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    La radicalisation de la guérilla talibane

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    La radicalisation de la guérilla talibane Empty La radicalisation de la guérilla talibane

    Message  silverbold Sam 17 Mar - 14:50

    La radicalisation de la guérilla talibane
    Cinq ans après leur chute, ils partent à la reconquête de l'Afghanistan, avec des kamikazes.
    Par Jean-Pierre PERRIN
    QUOTIDIEN : samedi 17 mars 2007

    Les chiffres officiels parlent d'eux-mêmes : les forces de l'Otan opérant en Afghanistan sont passées en moins d'un an de 9 000 à 35 500 hommes. Progression équivalente des opérations aériennes de soutien aux troupes au sol : elles ont déjà augmenté de 80 % depuis début 2007 par rapport à la même période en 2006, selon les chiffres du Pentagone. Cette hausse considérable n'a pas pour autant freiné les talibans, alliés à la mouvance d'Al-Qaeda : au moins 130 attentats-suicides ont visé en 2006 la Force internationale d'assistance à la sécurité (Isaf) et les autorités afghanes. Il n'y en avait eu qu'une vingtaine en 2005. A présent, les «étudiants en religion» semblent contrôler les deux tiers de la province de Helmand, limitrophe de celle de Kandahar, un autre bastion des talibans. Certes, ceux-ci ne contrôlent aucune ville, à l'exception de Mousa Qalat, mais leur progression dans les campagnes, dont ils sont souvent originaires, apparaît de plus en plus rapide.


    Capacités d'infiltration. Cinq ans après la chute des talibans, ceux-ci ont entrepris pour la troisième fois la conquête de l'Afghanistan. La première fois, c'était fin 1994, lorsqu'ils avaient surgi du sud du pays pour chasser les factions de moudjahidin qui mettaient en coupe réglée le pays depuis la chute du régime communiste, en 1992. Ils avaient échoué devant Kaboul, défaits par le commandant Massoud. Revenus deux ans plus tard, fortement appuyés par l'ISI (les services secrets pakistanais), ils avaient cette fois pris la capitale et conquis 90 % du pays avant d'être chassés par l'offensive américaine fin 2001. Une nouvelle fois, ils reviennent en force, obligeant l'Isaf à lancer une «grande offensive de printemps», baptisée Achille, réunissant pour la première fois 5 000 hommes.
    «Nous n'allons pas juste contenir les talibans, mais les affronter de façon très agressive», a affirmé l'ambassadeur américain à Kaboul, Ronald Neumann. Un constat très optimiste. On voit mal une telle opération pleinement réussir contre une guérilla très mobile, bien organisée, comme l'a montré la tentative d'assassinat, fin février, contre Dick Cheney à Bagram, le coeur du dispositif militaire américain. Une attaque qui a valeur d'avertissement, témoignant des capacités de la guérilla à frapper hors de ses zones d'implantation du Sud. Et une mauvaise surprise pour l'état-major américain, d'autant que la visite du vice-président américain avait été tenue secrète. «On assiste aussi à la multiplication des incidents armés dans le Nord, ce qui montre les capacités d'infiltration des talibans», indique la responsable d'une ONG française bien implantée dans le pays. «Ce qui me frappe aussi, c'est que les mauvais coins des précédentes guerres, ceux où il ne fallait surtout pas aller, redeviennent les mauvais coins. L'Arghandab dans le Sud, Maïmana, dans le Nord-Ouest...» ajoute-t-elle.
    Indéniablement, la guérilla progresse vite. Les factions de moudjahidin, ennemies des talibans, s'en inquiètent tout en profitant des offres du président Karzaï, qui voudrait élargir sa base. Un remède qui pourrait être pire que le mal tant les dirigeants de l'ancienne Alliance du Nord, les talibans «repentis» et partisans du chef islamiste en fuite Gulbuddin Hekmatyar sont souvent détestés par la population.
    Opérationnelle. Une fois l'offensive Achille terminée, les talibans vont revenir en force au printemps ou à l'été. Le mollah Abdul Rahim, présenté comme le commandant des talibans pour le Helmand, a déjà averti qu'il avait «200 hommes prêts à donner leur vie pour leur terre et leur religion». «Nous allons utiliser ces bombes humaines pour faire le maximum de victimes parmi nos ennemis», ajoutait-il dans un coup de téléphone à l'AFP. Ce qui frappe aussi, c'est l'extrême radicalisation du mouvement fondamentaliste qui, jusqu'à il y a deux ans, n'avait jamais eu recours aux kamikazes. De la même façon, les talibans n'hésitent plus à tuer des chefs religieux ou de tribu, ce qu'ils répugnaient à faire entre 1994 et 2001.
    Confrontée à une frontière immense avec le Pakistan, où les talibans ont leurs bases, l'Otan n'a pas suffisamment de forces pour prétendre la contrôler, et l'armée afghane, notamment formée par la France, est loin d'être opérationnelle. A moins que le gouvernement pakistanais ne se décide à les prendre à revers, les talibans vont à nouveau faire partie du paysage afghan.

    http://www.liberation.fr/actualite/monde/241595.FR.php

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