Il faut bien comprendre que par "bénéfice perçu sur le loyer" grâce à la possession d'un bien immobilier, on entend le résultat après décompte de tous les frais. Cette somme du loyer et de ces frais n'est jamais égale à zéro puisque, comme nous le savons, le propriétaire particulier ne fait jamais du social... : assurance incendie, entretien, cadastre sont tous des frais payés par le locataire.
Tu te goures joyeusement
- L'assurance-incendie, celle qui coûte fort cher, est toujours à charge du propriétaire : la seule assurance qui incombe au locataire et la très symbolique "assurance risques locatifs", très bon marché, et qui ne couvre pas l'immeuble, mais les éventuelles bévues du locataire.
- Quand je parle d'entretien, ce n'est évidemment pas le balayage des escaliers ! C'est le cycle incessant des roofings à remplacer, des corniches à repeindre, des toits à refaire, des décharges et égouts sous la maison, des boites aux lettres aux portes arrachées, des sonnettes qui soudain ne fonctionnent plus, etc. Si tu es le genre de locataire qui prend ces frais à ta charge, bienvenue ...
- le cadastre NE PEUT être mis à charge du locataire, sauf bail comercial ...
Bref, tu tombes un peu des nues
Ceci dit, bien entendu, la différence entre les loyers perçus et les omantants obligatoirement réinvestis ne font jamais zéro ! Mais ils marginalisent le rendement du capital investi, par comparaison à ce qu'on pourrait obtenir d'un autre placement, que la moitié des biens en location il y a 15 ans ont disparu du marché locatif !
La fonction de la garantie locative est d'ailleurs destinée explicitement à l'entretien par exemple.
Tu te goures encore ! Le gros entretien, je l'ai dit plus haut, est à charge du propriétaire. Celui des escaliers est soit compris dans le bail, soit payé mensuellement sous forme de "charges". La garantie locative ne joue qu'à la sortie du locataire, et vise à éponger les dégradations éventuelles qui aparaîtraient par différence entre l'état des lieux d'entrée et celui de sortie. C'est d'ailleurs très symbolique ! Sur un loyer de 500 €, la garantie est maximum de 1.500 €, soit à peine le remplacement d'une moquette amochée ou celui d'un plan de travail vandalisé, par exemple !
Louer un bien à un quidam correspond très exactement à remettre toute ses économies à un inconnu, avec l'espoir qu'il ne les détériorera pas et qu'il voudra bien en payer un petit intérêt.
Ceci démontre à quel point, tu es convaincu que cet argent revient "de droit" au propriétaire et donc à quel point tu légitimes le revenu par la propriété, comprendre, sans en foutre une. Puisque le travail qui paye tout cela n'est pas celui du possédant.
Ridicule, ton petit cathéchisme ! Pourquoi voudrais-tu, et à quel titre, que quelqu'un mette tout son petit avoir - généralement une épargne pour des jours moins fastes - à un inconnu pour ne rien en retirer ? Et où vas-tu chercher qu'un propriétaire "ne fout rien" ? Dans la pratique, le propriétaire privé est un type que l'on contacte sur son GSM en plein week-end pour lui annoncer une fuite d'eau (le type du dessus qui a "oublié" de fermer ses robinets) ; que l'on réveille en pleine nuit pour lui signaler que les gens d'en-bas font du raffut ; qui passe trois mois à essayer d'obtenir d'un locataire qu'il paie ses frais de chauffage ; qui retrousse ses manches quand un type quitté les lieux "çà la cloche" et de nuit, laissant des montagnes d'immondices, des sanitaires arrachés, des parquets détériorés.
Etc, etc. Même les logements sociaux, avec gestionnaires appointés plein temps, n'arrivent pas à faire face, ce que le propriétaire privé fait néanmoins, à grand renfort de nouveaux investisement et d'huile de coude.
Ton inexpérience seule peut expliquer ta vision simpliste
Il n'y a donc pas de "loyer normal", le loyer est par essence de l'exploitation.
Dans ce cas, pourquoi loue-t-on ? Et que deviendront tes locataires quand les propriétaires auront renoncé ? Ce que, je te rappelle, 50 % ont déjà fait en un peu plus de 10 ans.
Faux, si on parvient à rendre la possession d'un bien immobilier inintéressante via l'impôt, par le jeu de l'offre et de la demande, la valeur de l'immobilier doit décroître. L'impôt doit aussi servir dans le même temps à l'Etat pour acheter et construire des logements sociaux qui augmenteront l'offre des logements.
