La militante de l'émancipation féminine afghane Malalai Kakar assassinée
LEMONDE.FR | 29.09.08 | 18h05 • Mis à jour le 29.09.08 | 18h19
Dimanche 28 septembre, Malalai Kakar a été tuée d'une balle dans la tête devant son domicile alors qu'elle se rendait à son travail. Cette policière qui dirigeait le département des crimes contre les femmes de la police de Kandahar, symbolisait la lutte pour l'émancipation féminine dans l'Afghanistan post-talibans. Peu après l'annonce de sa mort, un porte-parole islamiste s'est publiquement réjoui d'avoir réussi à l'atteindre. "Nous avons tué Malalai Kakar. Elle était notre cible, et nous avons réussi à l'éliminer", a-t-il déclaré à l'AFP. Les talibans ont multiplié les attaques contre les femmes occupant des postes à responsabilité, en particulier dans la police. En juin, Bibi Hoor, une lieutenante âgée de 26 ans, a été abattue par balle dans la province de Heart, après avoir refusé de quitter son emploi.
En savoir plus avant les autres, Le Monde.fr vous fait gagner du temps.
Abonnez-vous au Monde.fr : 6€ par mois + 30 jours offerts
SUR LE MÊME SUJET
Malalai Kakar, au commissariat de Kandahar, jeudi 25 septembre.
Les faits Malalai Kakar, l'icône féminine de la police afghane, a été assassinée à Kandahar par les talibans
Chat "Avec la guerre en Afghanistan, il existe un risque d'effondrement indo-pakistanais"
Edition abonnés Archive : Kaboul parie sur les traditions pachtounes pour lutter contre les talibans
Originaire d'une famille de policiers, Malalai Kakar s'était engagée en 1982 alors que le pays était encore sous occupation soviétique. Après la prise de pouvoir des talibans, elle avait été sommée de quitter la police. Mais dès la chute du régime islamiste en 2001, elle n'hésite pas à reprendre du service dans la ville de Kandahar, qui reste pourtant le fief de la milice. Pour sa sécurité – elle a été visée par plusieurs attaques –, elle ne se déplaçait jamais sans son arme. Elle cachait un pistolet sous sa burqa pour se rendre tous les jours au commissariat de police.
BRAS DE FER PERMANENT CONTRE LES TALIBANS
Au yeux des talibans, Malalai Kakar constituait un objectif privilégié. "Son bureau était devenu un refuge pour les femmes menacées ou maltraitées et elle s'opposait régulièrement aux décisions des juges conservateurs qui les renvoyaient dans leurs familles", écrit le quotidien britannique The Independent, qui l'avait rencontrée en 2003.
L'assassinat de Malalai Kakar témoigne d'un recul dans la lutte pour le droit des femmes en Afghanistan, dans un bras de fer permanent contre les talibans. Cette épreuve de force, Malalai Kakar la décrivait ainsi, il y a cinq ans, à un journaliste britannique : "Nous essayons de faire respecter la loi et la Constitution censée protéger le droit des femmes. Mais j'ai peur que nous perdions du terrain. Nous faisons face à de plus en plus d'obstacles. Au lieu de reprendre confiance en elles, les femmes ont chaque jour un peu plus peur des menaces."
Luc Vinogradoff
lien
LEMONDE.FR | 29.09.08 | 18h05 • Mis à jour le 29.09.08 | 18h19
Dimanche 28 septembre, Malalai Kakar a été tuée d'une balle dans la tête devant son domicile alors qu'elle se rendait à son travail. Cette policière qui dirigeait le département des crimes contre les femmes de la police de Kandahar, symbolisait la lutte pour l'émancipation féminine dans l'Afghanistan post-talibans. Peu après l'annonce de sa mort, un porte-parole islamiste s'est publiquement réjoui d'avoir réussi à l'atteindre. "Nous avons tué Malalai Kakar. Elle était notre cible, et nous avons réussi à l'éliminer", a-t-il déclaré à l'AFP. Les talibans ont multiplié les attaques contre les femmes occupant des postes à responsabilité, en particulier dans la police. En juin, Bibi Hoor, une lieutenante âgée de 26 ans, a été abattue par balle dans la province de Heart, après avoir refusé de quitter son emploi.
En savoir plus avant les autres, Le Monde.fr vous fait gagner du temps.
Abonnez-vous au Monde.fr : 6€ par mois + 30 jours offerts
SUR LE MÊME SUJET
Malalai Kakar, au commissariat de Kandahar, jeudi 25 septembre.
Les faits Malalai Kakar, l'icône féminine de la police afghane, a été assassinée à Kandahar par les talibans
Chat "Avec la guerre en Afghanistan, il existe un risque d'effondrement indo-pakistanais"
Edition abonnés Archive : Kaboul parie sur les traditions pachtounes pour lutter contre les talibans
Originaire d'une famille de policiers, Malalai Kakar s'était engagée en 1982 alors que le pays était encore sous occupation soviétique. Après la prise de pouvoir des talibans, elle avait été sommée de quitter la police. Mais dès la chute du régime islamiste en 2001, elle n'hésite pas à reprendre du service dans la ville de Kandahar, qui reste pourtant le fief de la milice. Pour sa sécurité – elle a été visée par plusieurs attaques –, elle ne se déplaçait jamais sans son arme. Elle cachait un pistolet sous sa burqa pour se rendre tous les jours au commissariat de police.
BRAS DE FER PERMANENT CONTRE LES TALIBANS
Au yeux des talibans, Malalai Kakar constituait un objectif privilégié. "Son bureau était devenu un refuge pour les femmes menacées ou maltraitées et elle s'opposait régulièrement aux décisions des juges conservateurs qui les renvoyaient dans leurs familles", écrit le quotidien britannique The Independent, qui l'avait rencontrée en 2003.
L'assassinat de Malalai Kakar témoigne d'un recul dans la lutte pour le droit des femmes en Afghanistan, dans un bras de fer permanent contre les talibans. Cette épreuve de force, Malalai Kakar la décrivait ainsi, il y a cinq ans, à un journaliste britannique : "Nous essayons de faire respecter la loi et la Constitution censée protéger le droit des femmes. Mais j'ai peur que nous perdions du terrain. Nous faisons face à de plus en plus d'obstacles. Au lieu de reprendre confiance en elles, les femmes ont chaque jour un peu plus peur des menaces."
Luc Vinogradoff
lien