Nouvelle polémique sur le rôle de Pie XII en 1939
LE MONDE | 02.06.07 | 15h04 • Mis à jour le 02.06.07 | 15h04
Rome,correspondant
Une nouvelle polémique sur l'attitude du pape Pie XII vis-à-vis de l'extermination des juifs par le régime nazi a éclaté en Italie, avec la publication d'un ouvrage sur les derniers mois de pontificat de son prédécesseur, Pie XI. Dans son livre Pie XI, Hitler et Mussolini, la solitude d'un pape (Editions Einaudi, 2007), Emma Fattorini, une historienne de l'université romaine La Sapienza, évoque les tensions entre le pape et la Curie romaine, dirigée à l'époque par le cardinal Eugenio Pacelli, le futur Pie XII, sur les relations à avoir avec l'Allemagne hitlérienne et le fascisme italien.
L'universitaire cite un discours critique envers les régimes totalitaires que Pie XI devait prononcer, le 11 février 1939, pour le dixième anniversaire des accords du Latran, signés avec Mussolini. Le texte ne fut jamais prononcé puisque Achille Ratti, 82 ans, mourut la veille. Mme Fattorini affirme que son successeur fit détruire le manuscrit et les copies prêtes à être distribuées aux évêques. Elle voit dans cette "censure" la confirmation de la thèse selon laquelle Pie XII aurait fermé les yeux sur les persécutions des juifs.
Le quotidien L'Avvenire, propriété de l'épiscopat italien, a aussitôt regretté "les imprécisions" de ce travail. La version de l'historienne est contestée par un journaliste, Andrea Tornielli, auteur d'une récente biographie d'Eugenio Pacelli, Pie XII (Editions Mondadori). Il y étaye l'opinion selon laquelle les deux papes n'étaient pas opposés sur le fond mais sur la forme : Pie XII pensait que l'instrument diplomatique était plus efficace que l'opposition frontale.
Cette nouvelle controverse sur le rôle de l'Eglise pendant la guerre intervient trois semaines après que la Congrégation de la cause des saints eut donné son feu vert à la poursuite du procès en béatification de Pie XII. Désormais, il appartient à Benoît XVI de signer le décret confirmant "les vertus héroïques de ce serviteur de Dieu". En mars, le pape allemand avait expliqué que Pie XII avait été "un don" pour le XXe siècle.
Son action exacte envers les juifs et les minorités persécutées par les nazis sera plus facile à juger lorsque les archives du Vatican seront accessibles aux chercheurs. En attendant, une organisation américaine de lutte contre l'antisémitisme, l'Anti-Defamation League, a souhaité, début mai, la suspension de la procédure de béatification.
Jean-Jacques Bozonnet
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Une nouvelle polémique sur l'attitude du pape Pie XII vis-à-vis de l'extermination des juifs par le régime nazi a éclaté en Italie, avec la publication d'un ouvrage sur les derniers mois de pontificat de son prédécesseur, Pie XI. Dans son livre Pie XI, Hitler et Mussolini, la solitude d'un pape (Editions Einaudi, 2007), Emma Fattorini, une historienne de l'université romaine La Sapienza, évoque les tensions entre le pape et la Curie romaine, dirigée à l'époque par le cardinal Eugenio Pacelli, le futur Pie XII, sur les relations à avoir avec l'Allemagne hitlérienne et le fascisme italien.
L'universitaire cite un discours critique envers les régimes totalitaires que Pie XI devait prononcer, le 11 février 1939, pour le dixième anniversaire des accords du Latran, signés avec Mussolini. Le texte ne fut jamais prononcé puisque Achille Ratti, 82 ans, mourut la veille. Mme Fattorini affirme que son successeur fit détruire le manuscrit et les copies prêtes à être distribuées aux évêques. Elle voit dans cette "censure" la confirmation de la thèse selon laquelle Pie XII aurait fermé les yeux sur les persécutions des juifs.
Le quotidien L'Avvenire, propriété de l'épiscopat italien, a aussitôt regretté "les imprécisions" de ce travail. La version de l'historienne est contestée par un journaliste, Andrea Tornielli, auteur d'une récente biographie d'Eugenio Pacelli, Pie XII (Editions Mondadori). Il y étaye l'opinion selon laquelle les deux papes n'étaient pas opposés sur le fond mais sur la forme : Pie XII pensait que l'instrument diplomatique était plus efficace que l'opposition frontale.
Cette nouvelle controverse sur le rôle de l'Eglise pendant la guerre intervient trois semaines après que la Congrégation de la cause des saints eut donné son feu vert à la poursuite du procès en béatification de Pie XII. Désormais, il appartient à Benoît XVI de signer le décret confirmant "les vertus héroïques de ce serviteur de Dieu". En mars, le pape allemand avait expliqué que Pie XII avait été "un don" pour le XXe siècle.