C'est ce qu'on cru les russes, un moment. On y a vu les appartement réquisitionnés, des familles inconnues assignées à résidence commune, des biens ultra mal entretenus ...
Tu veux vraiment d'une société de larbins quémandeurs, qui attendra qu'on lui déigne où loger, sans aucun choix possible ? Où les gens qui ont un problème devront se grouper en association pour attaquer leur société de logements sociaux pour essayer d'obtenir, après des mois sinon des années, une petite amélioration de leurs minables taudis ?
Au contraire, les propriétaires privés, dans leur très large majorité, considèrent leurs locataires comme des "clients", et font tout pour leur plaire et pour améliorer sans cesse la qualité du bien qu'ils proposent.
Va faire un tout sur Immoweb : tu verras la qualité des logements.
Dans mon texte plus haut, après le "etc", j'avais écrit en blanc : "Et ne me parle pas du risque..." car il était trop prévisible que tu me refourgues la question du "risque financier", un grand classique.
Tu places sur le même plan, la rémunération du capital et la rémunération du travail. Ce qui est complètement biaisé (et à vomir mais bon, toi, tu n'en est pas conscient).
C'est aussi naif que de demander à un automibiliste de laisser en permanence ses clés sur sa voiture, pour le cas où un mec en aurait envie
.
Tu veux me persuader que des gens qui, au lieu de vivre aux crochets de la société, ou de gaspiller tout ce qu'ils gagnent, ont choisi de se serrer la ceinture et de prévoir les coups du sort pour ne jamais être à charge de cette société, devraient ne retirer aucun avantage de tant d'efforts ? C'est beau de déconner ...
Parlons-en alors...
Si l'on parle uniquement en termes de risque, le travailleur qui choisit de travailler dans tel ou tel domaine, prend aussi "un risque". Risque d'être viré, risque de ne pas être payé, risque d'être moins payé, risque d'avoir un accident de travail (particulièrement dévastateur dans le cas du travail clandestin).
Le type qui est salarié ne prend quasi aucun risque ! Des ouvriers non payés, c'est tout à fait exceptionnel, puisqu'ils sont cr"anciers privilégiés.Celui qui est viré a droit à des indemnités colossales (sauf faute grave), et retrouve immédiatement des allocations de chômage. Et il est bien entendu prodigieusement assuré contre les accidents du travail.Dans le cas des "clandestins" (une espèce en voie de disparition), c'est son employeur qui, outre une amende énorme, risque de se voir condamné à devoir payer soins et éventuellement invalidité. Par contre, le propriétaire qui doit souvent subir un de ces locataires indélicats qui font un sport de ne rien payer pendant 8 à 10 mois avant de se faire expulser, ne touchent aucune indemnité, ni même réduction de taxes. Inutile de dire que ces risques sont infiniment plus lourds que le risque d'un zwave qui place son pognon pour faire du bénéf sans lever le petit doigt. Sur le plan du travail, c'est simple, le travailleur fournit l'effort, le possédant touche l'argent et il n'en fout pas une.
Encore, une excès lié à la propriété privée.
C'est si ridicule que je vais encore essayer d'ouvrir ton esprit verrouillé :
- le petit indépendant qui, toute sa vie, a su qu'il ne promériterait qu'une retraite de quelques centaines d'€ et qui, pour pallier cette misère, s'est constitué un petit patrimoine d'un ou deux appartements, la plupart du temps en ne partant pas en vacances, en ne sortant pas, et en restreignant ses dépenses, est-il "une ordure qui n'en fout pas une" ?
- l'ouvrier de chez VW, qui a touché une prime de départ de plus de 25.000 €, et décide de l'utiliser pour s'acheter un petit immobilier qu'il continuera à financer pendant 20 ou 30 ans, n'a-t-il pas le droit de le faire ? N'oublie pas que le loyer (quand il est payé !) l'aidera à payer ce financement.
Dans les deux cas, ces gens sont des citoyens exemplaires. Non seulement parce que, à force d'économies, ils se mettent en situation de ne pas vivre aux crochets des autres, mais en outre parce que, par le biais des taxations multiples, ils contribuent largement au bien-être de tous.
Essaye de travailler sur chantier par -10°C, tu comprendras.
Même là, tu oublies le chômage intempéries ! On ne travaille pas par - 10°, notamment parce que le ciment gèle !
Tu devrais un peu sortir de chez toi ...