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    BELGIQUE : Le fatalisme tranquille ?

    silverbold
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    Message  silverbold Ven 15 Juin - 19:19

    BELGIQUE : Le fatalisme tranquille ?

    Le fossé entre les communautés pourrait s’accélérer après les élections fédérales
    13 juin 2007, Par Bénédicte De BEYS

    Ce dimanche 10 juin 2007 les belges ont été appelés aux urnes, le vote étant obligatoire, pour élire leurs futurs représentants au Sénat et à la Chambre pour les quatre prochaines années. La Flandre a clairement fait le choix de la droite, et de la tendance séparatiste. La Wallonie sanctionne timidement un Parti socialiste qui dominait le paysage politique depuis plus de 50 ans, au profit des libéraux du MR. L’érosion du PS permet également au parti "Ecolo" de se faire une plus grande place. Bruxelles enregistre les mêmes tendances que dans les régions francophones. Néanmoins, un gouvernement de coalition ne sera pas facile à mettre sur pied. Les analystes évoquaient, quelques jours avant le scrutin, la possibilité d’une coalition tripartite libérale-socialiste-centriste, sorte de gouvernement d’Union nationale appelé à décider de la prochaine réforme institutionnelle dont seuls les néerlandophones semblent demandeurs.


    Un système électoral complexe qui prend en compte les multiples clivages composant la société belge

    Pour l’élection des quarante sénateurs élus directement, la Belgique est divisée en trois circonscriptions : la Flandre, la Wallonie et l’arrondissement de Bruxelles-Hal-Vilvorde. Les parlements des Communautés désignent encore en leur sein 21 sénateurs - élus à une autre date que leurs collègues fédéraux - et 10 autres sénateurs sont cooptés par leurs collègues. Le Sénat compte encore des sénateurs de droit : les enfants du Roi âgés d’au moins 18 ans et ayant prêté serment en qualité de sénateur.

    Les élections à la Chambre se réalisent sur la base d’arrondissements électoraux provinciaux. Deux exceptions sont cependant prévues : l’arrondissement électoral de Bruxelles-Hal-Vilvorde et l’arrondissement électoral de Louvain ne coïncident pas avec une province. On compte donc au total 11 arrondissements électoraux. Le nombre de sièges est déterminé sur la base du nombre d’habitants de l’arrondissement électoral.

    L’arrondissement de Bruxelles-Hal-Vilvorde ("B-H-V") est le seul arrondissement bilingue français-néerlandais du pays, permettant aux électeurs de choisir de voter à la Chambre et au Sénat aussi bien pour des listes francophones que néerlandophones. Une telle liberté suscite la fureur des néerlandophones qui souhaitent une scission de cet arrondissement, qu’ils jugent être une construction purement électorale ne respectant pas la frontière linguistique du pays. Comme toujours en Belgique, élection rime avec linguistique et conflits communautaires, et ce bien indépendemment des éléctions.

    Le gouvernement sortant mis en difficulté

    Au vu des derniers résultats, il y a fort à parier que le « dossier B-H-V » pour lequel le gouvernement sortant a été incapable de trouver un accord, non seulement resurgisse mais surtout prenne une orientation épousant les théories "flamingantes" (les intérêts que prônent les grands vainqueurs de ce suffrage en Flandre).

    Le gouvernement sortant de couleur « Violette » avait formé une coalition Gauche-Droite dirigée par un Premier Ministre Flamand, Guy Verhoofstadt, « asexué linguistique » comme le requiert la Constitution.

    Aujourd’hui, en Flandre comme en Wallonie, les socialistes enregistrent un net recul attribué principalement aux récents scandales qui ont éclaboussé le Parti Socialiste Francophone, parti au pouvoir à Charleroi, où des malversations n’ont cessé d’être dénoncées dans la presse et confirmées par la justice, au point de voir séjourner en prison le receveur communal de Charleroi, le secrétaire communal, certains Echevins (adjoints) et le Bourgmestre (maire) ! Ce dernier ainsi que ses adjoints ont d’allieurs décidé de démissionner suite aux résultats des élections. M. Di Rupo, dirigeant du parti socialiste wallon et ministre-président de la Région wallonne, a par ailleurs décidé de placer les sections et la fédération de Charleroi sous la tutelle directe du bureau du parti.

