Prodi crée son "grand" parti de centre gauche
Rome RICHARD HEUZÉ.
Publié le 19 avril 2007
Actualisé le 19 avril 2007 : 08h47
Le nouveau parti naîtra de la fusion entre démocrates de gauche (DS, ex-PCI) et parti de la Marguerite (catholiques de gauche), les deux principales composantes gouvernementales.
DES MOIS d'attente enfiévrée, des torrents d'interviews, des fleuves de débats internes, et puis voilà... Sociaux-démocrates et catholiques de gauche portent cette semaine le Parti démocratique sur les fonts baptismaux.
La nouvelle formation de la gauche réformatrice naîtra principalement de la fusion entre démocrates de gauche (DS, ex-PCI) et parti de la Marguerite (catholiques modérés), les deux principales composantes de la coalition au pouvoir.
Les sondages attribuent au Parti démocratique 24 % de l'électorat. Soit moins que l'addition des scores actuels des DS (17,5 %) et de la Marguerite (10,7 %). Mais Romano Prodi, président du Conseil, compte beaucoup sur la dynamique de la fusion.
Héritiers, les démocrates de gauche (DS), l'ex-Parti communiste, tiennent aujourd'hui leur congrès à Florence pour approuver les actes constitutifs du nouveau parti. De son côté, la Marguerite, fondée début 2001 par l'ex-maire de Rome Francesco Rutelli, aujourd'hui vice-président du Conseil et ministre de la Culture, en fera autant lors d'assises qui se dérouleront à Rome, dans les studios de cinéma de Cinecittà.
Toute la classe politique, à l'exception de Romano Prodi en visite officielle en Asie (Japon et Corée du Sud), est conviée à l'événement. Silvio Berlusconi devrait figurer au premier rang des invités : « Je serai heureux d'aller recueillir leurs sifflets », a-t-il ironisé.
Les deux congrès marqueront l'ouverture d'une phase constituante qui devrait conduire en quelques mois à la création proprement dite du Parti démocratique. L'épreuve du feu de la nouvelle formation devrait se dérouler à l'occasion des élections européennes du printemps 2009.
Sécession
Les catholiques de gauche se présentent à leur congrès relativement unis. Pour leur leader Francesco Rutelli (52 ans), « le Parti démocratique constitue un fait unique dans les annales de la politique italienne ».
En revanche les DS vont au congrès au prix d'une sécession de leur minorité de gauche. Luigi Berlinguer, cousin de Enrico, le leader qui a affranchi le PCI de la tutelle stalinienne et l'a conduit sur la voie de l'eurocommunisme, a décidé de ne pas dissoudre son identité dans la nouvelle formation : « Ils ont perdu jusqu'au sens de la laïcité de l'État. Mieux valait la démocratie chrétienne. » Avec lui, un bon tiers des militants représentant la gauche du parti devraient quitter les DS pour créer une nouvelle formation davantage en symbiose avec la gauche radicale.
Des débats complexes attendent encore les « constituants ». Ils devront régler des problèmes délicats de gouvernance, de programme, de statut, d'affiliation à Strasbourg (les catholiques donnent leur préférence au PPE, les laïcs au PSE).
Romano Prodi, qui a fortement voulu le Parti démocratique, ne se lasse pas de répéter qu'il « réduira la fragmentation de la gauche et l'instabilité du pouvoir ».
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Rome RICHARD HEUZÉ.
Publié le 19 avril 2007
Actualisé le 19 avril 2007 : 08h47
Le nouveau parti naîtra de la fusion entre démocrates de gauche (DS, ex-PCI) et parti de la Marguerite (catholiques de gauche), les deux principales composantes gouvernementales.
DES MOIS d'attente enfiévrée, des torrents d'interviews, des fleuves de débats internes, et puis voilà... Sociaux-démocrates et catholiques de gauche portent cette semaine le Parti démocratique sur les fonts baptismaux.
La nouvelle formation de la gauche réformatrice naîtra principalement de la fusion entre démocrates de gauche (DS, ex-PCI) et parti de la Marguerite (catholiques modérés), les deux principales composantes de la coalition au pouvoir.
Les sondages attribuent au Parti démocratique 24 % de l'électorat. Soit moins que l'addition des scores actuels des DS (17,5 %) et de la Marguerite (10,7 %). Mais Romano Prodi, président du Conseil, compte beaucoup sur la dynamique de la fusion.
Héritiers, les démocrates de gauche (DS), l'ex-Parti communiste, tiennent aujourd'hui leur congrès à Florence pour approuver les actes constitutifs du nouveau parti. De son côté, la Marguerite, fondée début 2001 par l'ex-maire de Rome Francesco Rutelli, aujourd'hui vice-président du Conseil et ministre de la Culture, en fera autant lors d'assises qui se dérouleront à Rome, dans les studios de cinéma de Cinecittà.
Toute la classe politique, à l'exception de Romano Prodi en visite officielle en Asie (Japon et Corée du Sud), est conviée à l'événement. Silvio Berlusconi devrait figurer au premier rang des invités : « Je serai heureux d'aller recueillir leurs sifflets », a-t-il ironisé.
Les deux congrès marqueront l'ouverture d'une phase constituante qui devrait conduire en quelques mois à la création proprement dite du Parti démocratique. L'épreuve du feu de la nouvelle formation devrait se dérouler à l'occasion des élections européennes du printemps 2009.
Sécession
Les catholiques de gauche se présentent à leur congrès relativement unis. Pour leur leader Francesco Rutelli (52 ans), « le Parti démocratique constitue un fait unique dans les annales de la politique italienne ».
En revanche les DS vont au congrès au prix d'une sécession de leur minorité de gauche. Luigi Berlinguer, cousin de Enrico, le leader qui a affranchi le PCI de la tutelle stalinienne et l'a conduit sur la voie de l'eurocommunisme, a décidé de ne pas dissoudre son identité dans la nouvelle formation : « Ils ont perdu jusqu'au sens de la laïcité de l'État. Mieux valait la démocratie chrétienne. » Avec lui, un bon tiers des militants représentant la gauche du parti devraient quitter les DS pour créer une nouvelle formation davantage en symbiose avec la gauche radicale.
Des débats complexes attendent encore les « constituants ». Ils devront régler des problèmes délicats de gouvernance, de programme, de statut, d'affiliation à Strasbourg (les catholiques donnent leur préférence au PPE, les laïcs au PSE).
Romano Prodi, qui a fortement voulu le Parti démocratique, ne se lasse pas de répéter qu'il « réduira la fragmentation de la gauche et l'instabilité du pouvoir ».
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