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    Que ferez-vous pour le Darfour ?

    silverbold
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    Que ferez-vous pour le Darfour ? Empty Que ferez-vous pour le Darfour ?

    Message  silverbold Ven 6 Avr - 21:10

    Un collectif d’associations demande aux politiques de s’engager pour « sauver le Darfour ». La situation humanitaire y est très grave, mais l’Onu hésite à s’impliquer réellement.

    Que ferez-vous pour le Darfour ? par Henrik Lindell

    Une campagne internationale visant à défendre les populations civiles au Darfour suscite actuellement un intérêt considérable dans les pays occidentaux. C’est une bonne chose, car des vies humaines sont en jeu. Il a fallu beaucoup de temps pour que cette campagne perce dans les médias. Il y a deux ou trois ans, seuls les ONG et certains partis politiques se mobilisaient sérieusement. Aujourd’hui, tout acteur politique à l’échelle nationale ou internationale qui se respecte doit avoir pris position sur le Soudan. Les candidats français à l’élection présidentielle ont ainsi été sommés de « s’engager » par le collectif Urgence Darfour, constitué de huit associations et aujourd’hui soutenu par plus de 120 organisations. Ce collectif coordonne notamment une euro-pétition qui espère rassembler un million de signatures pour faire pression sur les chefs de gouvernement de l’Union européenne. Les signataires réclament « l’envoi immédiat d’une force de protection internationale au Darfour ». Se référant à la résolution 1706 du Conseil de sécurité de l’Onu (1), que le Soudan refuse, ils veulent « mettre en place des corridors humanitaires sécurisés permettant aux organisations humanitaires d’accéder à l’ensemble des populations nécessitant une aide vitale ». Les pétitionnaires demandent également « une zone d’exclusion aérienne sur tout le Darfour » (2).

    Victimes et bourreaux
    Cette mobilisation ressemble un peu à celle de la Bosnie en 1993. D’ailleurs, on y retrouve Bernard-Henri Lévy. L’intellectuel est allé là-bas pour faire un (très bon) reportage qui a été publié par Le Monde. Certains considèrent que tout cela relève du show-biz, d’autres pensent qu’il y a des enjeux cachés. En se mobilisant pour le Darfour, l’élite médiatique et politique chercherait à faire oublier le drame des Palestiniens, des Libanais ou des Irakiens. D’ailleurs, le principal collectif américain – Save Darfur – est financé par de dangereuses Églises fondamentalistes et « même » par des organisations juives, apprend-on. La thèse de complot est particulièrement malsaine. Le conflit au Darfour n’est pas forcément moins casse-gueule pour les Occidentaux que les guerres au Moyen-Orient. Les victimes comme les bourreaux sont pratiquement tous des musulmans sunnites. Ce n’est donc pas comme les chrétiens du Sud-Soudan qui représentent un enjeu particulier pour des Églises évangéliques américaines. Côté « bourreaux », on retrouve certes le diable islamiste, mais le régime massacreur en question se montre bien plus clément à l’égard de l’Occident que les autorités iranien-nes, par exemple. Khartoum participe même à la « guerre contre le terrorisme » de l’administration Bush et il n’hésite pas à commercer avec les démocraties occidentales. S’ils étaient vraiment déterminés à intervenir au Soudan, les dirigeants américains l’auraient fait depuis longtemps. Notons d’ailleurs que la très populaire Save Darfur est soutenue par tout ce que les États-Unis comptent de forces progressistes, d’ONG et d’Églises intègres. Et une petite partie de celles-ci sont effectivement évangéliques, voire fondamentalistes. Or, toutes ces organisations civiles sont émues par l’extrême violence du conflit. En quatre ans, il a fait entre 200 000 et 400 000 victimes. Au moins deux millions de personnes ont été déplacées. Quelque 250 000 personnes se sont réfugiées dans les pays voisins. Le Tchad et la République centrafricaine, qui n’ont aucune capacité d’accueil, ont été gravement déstabilisés. Le jeu se complexifie par le fait que le fragile régime tchadien – une dictature francophone – soutient très vraisemblablement la rébellion au Darfour. Celle-ci, composée entre autres de l’Armée de libération du Soudan (ALS), menace – plus sérieusement qu’on ne le croit généralement – l’autorité arabisante de Khartoum. Depuis 2003, le régime d’Omar Al-Bachir fait bombarder en toute impunité les populations civiles au Darfour qui auraient tendance à soutenir la rébellion. Pour « pacifier » la région, il arme et nourrit des bandes ara-bes – les tristement célèbres Janjawids –qui tuent, violent et pillent les petites gens. Leur seul tort est d’appartenir aux populations négro-africaines (environ 70 % des Darfouris). La vraie raison de ces campagnes meurtrières serait « racio-culturelle », selon Gérard Prunier, spécialiste de la région : « Les Arabes sont minoritaires au Soudan. Et les islamistes ne sont que l’ultime incarnation historique de leur domination ethno-régionale. Or, la paix entre le Nord et le Sud est en train de se déliter rapidement. » (3) Autrement dit, le conflit au Darfour est tout sauf simple, et sa résolution suppose une mobilisation énorme de la communauté internationale. Et cela urge. Prunier et le collectif Urgence Darfour parlent d’un « génocide ». L’Onu, dont le langage est toujours mesuré, évoque un « nettoyage ethnique », ce qui laisse craindre le pire. Il s’agit en tout cas probablement du conflit le plus meurtrier sur la planète actuellement. Il est donc normal et souhaitable de mobiliser toute ressource possible pour le Darfour. Des hommes politiques comme François Bayrou, Laurent Fabius et Bernard Kouchner, qui se sont rendus sur place, non sans courage d’ailleurs, veulent tous une intervention militaire au Darfour.
    Mais pourquoi la communauté dite internationale – en gros les États-Unis et l’Europe – tarde-t-elle tant à intervenir efficacement ? La lâcheté des gouvernements est certainement de mise, notamment de la part de l’administration Bush, mais forcément plus que dans d’autres conflits.