Son action exacte envers les juifs et les minorités persécutées par les nazis sera plus facile à juger lorsque les archives du Vatican seront accessibles aux chercheurs. En attendant, une organisation américaine de lutte contre l'antisémitisme, l'Anti-Defamation League, a souhaité, début mai, la suspension de la procédure de béatification.
Jean-Jacques Bozonnet
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Une nouvelle polémique sur l'attitude du pape Pie XII vis-à-vis de l'extermination des juifs par le régime nazi a éclaté en Italie, avec la publication d'un ouvrage sur les derniers mois de pontificat de son prédécesseur, Pie XI. Dans son livre Pie XI, Hitler et Mussolini, la solitude d'un pape (Editions Einaudi, 2007), Emma Fattorini, une historienne de l'université romaine La Sapienza, évoque les tensions entre le pape et la Curie romaine, dirigée à l'époque par le cardinal Eugenio Pacelli, le futur Pie XII, sur les relations à avoir avec l'Allemagne hitlérienne et le fascisme italien.
L'universitaire cite un discours critique envers les régimes totalitaires que Pie XI devait prononcer, le 11 février 1939, pour le dixième anniversaire des accords du Latran, signés avec Mussolini. Le texte ne fut jamais prononcé puisque Achille Ratti, 82 ans, mourut la veille. Mme Fattorini affirme que son successeur fit détruire le manuscrit et les copies prêtes à être distribuées aux évêques. Elle voit dans cette "censure" la confirmation de la thèse selon laquelle Pie XII aurait fermé les yeux sur les persécutions des juifs.
Le quotidien L'Avvenire, propriété de l'épiscopat italien, a aussitôt regretté "les imprécisions" de ce travail. La version de l'historienne est contestée par un journaliste, Andrea Tornielli, auteur d'une récente biographie d'Eugenio Pacelli, Pie XII (Editions Mondadori). Il y étaye l'opinion selon laquelle les deux papes n'étaient pas opposés sur le fond mais sur la forme : Pie XII pensait que l'instrument diplomatique était plus efficace que l'opposition frontale.
Cette nouvelle controverse sur le rôle de l'Eglise pendant la guerre intervient trois semaines après que la Congrégation de la cause des saints eut donné son feu vert à la poursuite du procès en béatification de Pie XII. Désormais, il appartient à Benoît XVI de signer le décret confirmant "les vertus héroïques de ce serviteur de Dieu". En mars, le pape allemand avait expliqué que Pie XII avait été "un don" pour le XXe siècle.
Son action exacte envers les juifs et les minorités persécutées par les nazis sera plus facile à juger lorsque les archives du Vatican seront accessibles aux chercheurs. En attendant, une organisation américaine de lutte contre l'antisémitisme, l'Anti-Defamation League, a souhaité, début mai, la suspension de la procédure de béatification.
Jean-Jacques Bozonnet
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L'universitaire cite un discours critique envers les régimes totalitaires que Pie XI devait prononcer, le 11 février 1939, pour le dixième anniversaire des accords du Latran, signés avec Mussolini. Le texte ne fut jamais prononcé puisque Achille Ratti, 82 ans, mourut la veille. Mme Fattorini affirme que son successeur fit détruire le manuscrit et les copies prêtes à être distribuées aux évêques. Elle voit dans cette "censure" la confirmation de la thèse selon laquelle Pie XII aurait fermé les yeux sur les persécutions des juifs.
Le quotidien L'Avvenire, propriété de l'épiscopat italien, a aussitôt regretté "les imprécisions" de ce travail. La version de l'historienne est contestée par un journaliste, Andrea Tornielli, auteur d'une récente biographie d'Eugenio Pacelli, Pie XII (Editions Mondadori). Il y étaye l'opinion selon laquelle les deux papes n'étaient pas opposés sur le fond mais sur la forme : Pie XII pensait que l'instrument diplomatique était plus efficace que l'opposition frontale.
Cette nouvelle controverse sur le rôle de l'Eglise pendant la guerre intervient trois semaines après que la Congrégation de la cause des saints eut donné son feu vert à la poursuite du procès en béatification de Pie XII. Désormais, il appartient à Benoît XVI de signer le décret confirmant "les vertus héroïques de ce serviteur de Dieu". En mars, le pape allemand avait expliqué que Pie XII avait été "un don" pour le XXe siècle.
Son action exacte envers les juifs et les minorités persécutées par les nazis sera plus facile à juger lorsque les archives du Vatican seront accessibles aux chercheurs. En attendant, une organisation américaine de lutte contre l'antisémitisme, l'Anti-Defamation League, a souhaité, début mai, la suspension de la procédure de béatification.
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