En Grande-Bretagne, la menace terroriste est plus réelle que jamais
LEMONDE.FR | 03.07.06
La menace terroriste est plus réelle que jamais au Royaume-Uni, a prévenu lundi 3 juillet Scotland Yard, à quelques jours de l'anniversaire des attentats du 7 juillet 2005, en faisant état de renseignements inquiétants. Scotland Yard travaille au maximum de ses capacités, bien qu'il ait reçu des renforts depuis les quatre attentats-suicides dans les transports en commun de Londres, qui avaient fait 52 morts, en plus des quatre kamikazes, et environ 700 blessés.
Trois – et probablement quatre – attaques terroristes ont été déjouées depuis les attentats de l'an dernier, a révélé Peter Clarke, le chef de la section antiterroriste de Scotland Yard, lors d'une conférence de presse. Trois d'entre elles devraient faire l'objet d'un procès. Au total, la police a interrogé 13 353 personnes, a accumulé 29 500 pièces à conviction et plus de 6 000 heures de films de caméras de surveillance. A présent, la police est mobilisée sur 70 enquêtes antiterroristes et soixante personnes attendent leur procès au Royaume-Uni pour des faits de terrorisme. "C'est sans précédent et l'afflux de nouveaux cas ne semble pas près de ralentir. Il serait plutôt en train d'augmenter", a-t-il ajouté.
LA CRAINTE DU TERRORISME DE L'INTÉRIEUR
Deux facteurs sont particulièrement alarmants : le fait que la majorité des cas soient liés à "l'activité de citoyens britanniques contre leurs propres compatriotes" et "l'extrême jeunesse de certains des inculpés". Pour la première fois, le 7 juillet 2005, des terroristes islamistes élevés en Europe avaient attaqué leur propre pays, donnant forme à la peur du terrorisme"de l'intérieur". Trois d'entre eux, d'origine pakistanaise, étaient nés au Royaume-Uni, le quatrième, d'origine jamaïcaine, y avait grandi. La radicalisation de certains jeunes issus de l'immigration résulte d'un ensemble de facteurs, comme des sentiments d'injustice et d'aliénation et l'influence de religieux radicaux, qui "rendent certains jeunes gens et jeunes femmes vulnérables aux extrémistes", selon Peter Clarke.
La police continue à essayer de rassembler les éléments du puzzle qui lui permettront de comprendre les attentats du 7 juillet. Personne n'a été inculpé, mais M. Clarke n'a pas exclu que des inculpations puissent avoir lieu dans l'avenir. "Nous suivons beaucoup de pistes, au Royaume-Uni et à l'étranger. Nous devons savoir qui, hormis les kamikazes, connaissait leur projet. Quelqu'un les a-t-il encouragés ? Quelqu'un leur a-t-il donné de l'argent ? un logement, ou une expertise dans la fabrication des bombes ?" Savoir ce que deux des kamikazes, Mohammed Siddique Khan et Shahzad Tanweer, ont fait lors de leur voyage au Pakistan, trois mois avant les attentats, s'est révélé très difficile. "Nous soupçonnons qu'ils ont rencontré des gens liés à Al-Qaida et qu'ils ont fréquenté des camps d'entraînement au Pakistan. Mais il est très difficile pour les autorités pakistanaises et pour nous d'obtenir des renseignements venant des parties du pays où ce genre d'activités a lieu", a-t-il dit.
Avec AFP
http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3214,36-791521@51-791129,0.html
LEMONDE.FR | 03.07.06
La menace terroriste est plus réelle que jamais au Royaume-Uni, a prévenu lundi 3 juillet Scotland Yard, à quelques jours de l'anniversaire des attentats du 7 juillet 2005, en faisant état de renseignements inquiétants. Scotland Yard travaille au maximum de ses capacités, bien qu'il ait reçu des renforts depuis les quatre attentats-suicides dans les transports en commun de Londres, qui avaient fait 52 morts, en plus des quatre kamikazes, et environ 700 blessés.
Trois – et probablement quatre – attaques terroristes ont été déjouées depuis les attentats de l'an dernier, a révélé Peter Clarke, le chef de la section antiterroriste de Scotland Yard, lors d'une conférence de presse. Trois d'entre elles devraient faire l'objet d'un procès. Au total, la police a interrogé 13 353 personnes, a accumulé 29 500 pièces à conviction et plus de 6 000 heures de films de caméras de surveillance. A présent, la police est mobilisée sur 70 enquêtes antiterroristes et soixante personnes attendent leur procès au Royaume-Uni pour des faits de terrorisme. "C'est sans précédent et l'afflux de nouveaux cas ne semble pas près de ralentir. Il serait plutôt en train d'augmenter", a-t-il ajouté.
LA CRAINTE DU TERRORISME DE L'INTÉRIEUR
Deux facteurs sont particulièrement alarmants : le fait que la majorité des cas soient liés à "l'activité de citoyens britanniques contre leurs propres compatriotes" et "l'extrême jeunesse de certains des inculpés". Pour la première fois, le 7 juillet 2005, des terroristes islamistes élevés en Europe avaient attaqué leur propre pays, donnant forme à la peur du terrorisme"de l'intérieur". Trois d'entre eux, d'origine pakistanaise, étaient nés au Royaume-Uni, le quatrième, d'origine jamaïcaine, y avait grandi. La radicalisation de certains jeunes issus de l'immigration résulte d'un ensemble de facteurs, comme des sentiments d'injustice et d'aliénation et l'influence de religieux radicaux, qui "rendent certains jeunes gens et jeunes femmes vulnérables aux extrémistes", selon Peter Clarke.
La police continue à essayer de rassembler les éléments du puzzle qui lui permettront de comprendre les attentats du 7 juillet. Personne n'a été inculpé, mais M. Clarke n'a pas exclu que des inculpations puissent avoir lieu dans l'avenir. "Nous suivons beaucoup de pistes, au Royaume-Uni et à l'étranger. Nous devons savoir qui, hormis les kamikazes, connaissait leur projet. Quelqu'un les a-t-il encouragés ? Quelqu'un leur a-t-il donné de l'argent ? un logement, ou une expertise dans la fabrication des bombes ?" Savoir ce que deux des kamikazes, Mohammed Siddique Khan et Shahzad Tanweer, ont fait lors de leur voyage au Pakistan, trois mois avant les attentats, s'est révélé très difficile. "Nous soupçonnons qu'ils ont rencontré des gens liés à Al-Qaida et qu'ils ont fréquenté des camps d'entraînement au Pakistan. Mais il est très difficile pour les autorités pakistanaises et pour nous d'obtenir des renseignements venant des parties du pays où ce genre d'activités a lieu", a-t-il dit.
Avec AFP
http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3214,36-791521@51-791129,0.html