    Les résultats divergents cependant en Flandre et en Wallonie pour les Libéraux, qui piquent du nez en Flandre, obligeant le Premier Ministre sortant à avouer son échec, et les Libéraux francophones (MR), qui ravissent la place de premier parti de Wallonie au PS, ce qui représente une victoire historique.


    Côté francophone encore, les Centristes du CdH (centre démocrate humaniste, proche du Modem) progressent à Bruxelles et engrangent de bons résultats en Wallonie. Les résultats des écologistes doublent par rapport aux élections de 2003, ces derniers repassant la barre des 10 %. Mais c’est surtout, outre le bon score du MR côté francophone, du côté flammand que les choses ont le plus évolué par rapport aux équilibres de 2003. Le cartel CD&C/N-VA (Chrétiens démocrates et autonomistes flammands), dirigé par Yves Leterme, récolte un score historique et devient premier parti de Belgique. Cette victoire rend sa présence incontournable dans la future coalition gouvernementale et laisse augurer sa probable désignation en tant que Premier Ministre.

    Quel avenir constitutionnel pour la Belgique ?

    Si le scénario promouvant Yves Leterme futur Premier Ministre a de quoi plaire aux centristes francophones (MR) qui voient en son parti leur homologue néerlandophone naturel, leur ouvrant ainsi les portes de la majorité (en effet jusqu’à présent la règle tacite a toujours été de former une coalition englobant les pendants Nord et Sud des partis la composant), ce résultat écrasant a de quoi inquiéter les francophones atterrés par les discours ouvertement séparatistes de celui-ci et ses considérations linguistiques jugeant les francophones « mentalement inaptes à apprendre le flamand » !

    A cet arrangement complexe, s’ajoute le fait que le Vlaams Belang, parti populiste et xenophobe dont l’objectif principal consiste à obtenir l’indépendance de la Flandre, même s’il stagne au niveau des résultats, reste toutefois le deuxième parti flamand. Ces pressions séparatistes et autonomistes risquent de pousser le nouveau gouvernement à un remaniement constitutionnel creusant toujours plus la fracture, déjà importante, entre les différentes communautés Yves Leterme annonçait ainsi, dès la confirmation des résultats : « Il faut à tout prix réduire le fossé économique qui sépare les deux grandes régions du pays. Et la meilleure manière d’y parvenir, pour la Flandre comme pour la Wallonie, consiste en une nouvelle redistribution des compétences vers les entités fédérées ».

    Au final : une Belgique dispersée, pour ne pas dire déchirée… avec un gouvernement de coalition qui s’annonce très difficile à constituer. Celui-ci devra drainer une majorité simple à la chambre mais aussi une majorité dite « spéciale », indispensable à la réforme de l’Etat que le Nord du pays ne cesse de réclamer (quorum de présence et de vote de 2/3, plus la majorité dans chaque groupe linguistique à la Chambre et au Sénat). Le travail de l’Informateur puis du Formateur du gouvernement envoyé par le Roi (le gouvernement est formé par le Roi qui prend en compte les résultats des élections pour former ce dernier) sera long avant que le nouveau gouvernement ne puisse prêter serment.

    Les Belges espèrent avoir un nouveau gouvernement le 21 juillet, jour de la fête nationale. Mais les esprits seront-ils à la fête alors qu’une partie du pays brandit déjà les drapeaux du Lion des Flandres et que l’autre voit fondre ses espoirs de nomination d’un Premier Ministre francophone dont elle est privée depuis 50 ans ? La Belgique parviendra-t-elle à trouver l’équilibre gouvernemental qui assurera sa pérennité ? Réponse dans les mois à venir.

    http://www.eurosduvillage.com/708-BELGIQUE-Le-fatalisme

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