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    Les failles du traité de Kyoto

    silverbold
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    Les failles du traité de Kyoto Empty Les failles du traité de Kyoto

    Message  silverbold Mer 9 Mai - 7:02

    LARRY SUMMERS

    Les failles du traité de Kyoto
    [ 09/05/07 ]


    Avec l'accumulation des preuves scientifiques et leur présentation répétée au grand public, le débat sur le réchauffement de la planète est entré dans une nouvelle phase. Ceux qui continuent à réfuter le fait que l'activité humaine contribue au réchauffement ou qui prétendent pouvoir continuer à agir de la même façon sans incidences négatives sont de plus en plus perçus, d'un point de vue moral et intellectuel, comme ceux qui affirment encore que le tabac n'est pas dangereux pour la santé.

    Bien qu'il y ait certainement parfois une euphorie excessive autour des avantages économiques des politiques vertes, il est aujourd'hui incontestable qu'il existe de formidables opportunités de réduire les émissions polluantes en dégageant des bénéfices ou, du moins, à un coût réduit. Les subventions mondiales au secteur énergétique approcheraient aujourd'hui les 250 milliards de dollars.

    La question ne porte plus sur la nécessité ou non de faire quelque chose - la cause est désormais entendue dans les milieux les plus sensés. Il s'agit de savoir à présent ce que nous pourrions faire pour transmettre à nos descendants la meilleure qualité de vie possible. Il faut posséder une certaine vision et de l'ambition pour pouvoir y répondre. Cependant, comme nous le montre l'exemple de la Ligue des nations de Woodrow Wilson, une vision utopiste et une ambition coupée de toute réalité sociale, politique et économique peuvent se révéler contre-productives.

    Il existe un risque réel que le seuil fixé au niveau mondial et l'approche commerciale destinée à réduire rapidement les émissions polluantes définis dans le protocole de Kyoto - soutenu aujourd'hui par la plupart des pays européens - s'avèrent inefficaces, voire contreproductifs, dans la mesure où ils remplacent des approches plus réalistes du problème. Kyoto est à présent considéré comme la seule voie de salut par tous ceux qui ne veulent pas se retrouver isolés en matière de réchauffement climatique. On ne peut qu'espérer qu'il puisse être mis en oeuvre. Il est néanmoins utile de présenter clairement ses défauts, comme je le fais ici, et, par prudence, d'envisager d'autres solutions s'il ne portait pas ses fruits. Ce sera l'objet de mon prochain article.

    Premièrement, le protocole de Kyoto repose sur le fait contestable que les pays seront soumis à des objectifs et à des pénalités s'ils ne le respectent pas. Il peut être intéressant, à cet égard, de se pencher sur l'histoire du traité de Maastricht. Il comportait notamment des objectifs budgétaires placés directement sous le contrôle des gouvernements, que des pays qui étaient déjà parvenus à un degré élevé de cohésion devaient atteindre à relativement court terme. Il a été rompu presque immédiatement, quand il est apparu que les objectifs n'avaient aucun caractère obligatoire pour les grands pays, qui ne les respectaient pas sans pour autant se voir imposer les plus petites pénalités.

    Le protocole de Kyoto ne semble, pour l'heure, avoir guère d'incidence sur les comportements. Les quelques éléments attestant d'une réduction massive des émissions polluantes proviennent de pays comme le Royaume-Uni, l'Allemagne et les anciens pays communistes, où le charbon a été abandonné pour d'autres raisons. L'impact limité du protocole transparaît également dans le fait que les permis carbone sont désormais en vente au prix dérisoire de 1 euro la tonne.

    Deuxièmement, les marchés du carbone incitent à se lancer dans des politiques de subventions à grande échelle. Pour réduire de manière substantielle les émissions de gaz à effet de serre, la valeur des droits des émissions doit se situer autour de plusieurs dizaines de milliards de dollars. Si les permis d'émissions peuvent en principe être achetés, ils sont en fait toujours alloués administrativement. Il n'est par conséquent guère surprenant que les entreprises qui peuvent répercuter les coûts du carbone sur leurs clients soient séduites par les programmes qui compensent ces coûts en leur allouant des permis correspondant à leurs niveaux d'émissions actuels. Ainsi que l'ont révélé les enquêtes menées par la presse, le système de développement propre a entraîné le versement de sommes substantielles pour encourager une réduction des émissions qui aurait eu lieu de toute façon ou aurait pu être effectuée à moindre coût. Tout porte même à croire que certaines émissions de gaz industriels ont été volontairement augmentées afin d'obtenir des subventions plus importantes pour les diminuer.

    Troisièmement, le problème le plus grave du protocole de Kyoto est qu'il ne modifiera probablement pas de manière significative la politique des pays en développement. Ainsi que me l'ont expliqué mes hôtes indiens lors d'une de mes dernières visites, les responsables politiques de ces pays ne sont pas disposés à accepter des objectifs contraignants en ce qui concerne leur utilisation énergétique ou leurs émissions de gaz à effet de serre qui soient inférieurs aux niveaux d'émission par habitant des pays industrialisés. On ne peut par ailleurs pas attendre d'eux non plus, en se fondant sur des prévisions aléatoires de tendances économiques ou de développements technologiques, qu'ils s'engagent sur une voie énergétique totalement différente de celle suivie par les pays riches.

    Pourtant, c'est dans les pays en développement que les actions en matière de politique sur le changement climatique doivent être prises. Ils représenteront 75 % de l'augmentation des émissions au cours du prochain quart de siècle et effectuent aujourd'hui les investissements dans les infrastructures sur lesquelles reposera plus tard leur économie. Aucun système international qui ne les prendra pas en compte ne pourra fonctionner car les réductions des émissions réalisées d'un côté seront annulées de l'autre en raison de la délocalisation dans les pays en développement des activités énergétiques. Le vote, en 1997, de tous les démocrates du Sénat suggère que les approches qui ne tiennent pas compte des pays en développement ne recevront aucun soutien politique dans certains pays du monde industrialisé.

    Ces problèmes et d'autres, comme la difficulté à fixer des objectifs d'émissions compte tenu des incertitudes économiques, pourront peut-être être résolus avec de la bonne volonté et beaucoup de réflexion. Le mois prochain, je présenterai des propositions, qui, bien que moins spectaculaires en matière de réduction immédiate des émissions, pourraient offrir à long terme la base dont a besoin le monde pour avancer dans ce domaine.

    LAWRENCE SUMMERS est professeur titulaire de la chaire Charles W. Eliot à l'université Harvard.

    http://www.lesechos.fr/info/analyses/4572969.htm
    MP
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    Les failles du traité de Kyoto Empty Re: Les failles du traité de Kyoto

    Message  MP Mer 9 Mai - 9:19

    En fait, des solutions majeures ont été avancées, comme l'interdiction des BBQ, ou le placement d'ampoules-néon ...

    Pas de soucis Very Happy Very Happy Very Happy

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