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    Accuser les autres résout-il nos problèmes ?

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    caius


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    Accuser les autres résout-il nos problèmes ? Empty Accuser les autres résout-il nos problèmes ?

    Message  caius Mer 12 Sep - 16:49

    “Accuser les autres résout-il nos problèmes ?”
    Auteur: Jacob Thomas Vendredi 7 Septembre 2007

    “Lawm al-Akhar’, Hal Yusleh Awda’ana?”


    Dès le début de la Guerre des Six Jours en juin 1967, le Président Nasser comprit que la guerre était perdue. Toute son aviation avait était détruite par les Israéliens avant même qu’un avion égyptien puisse décoller et affronter l’aviation israélienne. Plutôt que de reconnaître sa défaite et d’assumer la responsabilité de la guerre avec Israël, Nasser téléphona au Roi Hussein de Jordanie et ensemble ils concoctèrent une fable expliquant que des avions de guerre US et britanniques avaient participé aux attaques israéliennes sur les terrains d’aviations égyptiens ! Nasser avait eu recours à une pratique immémoriale parmi les Arabes et les musulmans : faire porter le chapeau aux autres pour ses propres erreurs et inconséquences. De fait, c’est un trait du caractère arabe qui est illustré dans les ouvrages de Raphael Patai : “The Arab Mind”, Charles Scribner’s Sons, New York, (1973,) et de David Pryce-Jones : “The Closed Circle: An Interpretation of the Arabs”, HarperPerennial, New York, (1991.)

    Début 2007, un écrivain arabe a traité ce sujet dans un article intitulé : “Lawm al-Akhar, Hal Yusleh Awda’ana?” (Accuser les autres résout-il nos problèmes ?) Il a été posté sur le site progressiste en ligne, www.kwtanweer.com le 4 mars 2007. Quand je l’ai remarqué le 22 août, 239 personnes l’avaient déjà lu au cours des six mois précédents. Voici des extraits de l’article suivis de mon analyse et de mes commentaires.

    Pourquoi le discours sur la trahison semble-t-il dominer la sphère arabe ? C’est un discours qui étiquette les ‘autres’ comme des kafirs. Pourquoi les masses arabes acceptent-elles un discours de confrontation plutôt que la défense d’un point de vue éclairé ? Pourquoi le conspirationnisme domine-t-il la pensée collective arabe ? Pourquoi les prêcheurs de haine ont-ils plus d’audience que les prêcheurs de tolérance? Et enfin, pourquoi du haut des chaires continue-t-on à maudire les “Autres” et implorer que le châtiment divin s’abatte sur eux ?

    Il n’y a qu’une seule explication à cela : à savoir la conviction partagée tant par les élites et les masses que c’est toujours la faute de “l’Autre” et qu’il mérite notre haine et notre hostilité. En réalité, c’est cette du culture du “c’est la faute de l’Autre” qui exonère l’individu de sa responsabilité vis-à-vis de sa situation et le porte à en rendre responsable «l’Autre ».

    “Récemment, des dirigeants religieux Sunnites et chiites se sont réunis à Doha dans l’espoir de parvenir à un rapprochement entre les deux groupes religieux et de prévenir une guerre entre leurs adeptes. Au terme des délibérations, ils en sont parvenus à la conclusion qu’Israël, les Etats-Unis et l’Occident étaient responsables des problèmes qui accablent le Moyen Orient!

    « L’ “Autre” doit toujours être rendu responsable dans la mentalité arabe. Il est la cause de nos souffrances et de l’échec de nos projets de développement. « L’Autre” est responsable de la débâcle de nos expérience démocratiques et de la montée des factions religieuses en notre sein. Et, mais oui, c’est “l’Autre” qui a créé l’Irhab (terrorisme) dans nos pays! »

    “La culture du “c’est la faute de l’Autre” est une doctrine partagée par une partie des élites et par les masses arabes qui restent hypnotisés par « l’Autre ». C’est état d’esprit n’est pas d’origine récente, il nous a accompagné à travers toute l’histoire de l’islam depuis le Grand Schisme. Plutôt que d’essayer de comprendre la nature humaine des Sahabas* et d’admettre leur rôle dans les troubles qui sont survenus à partir de l’an 632, les historiens arabes ont recherché un « ennemi » imaginaire. Ils ont inventé un personnage juif mythique, Abdullah bin Saba, et en ont fait le vilain responsable du Schisme de l’an 656. »