    Faible Onu
    L’exemple de la République démocratique du Congo devrait en faire réfléchir plus d’un. L’envoi de casques Bleus, trop tardif et en nombre trop limité, n’a pas empêché les massacres de s’y poursuivre (3 millions de morts entre 1996 et 2004). En fait, depuis deux ans, il y a bien une force étrangère sur place, avec l’accord de l’Onu. Il s’agit de la Mission de l’Union africaine au Soudan (Amis, en anglais), composée d’environ 7 500 hommes. Ils sont souvent pris à partie – cinq d’entre eux ont été tués le 1er avril – car leur nombre est très insuffisant et leur mission beaucoup trop limitée (ils n’ont pas le droit d’attaquer directement ceux qui commettent les crimes). Il faudrait au moins 50 000 hommes pour surveiller le Darfour, grand comme la France. Mais pour aller plus loin, l’Onu est totalement bloquée, même si ses représentants condamnent franchement les violations des droits de l’homme. Le régime de Khartoum refuse toute intervention extérieure qui menacerait sa souveraineté. C’est malheureusement son droit. Pour passer outre, il faudrait que le Conseil de sécurité soit intransigeant. La Chine refuse tout projet d’intervention militaire. L’Empire du Milieu achète 65 % du pétrole soudanais et s’intéresse beaucoup aux champs pétrolifères au Darfour. Les droits de l’homme pèsent très peu face à de tels enjeux.

    1. Une résolution adoptée le 31 août 2006 stipule l’envoi d’une force d’interposition.
    2. voir le site internet
    3. Lire son remarquable article « Darfour, la chronique d’un génocide ambigu » dans Le Monde diplomatique de mars 2007.

    Les candidats s’engagent

    Le 20 mars dernier, Sarkozy, Royal, Bayrou et Voynet ont repris la demande du collectif Urgence Darfour pour que « la France use de tout son poids auprès du Conseil de sécurité des Nations-Unies pour y faire adopter des résolutions […] afin d’assurer la protection effective des populations civiles du Darfour, accord du Soudan ou non ». Ils proposent notamment le « gel des avoirs, le refus de visa pour les dirigeants soudanais impliqués dans les massacres, l’embargo sur les exportations de pétrole soudanais ». Bové et Besancenot sont, pour leur part, opposés à toute intervention occidentale au Darfour et souhaitent plutôt le renforcement des forces africaines.

    http://www.temoignagechretien.fr/journal/article.php?num=3247&categ=FranceEurope
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    André


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    Que ferez-vous pour le Darfour ? Empty Re: Que ferez-vous pour le Darfour ?

    Message  André Ven 6 Avr - 23:16

    Je ne suis certes pas un spécialiste et les influences diverses doivent être énormes.

    Ce qui gêne, c'est que certains peuples (et pas seulement en Afrique) ne semblent pas prêts à se gérer seuls : je me souviens d'un directeur de scierie qui était retourné quelques années (5 ans?) plus tard où il avait travaillé : il n'y avait plus rien : les blancs étaient partis.

    Ce qui n'empêche pas de les aider.

    Il faut dire aussi que chez nous, les relations flamands-wallons nous placent dans une situation qui ne nous permet pas toujours de donner des leçons aux autres.

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