MP a toi l'honneur
Heureusement, j’ai connu l’Europe libérale, tolérante, accueillante, démocrate, compréhensive et généreuse. Cela fait juste quarante ans que je vis en Europe, depuis 1967, et j'ai beaucoup d'amis européens. En tout cas, à part la Belgique où j’y habite régulièrement depuis lors, j’ai visité longuement plusieurs pays européens, Espagne, France, Allemagne, Suisse, Luxembourg, Pays-Bas, Portugal, Danemark et Suède. Partout en Europe je me sentais à l’aise et comme chez moi. A aucun moment je me sentais comme étranger. Partout la population était d’une gentillesse étonnante et d’une amabilité fantastique.
Aujourd’hui, sans pour autant dramatiser la situation, surtout sans généraliser, les choses ont radicalement changé, ils ne sont plus comme auparavant. L’Europe a évoluée et elle est devenue un peu plus chauviniste. Une partie de l’Europe que j’ai connue jadis est en train de disparaître. L’accueil, la gentillesse et l’amabilité ont été remplacées par la xénophobie, le nationalisme et le racisme. Le fascisme s’est de nouveau redressé un peu partout. Et, l’Europe s’est agrandi et s’est métamorphosée. Alors, avec les nouveaux états membres, sa population a quasiment triplé, mais elle a aussi perdu un peu de son charme.
La physionomie de l’immigration a aussi changé. Avec le regroupement familial, la reproduction sur place, la régularisation des clandestins et les réfugiés politique, la population migrante s’est rajeunie, s’est féminisée et s’est enrichie avec des nouvelles nationalités, chaque fois venant de contrées plus lointaines, de l'Est et du Sud. Plus nombreux, plus coloriés et plus diversifiés, nous avons mis à l’épreuve la population, l'administration, la démocratie, la liberté, la liberté d’expression, la tolérance et les droits de l’homme. Conséquences, nous subissons actuellement le revers de la médaille. La démocratie et la liberté ont leurs limites, surtout en ce qui concerne la communauté musulmane. Il semble que nous avons atteint le seuil de l’intolérance. Beaucoup d'Européens, sous la pression de l’extrême droite nous envoient régulièrement des messages claires et nets.
D’un côté les évènements internationaux, les caricatures, les conflits au Moyen Orient, la guerre d’Irak, l’Afghanistan, le 11 septembre 2001, les attentats terroristes, de l’autre côté la crise économique et le chômage, nous nous retrouvons entre l'enclume et le marteau, pardessus le marché nous sommes le maillon le plus faible de la société, malgré ça nous sommes en même temps montré du doigt accusateur comme des suspects potentiels voir des coupables éventuels. Tous ces évènements ne sont pas étrangers à la détérioration de la situation et au changement du comportement des ces Européens et de leurs responsables politiques. Faisant abstraction au discours progressiste de liberté et de démocratie d'antan, plusieurs lois contraignantes ont été proclamées à la va-vite dans plusieurs pays jadis connus par leur tradition d’accueil et d’hospitalité comme la Belgique, la France et les Pays-Bas. Citons par exemple la loi contre le voile et la loi contre les signes ostentatoires.
Si cette tendance continue et évolue dans le même sens, il y aura sans aucun doute des propositions intransigeantes de loi pour interdire, le regroupement familiale des familles musulmanes, la création des mosquées, l’enseignement de l'Arabe et de l’islam, les noms et prénoms à consonance musulmane, le jeûne et la fête du sacrifice. Récemment en Hollande, il y a déjà quelqu’un qui voulait faire interdire le Coran et à Marseille des intellectuels orientalistes demandent au Maire de la ville d'abandonner la construction de la mosquéeet enfin la fameuse manifestation anti-islam que le maire de Bruxelles a interdit.
