre la résurgence de l'antisémitisme et pour qu'Israël soit mieux compris. Et rien ne se fera sans la France. »
Les délégués ont d'ailleurs salué chaleureusement l'intervention de Dominique de Villepin hier soir. « Je partage les préoccupations légitimes d'Israël face aux propos inacceptables tenus par le président iranien, qu'il s'agisse de ses déclarations antisémites ou de ses appels à la destruction d'Israël », a déclaré le premier ministre, qui s'est dit favorable à des sanctions progressives si l'Iran ne renonçait pas au nucléaire militaire. Ce matin, la direction du CJM doit rencontrer Nicolas Sarkozy et Jacques Chirac pour poursuivre les discussions sur le dossier iranien, devenu prioritaire, même parmi les représentants communautaires français. « L'État d'Israël est menacé, mais aussi les pays du Golfe qui n'appliquent pas la charia et à terme l'Europe si nous n'agissons pas », a insisté le président du Crif Roger Cukierman, tandis que l'Américain Edgar Bronfman qui dirige le CJM, concluait : « C'est le plus grave danger auquel nous devons faire face depuis l'Holocauste. »
http://www.lefigaro.fr/international/20061113.FIG000000275_l_iran_au_coeur_des_preoccupations_du_congres_juif_mondial.html
