lundi 16 avril 2007, mis à jour à 17:19
Le réchauffement climatique, nouvelle source de conflits Reuters
Désertification, pénurie d'eau et hausse du niveau des mers liés au réchauffement climatique risquent de donner lieu à des conflits d'un type nouveau, préviennent les experts à la veille du premier débat sur le sujet au Conseil de sécurité de l'Onu.
Les zones tropicales les plus défavorisées d'Afrique et d'Asie en seront vraisemblablement les premières victimes, ce qui pourraient accentuer les tensions avec les pays riches des zones tempérées, moins menacés par des bouleversements dont ils sont les principaux responsables.
"Le réchauffement climatique accroît le risque de conflit. La conséquence la plus imminente est certainement la désertification et la dégradation des sols", affirme ainsi Janos Bogardi, directeur de l'Institut universitaire pour l'Environnement et la Sécurité humaine, instance onusienne dont le siège se trouve à Bonn.
Le Darfour, où la guerre civile a fait 200.000 morts et 2,5 millions de déplacés depuis février 2003, est certainement le meilleur exemple de conflit lié en partie à cette dégradation des sols, poursuit-il.
A long terme, la hausse du niveau des océans, qui menace notamment de vastes zones du Bangladesh, pourrait se traduire par d'importants mouvements de population, sources de tensions nouvelles sur des terres de plus en plus réduites et exploitées.
"ÉNORME SOURCE D'INSÉCURITÉ"
"Le changement climatique est une énorme source potentielle d'insécurité", confirme Paul Rogers, professeur de sciences politiques à l'université britannique de Bradford, selon lequel les conflits liés aux ressources pétrolières restent toutefois plus probables.
Le Conseil de sécurité se penchera pour la première fois mardi sur ce dossier, à l'initiative de la Grande-Bretagne. Londres, qui préside actuellement l'exécutif onusien, n'a guère suscité l'enthousiasme des autres Etats membres.
La publication, attendue ce lundi, d'un rapport sur les conséquences du réchauffement pour la sécurité des Etats-Unis, rédigé par onze généraux et amiraux américains à la retraite pourrait toutefois en relancer l'intérêt.
"Les problèmes environnementaux doivent être intégrés au concept élargi de sécurité", plaide pour sa part Paal Prestrud, responsable du Centre international de recherches climatiques et environnementales d'Oslo.
Les experts du Groupe intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec), qui se sont entendus le 6 avril sur les conséquences probables du réchauffement, ont évoqué les risques de famine, de raréfaction de l'eau et de mouvements de population qui menacent principalement l'Asie et l'Afrique.
L'Europe, le Canada ou la Russie pourraient en revanche en tirer parti, notamment par l'accroissement des rendements agricoles, ont-ils estimé.
"Cela génère un déséquilibre accru en terme de ressources et de conditions de vie qui peut donner lieu à des conflits", insiste Bogardi. Plus inattendu, les changements climatiques pourraient alimenter le terrorisme international. Oussama ben Laden a accusé en 2002 les Etats-Unis de dégrader l'environnement "comme aucun autre pays dans l'histoire".
http://www.lexpress.fr/info/infojour/reuters.asp?id=42067&1706
Le réchauffement climatique, nouvelle source de conflits Reuters
Désertification, pénurie d'eau et hausse du niveau des mers liés au réchauffement climatique risquent de donner lieu à des conflits d'un type nouveau, préviennent les experts à la veille du premier débat sur le sujet au Conseil de sécurité de l'Onu.
Les zones tropicales les plus défavorisées d'Afrique et d'Asie en seront vraisemblablement les premières victimes, ce qui pourraient accentuer les tensions avec les pays riches des zones tempérées, moins menacés par des bouleversements dont ils sont les principaux responsables.
"Le réchauffement climatique accroît le risque de conflit. La conséquence la plus imminente est certainement la désertification et la dégradation des sols", affirme ainsi Janos Bogardi, directeur de l'Institut universitaire pour l'Environnement et la Sécurité humaine, instance onusienne dont le siège se trouve à Bonn.
Le Darfour, où la guerre civile a fait 200.000 morts et 2,5 millions de déplacés depuis février 2003, est certainement le meilleur exemple de conflit lié en partie à cette dégradation des sols, poursuit-il.
A long terme, la hausse du niveau des océans, qui menace notamment de vastes zones du Bangladesh, pourrait se traduire par d'importants mouvements de population, sources de tensions nouvelles sur des terres de plus en plus réduites et exploitées.
"ÉNORME SOURCE D'INSÉCURITÉ"
"Le changement climatique est une énorme source potentielle d'insécurité", confirme Paul Rogers, professeur de sciences politiques à l'université britannique de Bradford, selon lequel les conflits liés aux ressources pétrolières restent toutefois plus probables.
Le Conseil de sécurité se penchera pour la première fois mardi sur ce dossier, à l'initiative de la Grande-Bretagne. Londres, qui préside actuellement l'exécutif onusien, n'a guère suscité l'enthousiasme des autres Etats membres.
La publication, attendue ce lundi, d'un rapport sur les conséquences du réchauffement pour la sécurité des Etats-Unis, rédigé par onze généraux et amiraux américains à la retraite pourrait toutefois en relancer l'intérêt.
"Les problèmes environnementaux doivent être intégrés au concept élargi de sécurité", plaide pour sa part Paal Prestrud, responsable du Centre international de recherches climatiques et environnementales d'Oslo.
Les experts du Groupe intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec), qui se sont entendus le 6 avril sur les conséquences probables du réchauffement, ont évoqué les risques de famine, de raréfaction de l'eau et de mouvements de population qui menacent principalement l'Asie et l'Afrique.
L'Europe, le Canada ou la Russie pourraient en revanche en tirer parti, notamment par l'accroissement des rendements agricoles, ont-ils estimé.
"Cela génère un déséquilibre accru en terme de ressources et de conditions de vie qui peut donner lieu à des conflits", insiste Bogardi. Plus inattendu, les changements climatiques pourraient alimenter le terrorisme international. Oussama ben Laden a accusé en 2002 les Etats-Unis de dégrader l'environnement "comme aucun autre pays dans l'histoire".
http://www.lexpress.fr/info/infojour/reuters.asp?id=42067&1706