La production d'opium afghan atteint des sommets
LEMONDE.FR avec AFP | 27.08.07 | 18h36 • Mis à jour le 27.08.07 | 18h36
Selon le rapport annuel de l'Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC), publié à Kaboul lundi 27 août, la production d'opium en Afghanistan "a atteint des niveaux records effrayants en 2007", faisant un bond de 34 % en un an. Le montant total de la récolte de pavot s'élèvera à 8 200 tonnes pour 2007, contre 6 100 tonnes en 2006. En tout, les terres d'Afghanistan utilisées pour la culture du pavot sont passées de 165 000 hectares en 2006 à 193 000 en 2007.
"La situation (...) s'annonce mal, mais n'est pas désespérée", estime toutefois le directeur de l'ONUDC, Antonio Maria Costa. Le nombre de provinces débarrassées de la production d'opium a plus que doublé passant de six, en 2006, à treize, cette année. Malgré ce recul, l'Afghanistan demeure le plus important producteur de drogues au monde.
Si le nombre de régions afghanes productrices de pavot a baissé, "la production des terres affectées à la culture de l'opium est maintenant plus importante que le total combiné de production de coca en Amérique latine [Colombie, Pérou et Bolivie]. Aucun autre pays n'a produit de narcotiques à une échelle aussi mortelle depuis la Chine au XIXe siècle", précise Antonio Maria Costa.
UN CULTURE "ÉTROITEMENT LIÉE" À L'INSURRECTION
D'après les enquêteurs de l'ONUDC, la culture du pavot se développe essentiellement là où la présence des talibans est très importante, dans le sud, soit à "80 % dans quelques provinces le long de la frontière avec le Pakistan". La culture du pavot est "étroitement liée" à l'insurrection des anciens maîtres du pays qui financent ainsi la guérilla. Pourtant, les talibans avaient interdit en l'an 2000, par une fatwa, la culture du pavot. "Ce qui était considéré comme un péché est maintenant encouragé", souligne le directeur de l'ONUDC, qui appelle les forces internationales en Afghanistan, essentiellement américaines, à s'engager résolument dans la lutte contre cette culture, ce qu'elles ont jusqu'à présent refusé de faire.
Le responsable onusien donne quelques pistes. Le programme d'éradication devrait être mené de manière "plus honnête et plus vigoureuse". Les fermiers qui décideraient d'y renoncer devraient être récompensés notamment par l'ouverture de nouvelles écoles et hôpitaux. "Ce serait une erreur historique de laisser l'Afghanistan s'écrouler sous les coups de boutoir de la drogue et de la rébellion", juge-t-il encore.
http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3216,36-948156@51-948158,0.html
LEMONDE.FR avec AFP | 27.08.07 | 18h36 • Mis à jour le 27.08.07 | 18h36
Selon le rapport annuel de l'Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC), publié à Kaboul lundi 27 août, la production d'opium en Afghanistan "a atteint des niveaux records effrayants en 2007", faisant un bond de 34 % en un an. Le montant total de la récolte de pavot s'élèvera à 8 200 tonnes pour 2007, contre 6 100 tonnes en 2006. En tout, les terres d'Afghanistan utilisées pour la culture du pavot sont passées de 165 000 hectares en 2006 à 193 000 en 2007.
"La situation (...) s'annonce mal, mais n'est pas désespérée", estime toutefois le directeur de l'ONUDC, Antonio Maria Costa. Le nombre de provinces débarrassées de la production d'opium a plus que doublé passant de six, en 2006, à treize, cette année. Malgré ce recul, l'Afghanistan demeure le plus important producteur de drogues au monde.
Si le nombre de régions afghanes productrices de pavot a baissé, "la production des terres affectées à la culture de l'opium est maintenant plus importante que le total combiné de production de coca en Amérique latine [Colombie, Pérou et Bolivie]. Aucun autre pays n'a produit de narcotiques à une échelle aussi mortelle depuis la Chine au XIXe siècle", précise Antonio Maria Costa.
UN CULTURE "ÉTROITEMENT LIÉE" À L'INSURRECTION
D'après les enquêteurs de l'ONUDC, la culture du pavot se développe essentiellement là où la présence des talibans est très importante, dans le sud, soit à "80 % dans quelques provinces le long de la frontière avec le Pakistan". La culture du pavot est "étroitement liée" à l'insurrection des anciens maîtres du pays qui financent ainsi la guérilla. Pourtant, les talibans avaient interdit en l'an 2000, par une fatwa, la culture du pavot. "Ce qui était considéré comme un péché est maintenant encouragé", souligne le directeur de l'ONUDC, qui appelle les forces internationales en Afghanistan, essentiellement américaines, à s'engager résolument dans la lutte contre cette culture, ce qu'elles ont jusqu'à présent refusé de faire.
Le responsable onusien donne quelques pistes. Le programme d'éradication devrait être mené de manière "plus honnête et plus vigoureuse". Les fermiers qui décideraient d'y renoncer devraient être récompensés notamment par l'ouverture de nouvelles écoles et hôpitaux. "Ce serait une erreur historique de laisser l'Afghanistan s'écrouler sous les coups de boutoir de la drogue et de la rébellion", juge-t-il encore.
http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3216,36-948156@51-948158,0.html