    “Si nous considérons la littérature islamique contemporaine, nous découvrons que ‘Les Protocoles des sages de Sion’ sont présentés comme d’authentique documents juifs et sont tenus pour responsables des divisions actuelles de l’Islam. Ils prétendent aussi que les Juifs étaient derrière la chute du Califat et qu’ils ont manipulé Ataturk** »

    “Beaucoup d’Arabes montrent la même logique en attribuant au Mossad*** le rôle principal dans le complot du 11 septembre 2001. Le Mossad doit être tenu responsable des attentats de Londres, Taba, et Sharm el-Sheikh; et aussi des assassinats de sunnites et de chiites en Iraq. Et n’oublions pas que le Mossad était derrière tous les complots visant à assassiner des dirigeants arabes y compris Gamal Abdel-Nasser, Yasser Arafat, et Rafik al-Hariri, le Premier Ministre du Liban. »

    “Il est grand temps d’arrêter d’accuser “l’Autre” et de commencer à faire notre auto-critique. Nous ne gagnons rien à accuser “l’Autre” et à nous agripper aux théories de complots. Ce n’est pas en pérorant sur l’impérialisme culturel ou en considérant la globalisation comme le mal que nous nous en sortirons. Apprenons de ces nations qui ont transcendé leur défaite après la seconde guerre mondiale. Par exemple, l’Allemagne s’est appliquée à éradiquer l’idéologie nazie et le Japon a rejeté ses rêves de domination impériale. Tant les Allemands que les Japonais se sont livrés à leur autocritique, ont corrigé leurs erreurs et sont de nouveau revenus sur le devant de la scène mondiale ; alors que nous les Arabes nous passons notre temps à maudire les Satans de l’obscurantisme au lieu d’essayer d’allumer une chandelle qui dissiperait les ténèbres qui nous entourent.


    Analyse

    Il est rafraîchissant de lire ces mots qui décrivent un regrettable trait du caractère arabo-islamique. Après une tragédie, plutôt que d’admettre sa vraie nature et les causes qui l’ont provoquée, les Arabes rejettent la faute sur “l’Autre.” Il y a une absence totale d’auto-critique qui permette de remonter aux causes d’une tragédie nationale ou communautaire. L’auteur conclut son article en pointant les grands bénéfices que l’Allemagne et le Japon tirèrent de leur auto-critique après leur défaite de la seconde guerre mondiale et la répugnance des Arabes à entreprendre quoi que ce soit pour changer leur habitude de rejeter la faute sur “l’Autre” et à se remettre en question !

    Commentaires

    Le début de l’histoire de l’Islam fut marqué par des succès spectaculaires, particulièrement en ce qui concerne la rapidité des futuhat (conquêtes) au Moyen-Orient, en Afrique du nord et en Espagne. Après la disparition du Califat des Abbassides au 13ième siècle, les Turcs récemment convertis poursuivirent les conquêtes islamiques dans les Balkans et dans une partie de l’Europe centrale. S’étant allié à l’Allemagne et à l’Autriche au cours de la Première guerre mondiale, le Califat Turc Ottoman perdit ses colonies. Le dernier Califat islamique fut aboli en 1924 par Atatürk, le père de la République turque.

    Depuis lors, les musulmans n’ont plus cessé de se demander : “Qu’est-ce qui est allé de travers ?” Plutôt que d’appréhender leurs difficultés en se livrant à une analyse objective des causes de leur déclin, les Musulmans jouent la carte de l’irresponsabilité et désignent “l’Autre” (al-Akhar) comme le responsable de leurs échecs.