En tout cas, s’il y a régression des droits de l’homme et si les européens ne nous ont pas compris c’est aussi et principalement notre faute, nous ne leur avons pas très bien expliqué notre religion, nos coutumes et nos traditions. Nous avons eu la chance et nous avons eu assez de temps nécessaire pour le faire. Ce qui n’a pas été le cas. Si maintenant des européens ont peur de l’islam c’est que nous nous sommes comportés d’une manière agressive, peut être sans se rendre compte et sans le vouloir. Quoi qu'il en soit, le résultat est là. Si ce n'est pas notre faute, nous avons été le détonateur d’une réaction en chaîne d’antipathie à notre égard et nous récoltons ce que nous avons semé inconsciemment ces dernières décennies. La moisson n’est pas fameuse, une incompréhension désastreuse avec comme conséquence une population de plus en plus nombreuse qu, (injustement bien sûr) ose manifester publiquement son, écœurement, dégout, répulsion, aversion, mépris et répugnance vis-à-vis de l’Islam et des Musulmans.
C’est vrai qu’il y a un amalgame entre islam, islamisme, insécurité, fanatisme et terrorisme. Malheureusement, nous y avons largement contribué ensemble avec la complicité les autorités publiques à alimenter cet amalgame et à entretenir l’islamophobie. Par exemple, nous avons abandonné le terrain cultuel à des Imams incompétents presque analphabètes et à l’interventionnisme à outrance de puissances étrangères pour les laisser s’immiscer dans nos affaires culturelles et religieuses. Si nous ajoutons à tout cela une frénésie et une inflation de créations de mosquées et de lieux de prière qu’on ne retrouve nul part ailleurs ni dans aucun pays musulman, donne chez certains européens qui ont perdu leur foi et chez d'autres qui se sentent abandonnés, l'impression que nous voulons islamiser l'Europe et imposer la Charia. Cette analyse trop simpliste est partagée par la droite et l’extrême droite et véhiculée par une certaine presse sans modération et par certains intellectuels en mal de créativité et enfin exploitée par le mouvement sioniste Par contre, la réalité est tout à fait l'inverse, nous sommes une petite minorité et une sous culture, divisée et hétérogène, incapable d'influencer quoi que ce soit, encore moins d'imposer une quelconque vision religieuse. (A suivre)
Sarie Abdeslam
Tanger, le 19 août 2007
Sources : Dounia News
Heureusement, j’ai connu l’Europe libérale, tolérante, accueillante, démocrate, compréhensive et généreuse. Cela fait juste quarante ans que je vis en Europe, depuis 1967, et j'ai beaucoup d'amis européens. En tout cas, à part la Belgique où j’y habite régulièrement depuis lors, j’ai visité longuement plusieurs pays européens, Espagne, France, Allemagne, Suisse, Luxembourg, Pays-Bas, Portugal, Danemark et Suède. Partout en Europe je me sentais à l’aise et comme chez moi. A aucun moment je me sentais comme étranger. Partout la population était d’une gentillesse étonnante et d’une amabilité fantastique.
Aujourd’hui, sans pour autant dramatiser la situation, surtout sans généraliser, les choses ont radicalement changé, ils ne sont plus comme auparavant. L’Europe a évoluée et elle est devenue un peu plus chauviniste. Une partie de l’Europe que j’ai connue jadis est en train de disparaître. L’accueil, la gentillesse et l’amabilité ont été remplacées par la xénophobie, le nationalisme et le racisme. Le fascisme s’est de nouveau redressé un peu partout. Et, l’Europe s’est agrandi et s’est métamorphosée. Alors, avec les nouveaux états membres, sa population a quasiment triplé, mais elle a aussi perdu un peu de son charme.
La physionomie de l’immigration a aussi changé. Avec le regroupement familial, la reproduction sur place, la régularisation des clandestins et les réfugiés politique, la population migrante s’est rajeunie, s’est féminisée et s’est enrichie avec des nouvelles nationalités, chaque fois venant de contrées plus lointaines, de l'Est et du Sud. Plus nombreux, plus coloriés et plus diversifiés, nous avons mis à l’épreuve la population, l'administration, la démocratie, la liberté, la liberté d’expression, la tolérance et les droits de l’homme. Conséquences, nous subissons actuellement le revers de la médaille. La démocratie et la liberté ont leurs limites, surtout en ce qui concerne la communauté musulmane. Il semble que nous avons atteint le seuil de l’intolérance. Beaucoup d'Européens, sous la pression de l’extrême droite nous envoient régulièrement des messages claires et nets.
