Esclavage sexuel : le premier ministre japonais s'excuse
LEMONDE.FR avec AP | 26.03.07 | 17h38
Le premier ministre japonais, Shinzo Abe, accusé de minimiser le rôle de son pays dans la prostitution forcée de femmes asiatiques des années 1930 à la fin de la seconde guerre mondiale, a présenté, lundi 26 mars, ses "excuses sincères" devant le Parlement. Le 5 mars, il avait déclaré que, dans cette affaire, "il n'y avait aucune raison de s'excuser", soulignant qu'il n'existait "aucun témoignage fiable" prouvant que l'armée nippone avait eu recours à la "coercition" dans le recrutement de prostituées pour les soldats japonais.
M. Abe a affirmé qu'il s'en tenait à la déclaration Kono de 1993 mais a exclu tout nouvel acte officiel de repentance. Cette déclaration, du nom du secrétaire principal du gouvernement en 1993, Yohei Kono, reconnaissait pour la première fois que l'armée impériale avait été impliquée "directement ou indirectement" dans l'esclavage sexuel qui, selon certains historiens, aurait concerné jusqu'à 200 000 femmes asiatiques pendant l'expansion coloniale du Japon.
"Comme je le répète souvent, j'éprouve de la compassion envers ceux qui ont subi des épreuves, et je présente des excuses pour celles qui ont été placées dans cette situation à cette époque", a assuré Shinzo Abe.
DES FAITS AVÉRÉS
De nombreux travaux de chercheurs et les témoignages de certaines "femmes de réconfort", selon le terme officiel japonais, prouvent depuis plusieurs années que les autorités nippones connaissaient l'existence de bordels militaires dans les pays voisins (Corée, Taïwan, Chine...). Dans certains cas, elles participaient même à leur gestion.
La Chine et la Corée du Sud, qui ont accueilli une partie de ces esclaves sexuelles, accusent Tokyo de ne pas vouloir reconnaître ses erreurs passées. Les pays voisins du Japon gardent encore à l'esprit, par exemple, la visite de Junichiro Koizumi, ancien premier ministre, au sanctuaire de Yasukuni (Chine) le 15 août 2006, où est honorée la mémoire de 2,5 millions de combattants japonais, dont quatorze criminels de guerre.
http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3216,36-888173@51-875240,0.html
LEMONDE.FR avec AP | 26.03.07 | 17h38
Le premier ministre japonais, Shinzo Abe, accusé de minimiser le rôle de son pays dans la prostitution forcée de femmes asiatiques des années 1930 à la fin de la seconde guerre mondiale, a présenté, lundi 26 mars, ses "excuses sincères" devant le Parlement. Le 5 mars, il avait déclaré que, dans cette affaire, "il n'y avait aucune raison de s'excuser", soulignant qu'il n'existait "aucun témoignage fiable" prouvant que l'armée nippone avait eu recours à la "coercition" dans le recrutement de prostituées pour les soldats japonais.
M. Abe a affirmé qu'il s'en tenait à la déclaration Kono de 1993 mais a exclu tout nouvel acte officiel de repentance. Cette déclaration, du nom du secrétaire principal du gouvernement en 1993, Yohei Kono, reconnaissait pour la première fois que l'armée impériale avait été impliquée "directement ou indirectement" dans l'esclavage sexuel qui, selon certains historiens, aurait concerné jusqu'à 200 000 femmes asiatiques pendant l'expansion coloniale du Japon.
"Comme je le répète souvent, j'éprouve de la compassion envers ceux qui ont subi des épreuves, et je présente des excuses pour celles qui ont été placées dans cette situation à cette époque", a assuré Shinzo Abe.
DES FAITS AVÉRÉS
De nombreux travaux de chercheurs et les témoignages de certaines "femmes de réconfort", selon le terme officiel japonais, prouvent depuis plusieurs années que les autorités nippones connaissaient l'existence de bordels militaires dans les pays voisins (Corée, Taïwan, Chine...). Dans certains cas, elles participaient même à leur gestion.
La Chine et la Corée du Sud, qui ont accueilli une partie de ces esclaves sexuelles, accusent Tokyo de ne pas vouloir reconnaître ses erreurs passées. Les pays voisins du Japon gardent encore à l'esprit, par exemple, la visite de Junichiro Koizumi, ancien premier ministre, au sanctuaire de Yasukuni (Chine) le 15 août 2006, où est honorée la mémoire de 2,5 millions de combattants japonais, dont quatorze criminels de guerre.
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