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    Obama peut-il gagner ?

    silverbold
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    Obama peut-il gagner ? Empty Obama peut-il gagner ?

    Message  silverbold Jeu 17 Avr - 17:15

    Obama peut-il gagner ?

    Patrick Sabatier



    "Bien sûr qu’il peut gagner !"


    Hillary Clinton croit-elle réellement à la réponse qu’elle a faite à Charlie Gibson, le présentateur-vedette de la chaîne ABC qui l’interrogeait mercredi soir sur les chances de son rival Barack Obama de l’emporter en novembre contre le candidat républicain à la présidence, John McCain ? Ou bien sa réponse n’avait-elle d’autre but que d’éviter de donner des armes à ses adversaires, qui l’accusent de plus en plus ouvertement d’affaiblir son propre parti en menant une campagne jugée trop négative contre celui qui fait désormais figure de grand favori pour l’investiture démocrate ?

    Les deux adversaires se sont retrouvés à Philadelphie pour un ultime débat avant l’élection primaire qui aura lieu dans une semaine en Pennsylvanie et dont les enjeux sont très élevés pour l’un comme pour l’autre. Hillary doit absolument l’emporter et, si possible, par une marge confortable pour pouvoir rester dans la course à la nomination. Obama doit limiter autant que possible sa défaite annoncée pour préserver le statut de favori que lui vaut son avance au nombre des délégués à la Convention démocrate qui lui sont déjà acquis (1 643 contre 1 504 pour Clinton) et au nombre de suffrages recueillis depuis le début des primaires.


    Un sondage Washington Post / ABC publié le matin du débat a confirmé ce statut, montrant que le jeune sénateur de l’Illinois a désormais la préférence de 51 % des électeurs démocrates, contre 41 % pour la sénatrice de New York, mais surtout que 62 % d’entre eux pensent qu’il est le mieux placé pour battre McCain en novembre, alors que seulement 31 % jugent que l’ex-première dame est la mieux armée. Pourtant, dit Jim Vandehei, directeur de la rédaction du quotidien en ligne The Politico, "l’équipe Clinton sont absolument convaincus qu’Obama ne peut pas gagner la présidentielle, parce que sa base n’est pas assez large et qu’il n’est pas assez blindé pour résister aux attaques des républicains".


    La question de l’éligibilité d’Obama, d’abord soulevée par son association avec son très controversé pasteur, Jeremiah Wright, dont il a dû dénoncer les sermons incendiaires, a été relancée par les propos qu’il a lui-même tenus dans une réunion de lever de fonds à San Francisco le 6 avril, fermée à la presse mais dont une vidéo, tournée par une blogueuse, s’est retrouvée sur l’Internet. Obama y explique que les électeurs ruraux de l’Amérique profonde se "raccrochent" à leurs armes, à leurs églises, et à des attitudes xénophobes et protectionnistes parce qu’ils sont "frustrés" d’un point de vue économique et politique.


    Depuis une semaine, Obama a été obligé de se défendre de l’accusation d’ élitisme et de mépris envers l’électorat populaire, pour ne pas laisser s’installer dans l’opinion une image d’intello-coupé-du-peuple, bien trop sophistiqué et cultivé pour que des Américains moyens votent pour lui. Image qu’il a malheureusement donnée à plusieurs reprises en campagne dans les régions ouvrières de Pennsylvanie, quand on l’a vu par exemple très maladroit au bowling, ou peu à l’aise dans l’art d’avaler des bocks de bière dans des cafés ou de s’empiffrer de spécialités locales pas forcément raffinées.


    Cette image, si elle lui colle à la peau, peut en effet lui être fatale dans l’élection générale, car elle fournit un angle d’attaque aussi classique qu’efficace aux républicains qui en avaient profité avec grand succès contre Michael Dukakis en 1988, Al Gore en 2000 et John Kerry en 2004, tous dépeints comme élitistes et ignorants, ou condescendants, vis-à-vis de l’Amérique profonde et de ses vraies valeurs. Les républicains utiliseront certainement ses liens avec le révérend Wright, mais aussi avec Bill Ayers, l’ex-dirigeant du groupe clandestin d’extrême-gauche Weathermen, organisateur d’attentats contre le Congrès et le Pentagone au début des années 1970, pour insinuer que le sénateur est un gauchiste dangereux.


    Aussi grossière cette caricature soit-elle, elle peut coûter beaucoup de voix au candidat Obama dans les États industriels ou ruraux peuplés de cols bleus patriotes, religieux, plutôt conservateurs et encore un peu racistes, qui s’étendent de la Pennsylvanie au Missouri, en passant par l’Ohio, la Virginie occidentale, le Kentucky ou l’Indiana. Or il ne peut espérer l’emporter sans battre le candidat républicain dans ces États. Hillary Clinton espère précisément démontrer, en l’emportant en Pennsylvanie le 22 avril, puis en Virginie occidentale et dans l’Indiana, qu’Obama ne pourra pas gagner contre McCain, et convaincre du coup les notables du parti, qui décideront au final de la nomination, qu’elle est bien la seule candidate démocrate viable.


    Elle aurait évidemment davantage de chances d’être entendue si les derniers sondages ne révélaient pas que 54 % des électeurs ont une opinion défavorable à son sujet, et que 60 % considèrent qu’on ne peut pas lui faire confiance....
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    http://www.lepoint.fr/actualites-chroniques/obama-peut-il-gagner/1447/0/238679

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