    En tout cas, ce qui est vraiment intéressant dans cet article, c'est qu'il met en lumière certains détails oubliés de l'histoire arabe quand il énonce que l'habitude d'accuser “les autres” est profondément implantée dans la mentalité arabo-islamique. Il est fait référence à un juif, Abdullah Bin Saba, et à son implication dans le Schisme de l’an 656. Cet événement tragique du début de l’histoire de la communauté islamique survint après le meurtre du Calife Othman. Dès qu’Ali, cousin et gendre de Mahomet, succéda à Othman en 656, Mu’awiya, le gouverneur de Damas, proclama que Ali était impliqué dans le meurtre de son parent, Othman. Il refusa de reconnaître Ali’s calife et se rebella contre lui. Il fut rejoint par Aisha, la plus jeune femme de Mahomet. La guerre civile dura cinq ans et se termina par le meurtre d’Ali, provoquant le Grand Schisme de l’Islam, précipitant les partisans de Mu’awiya (les Sunnites) contre ceux d’Ali (connus sous le nom de Shi’at Ali ou plus simplement Chiites. )

    Ne désirant pas dévoiler toute la vérité sur le brutal écroulement de l’unité de l’Islam car cela aurait démontré que même ces vénérés Sahaba étaient des humains ordinaires affligés de désirs terrestres et d’ambitions, certains des proches du Prophète connus sous le nom de Sahaba, inventèrent le mythe d’une intervention juive dans le Grand Schisme. Ils ne pouvaient pas accepter qu’une chose aussi terrible soit arrivée et commencèrent la tradition du rejet sur “les Autres” c-a-d. les non musulmans, de la responsabilité de la division de l’Islam en deux groupes rivaux !

    Accuser les autres, ou “Lawm al-Akhar”, a été complété par la Théorie de la Conspiration. Pour que l’“Akhar” puisse comploter efficacement contre la Oumma (communauté) islamique, il doit forcément bénéficier de la complicité de cercles anti-Islamiques. Aussi cette théorie est largement acceptée parmi les Arabes et est évoquée chaque fois qu’une crise survient dans un pays arabe ou islamique. Alors au point où nous en sommes pourquoi se gêner et ne pas accuser les Etats-Unis et l’Europe Occidentale de tous les échecs et de toutes les débâcles qui affligent les terres de l’Islam?! Et puis il y a Israël, l’archi-ennemi de l’Islam, et son Mossad qui est partout. Il est forcément derrière le 11 septembre 2001 et tous les attentats en Europe et au Moyen-Orient. Quant aux “Protocoles des Sages de Sion.” Il s’agit d’un faux rédigé par la police secrète russe pour justifier la persécution des Juifs mais il a été récupéré par les Arabes qui prétendent qu’il s’agit d’un authentique document juif planifiant la domination du monde par le sionisme !

    Cette habitude profondément enracinée de mettre sur le compte de “l’Autre” tous les maux de la Oumma Islamique ne fait que renforcer leur intensité. Il est grand temps que les Arabes réalisent la futilité de rendre les autres responsables de tout et de fassent leur auto-critique. Cet exercice pénible aurait le mérite d’initier un processus leur permettant de se rendre compte que la majorité de leurs maux sont auto-infligé. Tant qu’il ne ravaleront pas leur orgueil et n’admettront pas qu’accuser “l’Autre” ne les a mené nulle part ils continueront à s’enfoncer dans leur propre marasme !

    *Sahaba: Les Compagnons de Mahomet qui l’accompagnèrent à Médine en 622. Ils constituaient le “cercle rapproché” parmi le groupe plus large des Muhajiroun (Immigrants).

    **Ataturk: Le général Turc, Mustapha Kemal prit la tête des restes de l’armée ottomane après la défaite de la Turquie lors de la Première Guerre Mondiale. Il réussit à repousser les armées allies qui menaçaient l’intégrité du territoire turc. Il fonda la République turque et abolit le Califat en 1924. Il est à l’origine d’une tradition laïque en Turquie visant à écarter l’islam de la politique. Il fut honoré du titre d’Ataturk, le père des Turcs.
    Son héritage a été gravement ébranlé le 28 août 2007 quand un politicien islamiste, Abdullah Gul, a été élu Président de la république turque.

    ***Mossad: Service de renseignement israélien.

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