D’un côté les évènements internationaux, les caricatures, les conflits au Moyen Orient, la guerre d’Irak, l’Afghanistan, le 11 septembre 2001, les attentats terroristes, de l’autre côté la crise économique et le chômage, nous nous retrouvons entre l'enclume et le marteau, pardessus le marché nous sommes le maillon le plus faible de la société, malgré ça nous sommes en même temps montré du doigt accusateur comme des suspects potentiels voir des coupables éventuels. Tous ces évènements ne sont pas étrangers à la détérioration de la situation et au changement du comportement des ces Européens et de leurs responsables politiques. Faisant abstraction au discours progressiste de liberté et de démocratie d'antan, plusieurs lois contraignantes ont été proclamées à la va-vite dans plusieurs pays jadis connus par leur tradition d’accueil et d’hospitalité comme la Belgique, la France et les Pays-Bas. Citons par exemple la loi contre le voile et la loi contre les signes ostentatoires.
Si cette tendance continue et évolue dans le même sens, il y aura sans aucun doute des propositions intransigeantes de loi pour interdire, le regroupement familiale des familles musulmanes, la création des mosquées, l’enseignement de l'Arabe et de l’islam, les noms et prénoms à consonance musulmane, le jeûne et la fête du sacrifice. Récemment en Hollande, il y a déjà quelqu’un qui voulait faire interdire le Coran et à Marseille des intellectuels orientalistes demandent au Maire de la ville d'abandonner la construction de la mosquéeet enfin la fameuse manifestation anti-islam que le maire de Bruxelles a interdit.
En tout cas, s’il y a régression des droits de l’homme et si les européens ne nous ont pas compris c’est aussi et principalement notre faute, nous ne leur avons pas très bien expliqué notre religion, nos coutumes et nos traditions. Nous avons eu la chance et nous avons eu assez de temps nécessaire pour le faire. Ce qui n’a pas été le cas. Si maintenant des européens ont peur de l’islam c’est que nous nous sommes comportés d’une manière agressive, peut être sans se rendre compte et sans le vouloir. Quoi qu'il en soit, le résultat est là. Si ce n'est pas notre faute, nous avons été le détonateur d’une réaction en chaîne d’antipathie à notre égard et nous récoltons ce que nous avons semé inconsciemment ces dernières décennies. La moisson n’est pas fameuse, une incompréhension désastreuse avec comme conséquence une population de plus en plus nombreuse qu, (injustement bien sûr) ose manifester publiquement son, écœurement, dégout, répulsion, aversion, mépris et répugnance vis-à-vis de l’Islam et des Musulmans.
C’est vrai qu’il y a un amalgame entre islam, islamisme, insécurité, fanatisme et terrorisme. Malheureusement, nous y avons largement contribué ensemble avec la complicité les autorités publiques à alimenter cet amalgame et à entretenir l’islamophobie. Par exemple, nous avons abandonné le terrain cultuel à des Imams incompétents presque analphabètes et à l’interventionnisme à outrance de puissances étrangères pour les laisser s’immiscer dans nos affaires culturelles et religieuses. Si nous ajoutons à tout cela une frénésie et une inflation de créations de mosquées et de lieux de prière qu’on ne retrouve nul part ailleurs ni dans aucun pays musulman, donne chez certains européens qui ont perdu leur foi et chez d'autres qui se sentent abandonnés, l'impression que nous voulons islamiser l'Europe et imposer la Charia. Cette analyse trop simpliste est partagée par la droite et l’extrême droite et véhiculée par une certaine presse sans modération et par certains intellectuels en mal de créativité et enfin exploitée par le mouvement sioniste Par contre, la réalité est tout à fait l'inverse, nous sommes une petite minorité et une sous culture, divisée et hétérogène, incapable d'influencer quoi que ce soit, encore moins d'imposer une quelconque vision religieuse. (A suivre)
Sarie Abdeslam
Tanger, le 19 août 2007
Sources : Dounia News