mercredi 23 mai 2007, mis à jour à 14:50
Amnesty dénonce "la stratégie de la peur" dans le monde Reuters
Amnesty International estime dans son dernier rapport annuel, publié mercredi, que le monde est aussi polarisé qu'au temps fort de la guerre froide et qu'il est à maints égards bien plus dangereux.
Les pouvoirs qui jouent sur la peur favorisent les atteintes aux droits de l'homme et créent un monde dangereusement divisé, ajoute l'organisation.
Pointant un doigt accusateur dans plusieurs directions, de Washington à Harare, capitale du Zimbabwe de Robert Mugabe, Amnesty reproche aux gouvernements de s'attaquer aux droits de l'homme et d'alimenter le racisme avec des politiques à courte vue qui suscitent peur et division.
"La stratégie de la peur favorise une régression des droits de l'homme, en vertu de laquelle aucun droit n'est sacro-saint", déclare Irene Khan, secrétaire générale d'Amnesty, dans le rapport 2007 de l'organisation qui revendique 2,2 millions de membres répartis dans plus de 150 pays.
"La guerre contre le terrorisme et la guerre en Irak, avec leur cortège d'atteintes aux droits de l'homme, ont créé de profondes divisions qui accumulent de sombres nuages sur les relations internationales", ajoute-t-elle.
"Notre monde est aussi polarisé qu'il l'était à l'apogée de la guerre froide et, à bien des égards, il est nettement plus dangereux", estime-t-elle.
NOTE D'OPTIMISME
Accroître la polarisation a renforcé la position des extrémistes, l'islamophobie et l'antisémitisme se retrouvant en progression l'un et l'autre à travers le monde, conclut Amnesty. "La peur nourrit le mécontentement et la discrimination", écrit l'organisation à cet égard.
"La régression des droits de l'homme en cours à l'heure actuelle doit être combattue au moyen d'une solidarité internationale et d'un respect des valeurs mondiales", a déclaré Irene Khan lors d'une conférence de presse.
L'ONG accuse le président américain George W. Bush d'invoquer la peur du terrorisme pour renforcer son pouvoir. "Le double langage du gouvernement américain est incroyablement éhonté", analyse Khan dans le rapport.
Regrettant l'érosion, aux yeux du monde, de l'autorité morale des Etats-Unis, la secrétaire générale d'Amnesty a déplore que "l'administration américaine considère le monde comme un champ de bataille géant pour sa guerre contre le terrorisme".
Amnesty évoque d'autre part le conflit du Darfour, au Soudan, où la guerre civile a fait 200.000 morts depuis 2003. "Le Darfour est une blessure sanguinolente à la conscience du monde", a déclaré Khan.
En Colombie comme au Cambodge, à Cuba comme en Ouzbékistan, Amnesty relève qu'internet est devenu la nouvelle frontière dans la lutte pour le droit à s'opposer.
Après avoir dressé un catalogue des atteintes ici et là dans le monde, Amnesty conclut son rapport annuel sur une note d'optimisme, en estimant que l'on pourra remédier aux atteintes aux droits de l'homme aussi efficacement que l'on cherche à agir contre le réchauffement de la planète, si l'opinion publique internationale réussit à se mobiliser dans les mêmes proportions.
"Le pouvoir des peuples changera la face des droits de l'homme au XXIe siècle. L'espoir est particulièrement vivace", écrit l'ONG.
http://www.lexpress.fr/info/infojour/reuters.asp?id=44872&1435
Amnesty dénonce "la stratégie de la peur" dans le monde Reuters
Amnesty International estime dans son dernier rapport annuel, publié mercredi, que le monde est aussi polarisé qu'au temps fort de la guerre froide et qu'il est à maints égards bien plus dangereux.
Les pouvoirs qui jouent sur la peur favorisent les atteintes aux droits de l'homme et créent un monde dangereusement divisé, ajoute l'organisation.
Pointant un doigt accusateur dans plusieurs directions, de Washington à Harare, capitale du Zimbabwe de Robert Mugabe, Amnesty reproche aux gouvernements de s'attaquer aux droits de l'homme et d'alimenter le racisme avec des politiques à courte vue qui suscitent peur et division.
"La stratégie de la peur favorise une régression des droits de l'homme, en vertu de laquelle aucun droit n'est sacro-saint", déclare Irene Khan, secrétaire générale d'Amnesty, dans le rapport 2007 de l'organisation qui revendique 2,2 millions de membres répartis dans plus de 150 pays.
"La guerre contre le terrorisme et la guerre en Irak, avec leur cortège d'atteintes aux droits de l'homme, ont créé de profondes divisions qui accumulent de sombres nuages sur les relations internationales", ajoute-t-elle.
"Notre monde est aussi polarisé qu'il l'était à l'apogée de la guerre froide et, à bien des égards, il est nettement plus dangereux", estime-t-elle.
NOTE D'OPTIMISME
Accroître la polarisation a renforcé la position des extrémistes, l'islamophobie et l'antisémitisme se retrouvant en progression l'un et l'autre à travers le monde, conclut Amnesty. "La peur nourrit le mécontentement et la discrimination", écrit l'organisation à cet égard.
"La régression des droits de l'homme en cours à l'heure actuelle doit être combattue au moyen d'une solidarité internationale et d'un respect des valeurs mondiales", a déclaré Irene Khan lors d'une conférence de presse.
L'ONG accuse le président américain George W. Bush d'invoquer la peur du terrorisme pour renforcer son pouvoir. "Le double langage du gouvernement américain est incroyablement éhonté", analyse Khan dans le rapport.
Regrettant l'érosion, aux yeux du monde, de l'autorité morale des Etats-Unis, la secrétaire générale d'Amnesty a déplore que "l'administration américaine considère le monde comme un champ de bataille géant pour sa guerre contre le terrorisme".
Amnesty évoque d'autre part le conflit du Darfour, au Soudan, où la guerre civile a fait 200.000 morts depuis 2003. "Le Darfour est une blessure sanguinolente à la conscience du monde", a déclaré Khan.
En Colombie comme au Cambodge, à Cuba comme en Ouzbékistan, Amnesty relève qu'internet est devenu la nouvelle frontière dans la lutte pour le droit à s'opposer.
Après avoir dressé un catalogue des atteintes ici et là dans le monde, Amnesty conclut son rapport annuel sur une note d'optimisme, en estimant que l'on pourra remédier aux atteintes aux droits de l'homme aussi efficacement que l'on cherche à agir contre le réchauffement de la planète, si l'opinion publique internationale réussit à se mobiliser dans les mêmes proportions.
"Le pouvoir des peuples changera la face des droits de l'homme au XXIe siècle. L'espoir est particulièrement vivace", écrit l'ONG.
http://www.lexpress.fr/info/infojour/reuters.asp?id=44872&1435